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Une vocation capitalistique pour les Comités d’Entreprise ?

C’est la question que l’on peut se poser à l’annonce par la CCAS, Caisse Centrale des Activités Sociales des Industries Electriques et Gazières de sa décision de racheter la CIAT, Compagnie Internationale André Trigano ! La CIAT c’est un acteur majeur des campings et des villages de vacances qui exploite 44 campings ou villages de bungalows en France. La CCAS est l’organisme central qui regroupe les activités sociales des Comités d’entreprises du secteur énergétique. C’est aussi un gros client de la Ciat à laquelle elle loue des capacités d’hébergement dans ses différents établissements au bénéfice des salariés des comités d’entreprise affiliés à la CCAS.

La CIAT, fondée par André Trigano,a pour actionnaires le fond d’investissement de Groupama Finances, Acto Capital, qui en possède 47,4pct plus diverses personnes physiques et une société d’Immobilier et d’hôtellerie, Proméo.Il est prévu que la CCAS rachète immédiatement la part de Acto Capital dans la Ciat ainsi que celle de différents actionnaires pour en acquérir la majorité. Par la suite début 2010, il est prévu que la CCAS lance une OPA pour racheter les parts des actionnaires restant et retirer le titre de la cote de la Bourse de Paris.

Rien d’anormal au demeurant dans ce rachat qui est le résultat d’un appel d’offre classique duquel la CCAS est ressortie comme le mieux disant. C’est donc une opération classique mais particulière par son caractère capitalistique qui pose quelques questions de divers ordres.

Tout d’abord on ne peut qu’être surpris d’un telle opération qui parait inattendue pour un organisme à vocation sociale et dont les adhérents ne sont pas réputés être des fans du capitalisme. Elle matérialise la puissance financière des CE de EDF et de GDF Suez dont on sait que les budgets sont indexés sur le chiffre d’affaire de leur société et ont bénéficié ainsi au fil des ans de l’extraordinaire accroissement du cout de l’énergie. Pour tout salarié d’une société privée le Comité d’Entreprise est un organisme aux moyens limités qui gère les accès aux colonies de vacances et villages de vacances familiaux. A EDF/GDF, on change de monde, gros moyens, nombre de salariés très importants et offre de qualité et pléthorique.Il y a quasiment un village de vacances EDF/GDF dans tous les coins touristiques de France ! Tant mieux pour eux mais un Comité d’Entreprise a-t-il vocation à faire des réserves pour les investir ensuite dans des sociétés cotées.On peut se poser la question.

Autre type de personnes qu’une telle approche peut interpeller, les clients d’EDF/GDF qui, en fin de compte, payent d’une manière ou d’une autre dans le prix du KWH ou de leur gaz les budgets de ces CE tout en étant le client obligé de ces sociétés ! Existe-t-il d’ailleurs, maintenant que le secteur est devenu concurrentiel, des fournisseurs potentiels dont les budgets de leurs organismes sociaux ne soient pas liés au cout du KWHeure qu’ils payent pour se chauffer et s’éclairer. Y aurait-il deux poids et deux mesures d’ailleurs dans le mécanisme d’attribution de ces budgets que cela constituerait d’ailleurs une distorsion de concurrence...au détriment d’EDF/GDF !

Les syndicats qui gérent les CE n’ont pas une grande réputation de gestionnaire comme les difficultés du CE d’Air France récemment en témoignent encore. Le retrait éventuel de la cote de la CIat ne plaide pas pour que la transparence soit reine dans la gestion et les comptes de la future société. Mais, me direz-vous, c’est le problème des actionnaires restant et en particulier de Monsieur Trigano. C’est exact mais les établissements concernés constituent une part importante de la totalités des équipements de vacances à vocation populaire français et il serait dommage qu’une gestion aventureuse ne permettent pas de les maintenir en l’état voire d’en augmenter le nombre et la qualité. De même que les salariés d’autres sociétés que celles de l’électricité et du gaz ou de sociétés dont les CE ne sont pas gérés par le même syndicat doivent continuer à avoir des droits égaux à leur accès.

Je ne suis pas un expert du statut juridique de tels organismes à caractère sociaux. Merci de commenter si vous le jugez nécessaire  


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2 réactions à cet article    


  • Servais-Jean 8 janvier 2010 16:23

    Encore un article pour rien. En effet pourquoi un comité d’entreprise ne pourrait pas racheter quelques villages de vacances mal gérés par le privé, donc non rentables, pour en faire profiter ses bénéficiaires ? La CCAS, depuis qu’elle est gérée par les syndicats, et donc non soumise au marché du grand capital, prouve à tous les tenants du libéralisme qu’il y a une autre voie que celle qu’ils proposent et même tentent d’imposer.
    D’autre part il faut signaler que toutes les entreprises sont soumises au prélèvement du 1% destiné aux oeuvre sociales et qu’il est dans l’air du temps (air de la droite et donc du sarcosisme) de taper en priorité sur les oeuvres sociales d’EDF-GDF qui prouvent par leur gestion rigoureuse qu’une autre politique est possible.


    • nhjsenior 9 janvier 2010 01:46

      J’avoue ne pas comprendre cet article.

      Des salariès possèdent des actions des entreprises qui les emplois. Dans certains pays les syndicats participent aux levées de capitaux d’entreprises. Pourquoi les comités d’entreprise ne possèderaient pas des entreprises offrant des services aux salariés.

      Question à l’auteur de l’article : pouvez vous nous explique le sens de votre article svp.

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