Nation 2.0 : un programme pour sortir de l’économie
Parce que sortir du nucléaire n'est pas suffisant, et qu'une autre sortie est essentielle, voici une idée qui vaut son pesant d'or ou de cacahuètes. À vous de peser...
Voici un "article" un peu particulier, destiné à présenter une idée utopique ou réalisable (en fonction de chacun...), qui offrirait une chance de sortir de cette économie de marché, de façon locale ou régionale.
De quoi sagit-il ? Très simplement, l'idée est de concerter les internautes qui ne veulent plus travailler pour gagner de l'argent, mais bien d'avoir une activité dans un but un peu plus intelligent, par exemple (et à tout hasard...) pour favoriser l'émergence de meilleures conditions de vie.
La question que beaucoup ont dû se poser un jour, c'est de savoir combien seraient prêts à faire quelque chose gratuitement, mais qu'ils ne le font pas... simplement à cause d'un vieux système dans lequel ils sont nés directement, et qui se répète aveuglément, en dépit de tout ce qu'il cause, parce qu'on a peur du manque ou peur de perdre quelque chose. Bien sûr, c'est tout à fait légitime. Mais si l'on userait notre intelligence collectivement, on pourrait dépasser cette peur. Alors bien sûr, quand on naît dans un système déjà bien rôdé, il est difficile d'en sortir... mais je pense qu'il y a une solution.
Pour tenter d'obtenir une réponse, j'ai donc mis en place un site web servant d'annuaire de compétences, d'objets, d'espaces et terres cultivables, sur lequel on peut référencer toutes ces choses ; pour les offrir, les donner ou les partager. Et pour éviter les abus fortement potentiels, je pense qu'il suffit de ne pas donner à n'importe qui, mais de donner de façon organisée.
Comment s'y prendre ? Avant de développer un peu (car je veux rester bref dans ce texte), je tiens à souligner qu'il me semble essentiel, pour ceux qui auraient la bonne idée de s'y référencer, qu'il est essentiel d'annoncer un service que l'on -aime- offrir, des choses que l'on -accepte- de donner (sans grincher), etc. Parce que si on aime pas, ça ne sert à rien de prendre la -peine- de donner : ce doit être tout, sauf pénible.
Voici donc un petit résumé de comment, selon moi, offrir/donner/partager de façon organisée. J'ai classé les "éléments" parmi 4 catégories principales :
- les services (compétences, capacités)
- les objets (outils, machines, appareils...)
- les espaces (terme général pour désigner terrains, locaux,...)
- les terres cultivables et procédés de production (aéroponie,...)
Première question : comment pourrait-on offrir des services de façon organisée ? Pour ma part, je dirais que l'on peut répartir le temps collectif disponible des habitants d'une même commune ou localité, c'est-à-dire en "équilibrant" les sollicitations. Par exemple s'il y a 150 docteurs dans une ville à être d'accord pour offrir des soins, quand une personne tombe malade, il suffit de contacter le doc qui a bossé le moins récemment. Du coup, celui qui vient d'offrir ses soins (parce qu'il -aime- s'occuper des autres...), va pouvoir se "reposer" quelques temps, jusqu'au prochain tour de la grande roue.
Ensuite, les objets. Comment donner des choses de façon organisée ? Je pense que la façon idéale, c'est en faisant des transferts en continu d'un domicile à un autre, plutôt que de tout entreposer dans un grand local, avec des gens qui prennent, et des gens qui remettent pas toujours quand ils ont plus besoin. Si par exemple vous avez une boite à outil ne servant plus, vous la mettez à disposition, et plus tard quelqu'un vient la chercher. Si plus tard il vous faut bricoler, il suffit d'aller chercher une autre boite chez un autre, qui lui avait déjà terminé ses petits travaux.
Enfin, les espaces. Là c'est bien sûr différent, puisque si on y exerce une activité on l'ocuppe un certain temps, et si l'on y vit on l'ocuppe un temps certain. Donc pas de grande roue ici, mais là c'est surtout une question de besoin fondamental ou pas. Si l'espace en question est un logement, le propriétaire qui veut également sortir de ce système en déclin (oui, parce qu'il existe aussi des proprios intelligents, qui savent que l'argent ça ne se mange pas) peut très bien supprimer le loyer de ses locataires, puisqu'un seul toit lui suffit pour se loger.
"Je supprime le loyer de mes locataires qui auront offert 50 services à d'autres, et qui utilisent le système de dons organisés depuis au moins 6 mois." Voilà un exemple de condition à fixer pour offrir un loyer, tout en évitant l'anarchie. Le locataire peut ainsi être dispensé du loyer à partir d'une certaine date, de façon légitime au regard des autres, lorsqu'il aura répondu aux conditions fixées.
Donc, plutôt que d'imposer un montant à payer sous forme de PQ ou de chiffres virtuels, l'idée c'est de fixer une condition de nature non monétaire, qui peut tout aussi bien fonctionner. Evidemment, ça semble à priori moins pratique qu'avec de l'argent, mais rappelez-vous juste un instant quelles sont les dérives du capitalisme, histoire ne pas oublier le problème de fond. Ici, l'avantage est qu'il est impossible d'acccumuler une richesse en valeur chiffrée. On évite donc toutes les dérives potentielles.
Et pour terminer, le partage de terres cultivables. Là, je pense que celui qui a vraiment faim peut très bien cultiver lui-même une parcelle, plutôt que d'aller au supermarché (et "accessoirement", il mangera autrechose que de la bouffe toxique déguisée en nourriture). Ce type de partage se ferait de la même façon que pour le partage d'un certain espace. "Parcelle de terre disponible à celui ayant offert 20 services à d'autres et qui est inscrit depuis au moins 3 mois."
"C'est pas mal comme idée", pourrait se dire l'Avoxien, "mais admettons que ce système soit au point, comment je pourrais démarrer ?"
Tout d'abord, je me permet de rappeler, car c'est du simple bon sens (et parfois on a tendance à le perdre, merci la société du conditionnement...) : tout ce que l'on peut faire avec de l'argent, on peut le faire sans. C'est juste une question d'aimer, d'avoir envie, ou d'accepter un minimum le fait de donner. Il est évident qu'il existe un certain nombre de personnes qui aiment faire quelquechose, sans avoir besoin d'être motivés par une carotte pour avancer.
Alors... comment s'y prendre ? Pour moi c'est simple, il y a cet outil qu'est l'internet et avec ça, on peut faire un truc assez exceptionnel. Tout comme il existait déjà l'annuaire des pages jaunes, ce guide commercial qui référence plein de gens qui se prostituent pour de l'argent (n'y voyez pas là une critique...), il y a maintenant cet annuaire qui permet de lister ceux étant prêts à fonctionner sans le PQ. Pour ce faire, l'idée consiste donc à s'auto-référencer, en listant tout ce qu'on est prêt à donner ou partager (de façon organisée, comme vous l'aurez compris), tout en précisant sa situation géographique. Après un certain temps on peut voir, parmi les autres annonceurs, combien d'habitants vivent à proximité de sa propre demeure. Si ce nombre représente une masse critique depuis une même commune ou même région, si ce nombre peut couvrir notamment les besoins premiers, il suffirait de décider d'un jour J de transition.
Par exemple : si depuis la région du Midi trois millions d'internautes annoncent pouvoir offrir des soins de santé, des réparations, des partages de terres cultivables, des réparations et maintenances, des suppressions de loyers, des productions, etc... qu'une partie d'entre eux habitent à une relative proximité les uns des autres, il suffirait de se concerter lors de réunions, et de décider collectivement qu'à partir du 1er octobre 2011 (par exemple), ces annonces d'offres/dons/partages pourront démarrer simultanément.
C'est donc différent de certaines "alternatives économiques", qui progressent dans le temps, puis qui doivent cesser leur activité dès qu'elles risquent d'avoir une influence sur l'économie "dominante". Parfois, certains disent qu'ils feraient bien ceci ou cela gratuitement, mais qu'ils ne peuvent pas, car il doivent toujours payer un loyer, l'énergie, etc. Il y a donc un problème, si je puis dire, de temporalité : l'un pourrait offrir ceci, mais il ne peut à cause d'un autre. Cet autre pourrait offrir cela, mais c'est impossible, parce qu'il y en a encore un autre qui demande de payer ça.
La question pourrait donc naïvement se résumer à la suivante : "qui veut bien s'y coller en premier ?". Evidemment, même si chacun s'y colle, c'est à tour de rôle donc ça ne peut pas fonctionner. D'où l'idée de synchronicité pour régler ce problème "temporel", dans laquelle on attend qu'une masse critique se manifeste, avant de se lancer dans une transition simultanée.
Voilà, je m'arrête ici pour l'essentiel, et contrairement à ceux qui conseillent d'avoir sa propre maison, son potager, et de l'or planqué sous terre, je pense que cette idée ne fera que retarder l'échéance : un jour on confisquera cet or (comme à l'époque...), et les affamés viendront dévaliser les terres, ou d'autres viendront s'imposer de force, en déclarant qu'elles leurs appartiennent. L'histoire l'a déjà montré, et si l'on adopte cette même attitude d'isolation/préservation, ce sont les mêmes évènements qui risquent de se reproduire.
Je pense donc que la seule solution, et cela me semble évident, c'est de sortir de cette concurrence primaire. Ce qui est tout à fait réalisable, puisqu'on a maintenant l'énergie à gogo et vraiment verte (voyez les détails sur le site), les machines pour automatiser tout ce que l'on veut ou presque (mais ça c'est pas nouveau), et des appareils de production alimentaire sans terre (hydroponie, etc). Bref, on a toutes les cartes en main pour sortir du jeu.
Pour terminer, une petite remarque : il ne s'agit pas de faire une révolution par le biais de ce site, mais ce dernier permet uniquement de la préparer (ensuite, les habitants locaux s'organisent entre eux... lisez donc pour en savoir plus), puisqu'ici tout le monde le sait, les manifs dans la rue et les pétitions n'ont jamais servi à grand chose. Et oui, je sais, cette idée est peut-être utopique, mais croire que l'on peut continuer dans le système actuel l'est encore plus.
http://synergie-synchrone.net
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