Up or down, in or out
Le changement organisé ou l’incapacité française. Que d’efforts déployés depuis des années chez Air France pour redresser la compagnie, sans succès. Alcatel ? Areva ? Alstom ? Le pays ? A qui le tour demain ?
L’agression choquante de certains cadres par une minorité de salariés jette à nouveau le trouble sur la capacité du dialogue social hexagonal et, au-delà, sur l’impact de minorités violentes qui partout pourrissent le paysage des citoyens qui tentent déjà durement de s’adapter aux évolutions parfois brutales du monde moderne. Certes, la situation est terrible. 2 900 emplois de plus détruits par le plan « B » mais rien ne justifie ces images de presque lynchage, devant les caméras du monde. Quelle image désastreuse pour la compagnie et la France. Que dire des grèves à répétitions de salariés parfois nantis, protégés, employés à vie, mieux que bien payés et aussi des incapacités successives de nos gouvernants depuis 30 ans à réformer ces corporatismes divers. Le politique ne veut pas de vague, il a peur, temporise, décale, hypnotise, avance un peu puis recule ; le politique est un animal à sang tiède. Son verbe plane haut, son faire reste aplati sur le tarmac.
De 12 900 à 16 300 euros bruts par mois (source Air France) sans compter des avantages (mutuelles, retraite, billets à tarifs réduits...) pour les pilotes de la compagnie. 14 jours de grève l’année dernière : 300 millions d’euros évaporés. Plan « A » retoqué en partie par leurs blocages. Selon l'APDC (Airline Personnel Directors Council, 34 compagnies aériennes) le coût de l'heure de vol chez Air France est 25 % plus élevé que chez la concurrence. Difficile ainsi de défendre les pilotes même si la problématique est bien sûr plus complexe. Valeur d’entreprise en bourse divisée par deux en 5 ans, accumulation des pertes depuis 2008. Air France amorce sa descente vers un crash ou un rachat avec un baril à 45 $. Que dirons-nous si les prix du pétrole remontent à 80 $ d’ici 18 mois ?
Ceci dit, les pilotes ne viennent que s’ajouter à la longue liste de certains salariés retranchés dans leurs emplois, arc-boutés sur la défense de leurs acquis, parfois la peur au ventre et pour cause ! 5,7 millions de chômeurs fin Août 2015 (Catégories A,B,C et Dom compris, source Pôle Emploi).
On est bien souvent In or Out , dedans ou en dehors de l'emploi ce qui explique aussi la violence de certains rapports sociaux. Perdre son emploi c’est souvent perdre l'espoir d’en retrouver. Inacceptable.
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