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Accueil du site > Actualités > Economie > Une BCE en service commandé !

Une BCE en service commandé !

Pour la première fois en près de trois ans, la BCE modifiera donc Jeudi (à la hausse) ses taux d’intérêts dans un contexte fort problématique pour certains pays de l’Union et alors qu’il devient évident qu’une politique monétaire commune à 17 nations est contre-nature. Comment imposer en effet un taux d’intérêt unique à des pays au cycle aussi divergent que l’Allemagne d’une part qui connaît une période d’expansion sans précédent et à des nations en pleine crise de leur dette souveraine ? Ce raffermissement de politique monétaire ne nuira-t-il pas encore davantage à la Grèce ou au Portugal sans vraiment se révéler efficace du point de vue de la lutte contre les pressions inflationnistes ? La hantise inflationniste des dirigeants de la BCE risque ainsi d’exacerber cette Europe à deux vitesses en infligeant des dommages potentiellement irrémédiables à ces nations sinistrées de l’Europe périphérique.

La misérable croissance dont bénéficient ces pays étant effectivement appelée à être hypothéquée par des taux d’intérêts plus élevés alors même que les PIIGS doivent gérer des endettements records et que l’Irlande et l’Espagne se débattent pour émerger de leur bulle immobilière. Les seuls fondamentaux allemands – fussent-ils brillants avec une croissance de 3.6% en 2010 et attendue à 2.5% cette année – ne justifient nullement la remontée des taux car les données économiques des PIIGS restent dramatiques. Comment peut-on décemment négliger par exemple le taux de chômage espagnol supérieur à 20% ?

Tout semble fait pour arranger les affaires de l’Allemagne et il semblerait bien que la BCE – établie à Francfort – soit en service commandé… N’avait-elle en effet pas attendu jusqu’à Décembre 2005 avant de remonter ses taux afin de ménager l’Allemagne dont la croissance n’était à l’époque que de 0.8% cette même année et ce en dépit de la surchauffe et – accessoirement – des bulles spéculatives touchant au même moment l’Irlande et l’Espagne dont les croissances respectives étaient de 6% et de 3.6% ? La situation est à l’opposé aujourd’hui mais le fait est que la BCE semble éternellement préoccupée par le seul contexte allemand puisqu’elle s’apprête à serrer la vis du crédit dans l’unique but de conjurer les pressions inflationnistes constituant un authentique cauchemar pour un pays hanté par Weimar…

Il serait temps de constater l’échec de cette politique monétaire commune qui, outre son fiasco patent, s’est révélée un facteur de nuisance pour les petits pays européens. La règle de Taylor n’indique-t-elle pas que les taux d’intérêts en Allemagne devraient se situer autour de 4.5% … tandis que l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et la Grèce devraient bénéficier, eux, de taux de – 4.6% ? C’est pourtant les problématiques allemandes qui ont été, qui sont et qui resteront prioritaires pour une BCE qui semble royalement ignorer que ces quatre nations représentent quand même un total de 17% du P.I.B. de l’Union Européenne.

Que la Grèce, dont les déficits publics devraient grimper à 155% du P.I.B. à l’horizon 2014, doive s’acquitter d’un coût de financement en augmentation de 1.6% de son P.I.B. pour chaque majoration des taux d’un point de base importe peu après tout… Qui s’intéresse par ailleurs au niveau des endettements du secteur privé supérieurs à 200% du P.I.B. en Espagne, au Portugal ou en Irlande ? Et par quel de tour de passe passe la zone Euro parviendra-t-elle à lever les 147 milliards d’Euros dont elle a besoin cette année ?


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14 réactions à cet article    


  • pmxr pmxr 7 avril 2011 09:54

    L’égoïsme prédomine... mais pour éviter les erreurs des gouvernements europeens, il faudrait que les programmes soient basés sur l’exercice passé... pas une croissance hypothétique, comme le fait par exemple le ps en France avec un programme calculé sur une croissance de 3%, ce qui revient à compter les oeufs dans le cul de la poule ! ... (la droite ne fait pas mieux)


    • Kalki Kalki 7 avril 2011 09:56

      La dette ca n’existe pas dans un pays avec un peuple souverain,

      hein le santi qui descend de l’arbre


      • Kalki Kalki 7 avril 2011 09:59

        Non michel santi tout ceci n’est pas organisé

        non il ne faut pas faire des mesure d’austérité

        augmenter la pauvreté la faim, la misère

        et la violence

        et les prisons

        et l’état totalitaire de la démocratie

        Nn non monsieur santi, retournez en position de l’autruche

        QUand le système joue contre vous, jouer selon les regles du systeme c’est accepter de perdre

        changez de vision économique

        ou sinon vous acceptez d’être coupable d’un meurtre collectif qui se tourne devant vos yeux


      • Kalki Kalki 7 avril 2011 10:02

        Michel santi n’arrive pas a expliquer pourquoi il y a de la nourriture et les gens ils mangent pas en france

        selon son modèle économique

        ca doit être une affaire de dette d’état mais si ....


      • Robert GIL ROBERT GIL 7 avril 2011 10:00

        Il faut deja que la BCE fasse la clarté sur les dettes des etats, les acheteurs de dettes publiques font une bonne affaire car leur argent métamorphosé en bons du Trésor faciles à vendre, continue généralement à fonctionner entre leurs mains comme autant d’argent liquide. Pour les intermédiaires financiers entre le gouvernement et les capitalistes ces sommes sont un capital tombé du ciel. La dette publique alimente, les marchés financiers, la spéculation, et le système bancaire moderne. Lire...
        http://2ccr.unblog.fr/2011/01/07/la-dette-publique-et-la-bancocratie/


        • dogon dogon 7 avril 2011 10:18

          La gestion de l’« argent », même pour une banque central ne se résume pas à des parités taux de change/inflation/croissance.
          Elle est avant tout d’essence politique. Ce n’est qu’au niveau de la banque de détail qu’elle devient commercial.
          Savoir que l’économie la plus importante de la zone € « joujoue », par le biais des taux d’intérêt, avec la monnaie commune en fonction de ses intérêts ne me paraît pas anormal, juste inégalitaire, voire inapproprié dans cette période, majoritairement de vaches maigres au sein de la Communauté Européenne.

          Une stratégie pour augmenter le poids de l’Allemagne dans cette Europe qui se redessine ?
          Quoi de plus normal.


          • Yvance77 7 avril 2011 10:29

            De M. SANTI je cite : « Ce raffermissement de politique monétaire ne nuira-t-il pas encore davantage à la Grèce ou au Portugal sans vraiment se révéler efficace du point de vue de la lutte contre les pressions inflationnistes ? »

            Il me semble qu’aujourd’hui pour ce qui concerne le Portugal cela ne soit même plus une interrogation. Socrates vient d’annoncer que le Portugal - sans aide urgente de l’Europe - est en état de cessation de paiement.

            C’est en gros ce que l’on peut comprendre ce matin de son dernier discours télévisé.

            Que faire ?


            • Aviator 7 avril 2011 10:39

              La BCE n’est qu’une Bundesbank bis , les Allemands ne l’ont accepté ( comme ils ont accepté de perdre le mark au profit d’un Euro fort ) qu’à cette unique condition . Et ce n’est pas parceque vous avez un Trichet à la tête de la BCE que cela change quoi que ce soit ...
              Le seul pays Européen dont la part dans les exportations mondiales progresse depuis la creation de l’euro est l’Allemagne ( et le pire c’est qu’une grande partie de cette progression se fait à l’intérieur même du marché Européen ( 60 % des exportations de l’Allemagne ) au détriment de ses voisins ... qui sont dans l’impossibilité de faire jouer l’avantage compétitif que leur procurerait une monnaie nationale plus ’ faible ’ .
              Ainsi la France ( mais aussi l’Italie ) perd toute son industrie alors que l’Allemagne compresse ses couts ( politique de rigueur salariale mais aussi sous traitance à tout va dans les pays de la ’ Mittleeuropa : Pologne, Tchèquie, Slovaquie , Hongrie etc etc ... ) .
              Les Allemands ont beau jeu d’afficher les résultats qu’ils affichent et ne manquent pas d’air en voulant imposer au restant de l’Europe des plans de rigueur draconiens et bientôt le contrôle à priori des budgets des états membres !
              Sauf qu’ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis : la politique actuellement menée va conduire à une récession encore pire en Europe qui est encore le principal débouché des produits made in germany .
              Nos chers teutons ont un plan B = les marchés émergents .. sauf qu’ils sont dans l’œil de mire des Chinois dont le marché intérieur ne sera qu’un mirage pour nos économies occidentales .


              • platon613 7 avril 2011 10:52

                C’est pas mal non plus !

                Faillite du Portugal

                Le dernier domino en date de la zone euro vient de tomber. Comme prévu, le Portugal s’est placé sous le « parapluie de sauvetage » européen. Et déjà les paris sur les prochains candidats à la faillite sont ouverts : Espagne ou Belgique ? Jusqu’à quand les pays donateurs de la zone Euro, notamment l’Allemagne et la France, seront-ils encore capables de payer ?...

                La suite sur : www.news-26.com/econmie/350-faillite-du-portugal.html


                • manusan 7 avril 2011 11:21

                  Dernière action d’envergure de Trichet avant que Mario Draghi vis-président de Goldman Sachs europe, prenne ça place.

                  Et là, ça va saigner.


                  • BA 7 avril 2011 11:52

                    Jeudi 7 avril 2011 :

                    Après le premier domino (Grèce), après le deuxième domino (Irlande), après le troisième domino (Portugal), le quatrième domino va tomber (Espagne).

                    Voici ce qu’il faudra surveiller à la loupe dans les semaines qui viennent : les taux d’intérêt des obligations de l’Etat espagnol.

                    Quand l’Etat espagnol lance un emprunt, quel taux d’intérêt doit-il payer ?

                    Quelques réponses :

                    Espagne : taux des obligations à 2 ans : 3,050 %.

                    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG2YR:IND

                    Espagne : taux des obligations à 5 ans : 4,383 %.

                    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG5YR:IND

                    Espagne : taux des obligations à 10 ans : 5,251 %.

                    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND


                    • ourston 7 avril 2011 12:36

                      Trichet et la BCE ont l’obsession de l’inflation, pas celle du chômage et des pertes d’emplois.Curieuse priorité. Un euro fort et des pays économiquement faibles : cherchez l’erreur !


                      • Aviator 7 avril 2011 18:06

                        Normal dans les statuts de la BCE elle n’a pas à s’occuper du chomage ...


                      • BA 10 avril 2011 13:03

                        Les pays européens ne peuvent pas avoir la même monnaie.

                         

                        La France sera donc conduite à revenir au franc dans les années qui viennent. Il suffira que le peuple français arrête de voter pour les ouistes.

                         

                        Depuis 1974, le peuple français vote TOUJOURS pour les ouistes du centre, pour les ouistes de gauche, pour les ouistes de droite.

                         

                        Depuis 1974, les ouistes ont démantelé la France. Les classes populaires et les classes moyennes se sont appauvries. Ce constat est aussi valable pour les autres pays européens.

                         

                        Quand les peuples européens auront compris ça, ils voteront pour des partis politiques souverainistes, ou alors pour des partis d’extrême-gauche, ou alors pour des partis d’extrême-droite qui proposent le retour aux monnaies nationales.

                         

                        Malheureusement, partout en Europe, les peuples votent de plus en plus pour l’extrême-droite anti-européenne et anti-euro.

                         

                        Les partis souverainistes et les partis d’extrême-gauche sont inaudibles.

                         

                        Quant aux plans de sauvetage de l’euro, la situation est ubuesque.

                         

                        Aujourd’hui, les pays européens surendettés se surendettent encore plus pour sauver les pays européens en faillite.

                         

                        Autrement dit : dans la zone euro, de plus en plus d’Etats sont hyperendettés. Quand un Etat de la zone euro ne peut plus rembourser ses dettes (la Grèce), les 16 autres Etats empruntent pour le sauver. Coût du plan de sauvetage : 110 milliards d’euros.

                         

                        Quand un deuxième Etat de la zone euro ne peut plus rembourser ses dettes (l’Irlande), les 15 autres Etats empruntent pour le sauver. Coût du plan de sauvetage : 85 milliards d’euros.

                         

                        Quand un troisième Etat de la zone euro ne peut plus rembourser ses dettes (le Portugal), les 14 autres Etats empruntent pour le sauver. Coût du plan de sauvetage : 80 milliards d’euros.

                         

                        Demain, quand un quatrième Etat de la zone euro ne pourra plus rembourser ses dettes (l’Espagne), les 13 autres Etats emprunteront pour le sauver.

                         

                        Etc.

                         

                        Ces plans de sauvetage sont payés par l’Union Européenne et par le FMI : concrètement, en bout de chaîne, ces plans de sauvetage sont payés par les contribuables des pays européens.

                         

                        A la fin, quand presque tous les Etats européens ne pourront plus rembourser leurs dettes, c’est l’Allemagne et le FMI qui devront payer pour sauver tous les autres Etats européens !

                         

                        Sauf si l’Allemagne en a marre de payer pour tous les autres et qu’elle décide de quitter la zone euro. 

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