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Une solution pour achever la Grèce, l’Europe, et plus si besoin est

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Nous prendrait-on pour des idiots quand on nous dit qu’une solution a été trouvée entre les différents pays de la zone euro pour résoudre le problème grec ? Non, puisque de toute façon, ce que pensent (et vivent) les populations ou ce que sont censées assurer nos Constitutions (nos droits sociaux par exemple) n’est pas pris en compte par nos soi-disant représentants. Pas étonnant donc que l’accord survenu hier entre Angela Merkel, Nicolas Sarkozy et les autres « représentants » d’Etats européens ne crée les conditions que pour plus d’austérité et de désengagement des États au profit des milieux financiers européens (et) mondialisés.

D’abord, on nous présente cet accord comme un compromis entre la vision Sarkozy (intervention des autres États européens) et celle de Merkel (pas les pays, le FMI), l’action du second venant en soutien à celle du premier. En réalité, aucune aide n’est assurée, puisque la décision d’aider la Grèce ou tout autre pays européen dans la même situation ne devra être prise qu’en dernier recours, c’est-à-dire si le pays en difficulté « n’a pas d’autre option » (par exemple, s’il n’y a plus personne à tondre) et à l’unanimité des pays de la zone euro. En clair, la ligne dure d’Angie a gagné : elle aura un droit de veto. L’hypocrisie va encore plus loin puisque, comme le rapporte Le Figaro : « Les taux devront être assez élevés pour ne pas s’assimiler à des subventions [sic] et inciter la Grèce à retourner se financer sur les marchés dès que possible [re-sic] ».

Mais ce n’est pas fini. Pour s’assurer que ce cas ne se reproduise pas, de nouvelles mesures contraignantes et supranationales, en plus de l’intervention du FMI, vont être mises en place. Les traités européens devraient être modifiés ou plutôt durcis : « Sur le plan budgétaire, la France accepte la demande allemande d’un droit de regard européen renforcé sur les déficits nationaux, « sanctions comprises ». Ce tour de vis pourrait se préciser avant la fin de l’année, avec une révision des traités. Concession à Berlin, Paris envisage déjà « toutes les options juridiques possibles », comme l’expulsion pure et simple…

Résultat : « La pilule qui s’annonce est amère pour le premier ministre Papandréou. Il attendait de l’Europe qu’elle l’aide à se refinancer à moindre coût. Athènes doit trouver 15 milliards d’euros d’ici à début mai et 50 milliards avant la fin de l’année. Les conditions posées par Angela Merkel font du soutien conjoint de l’UE et du FMI un recours très dissuasif.
« La Grèce ne pourra y faire appel qu’en dernier ressort, en clair seulement si les seize pays de l’euro constatent - à l’unanimité - qu’elle ne peut pas se refinancer sur le marché. Les crédits européens se feront « sans élément de subvention ». Côté FMI, les taux paraissent plus attrayants. Mais ils relèguent la Grèce au rang de pays assisté. Ils passent aussi par une cure d’austérité supplémentaire qu’Athènes aurait du mal à faire passer face à la colère sociale. »

Bref, la « solidarité » européenne à bel et bien disparu avec l’entrée des loups dans la bergerie, d’autant que les décisions se prennent au niveau de la zone euro et non de l’UE (16 pays contre 27), la Grèce est livrée à elle-même et aux aboyeurs d’austérité.

Pour la France, le même traitement est prévu : Marc Touati explique dans Le Parisien que le risque de connaître la même situation « est infime mais il existe » et qu’elle doit « absolument améliorer ses finances publiques », tout en rappelant que la France, avec un déficit public de 3,9% du PIB, est en 3e position dans le classement européen des mauvais élèves, derrière la Grèce (5,5%) et le Portugal (4,1%)…


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8 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 3 avril 2010 09:07

    Je ne suis pas du tout économiste...
    Je pense cependant qu’il serait encore possible aux autres Etats européens de « sauver la Grece », les sommes en jeu restant minimes comparées aux Budgets européens. L’impossibilité se situe ailleurs.
    Il me semble probable que la crainte des autres Etats est d’entrer dans une spirale de pays à aider, dont l’Irlande, le Portugal et surtout l’Espagne ... et là, cela devient irréalisable.
    Il serait donc impossible d’entrer dans cette spirale, dabord à cause du fait que les Etats (ou la BCE) doivent emprunter sur les marchés financiers et, de part le Traité Européen, ne peuvent créer eux mêmes des lignes de crédit, comme le font encore USA ou la GB.

    Ceci dit, à mon avis, les Etats européens sont pris au piège : soit ils aident et s’affaiblissent, soit ils n’aident pas et entrent dans une spirale de défaillance des Etats.


    • perlseb 3 avril 2010 18:39

      Tout à fait. La Grèce est le cobaye de ce qui nous attend tous.

      Ceux qui « dirigent le monde » (nos gouvernants sont à leur solde, avec un fusil sur la tempe à la JFK) se frottent les mains : absence totale de solidarité entre les peuples. Pourquoi des banques en difficulté ont pu emprunter de l’argent quasiment gratuitement et pourquoi un état en difficulté doit payer 3% d’intérêt (voire bien plus dans le cas grec) ? Bref, un monde absurde où l’on décide de paupériser tous les non oligarques. Un procés à tous les oligarques qui profitent de cette situation (doux rêve !). Et il y en a pour croire que l’on vit dans des démocraties ! Quelle blague !


    • TSS 3 avril 2010 12:10

      les « entourloupes » du cabinet Sachs avec Papaandréou +les agences de notation sont à la

      solde des USA pour couler l’Europe !!

      les prochains seront le Portugal,l’Espagne !! de plus ils espèrent une reaction brutale des

      peuples concernés qui leur permettra par l’entremise des chefs d’etats européens zelés de

      mettre en place des mesures dictatoriales... !!


      • Laury 3 avril 2010 21:18

        Bonsoir TSS non se ne sont pas des mesures dictatoriales ,s’est tout simplement ce que préconise
        le traité de Lisbonne et s’est pour cela qu’il fallait absolument voter oui même si cela va nous faire
        crever !!!


      • worf worf 3 avril 2010 12:16

        Les gouvernements, je dis bien les gouvernements et pas les pays car il serait intéressant de connaître l’avis des populations sur ce sujet, de la zone euro ont ils oublié le sens du mot Union ?
        Dès que l’un de leur membre connait des difficultés, qu’il se débrouille seul ?
        Quelle est la solution ? S’entraider au risque de s’affaiblir mutuellement comme le pensent certains ? Ou chacun, un par un, va se retrouver dans les griffes des places financières ?
        Les prochains états « fragiles » ne sont pas les derniers entrés dans l’union européenne ni les plus petits : Espagne, France, Italie, Portugal.
        N’est il pas temps pour l’Europe de refuser de donner au bourreau un par un ses membres et d’enfin, comme un certain président l’a rappelé lors de sa ballade étasunienne de construire une nouvelle économie mondiale plus éthique ?
        La balle est de nouveau dans le camp des politiques.


        • Francis, agnotologue JL 3 avril 2010 12:17

          Excellent article. Selon Frédéric Lordon, Ce n’est pas la Grèce qu’il faut exclure, c’est l’Allemagne ! lundi 29 mars 2010.

          Un « auteur » libéral avéré sur Agoravox, un certain Lucilio a écrit, je cite  : « Dans la vraie vie réelle, jamais, plus jamais un apprenti dictateur socialiste à la sauce Allende n’arrivera au pouvoir au Chili. »

          Il n’a pas osé dire : ni ailleurs ! Pour s’en convaincre, il faut voir ce que les « copains » allemands de de lucilio font contre le nouveau pouvoir en Grèce qui penche un peu trop à gauche à leur goût :

          Le fantôme européen du thatcherisme
          Le 30 mars 2010 par Jean-Marc Salmon


          Extraits : "tant que la droite était au pouvoir à Athènes, le ministre des finances allemand ne manquait pas de mots assez fort pour assurer la Grèce de la solidarité de la zone Euro et dissuader, avec succès, les spéculateurs. Un an de cela. A la veille des élections d’octobre 2009, Durao Barroso, le président de la commission, ni une, ni deux prenait, à Bruxelles, l’avion d’Athènes pour se montrer aux côtés des dirigeants de droite.

          Le PASOK [3] gagnant haut la main les élections, les yeux des responsables européens se dessillent. La Grèce serait mal gérée. Le nouveau gouvernement nettoie les statistiques que les précédents gouvernements lui ont léguées ? Punissons-le. Pour Durao Barroso, ex-mao devenu libéral, la vérité d’hier est le mensonge d’aujourd’hui. Le nouveau ministre allemand des finances n’a pas de mots assez durs : pas un sou pour les Hellènes".


          • Aviseurinternational 3 avril 2010 16:34

            Article mis en ligne sur l’Aviseur international


            • Defrance Defrance 3 avril 2010 22:12

              Pour exemple le budget des relation exterieures de l’Europe va être doté de 35 Milliards , cela suffirait a la Grece pour sortir de la spirale ?

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