Valable, raisonnable, sérieuse ?
Il faut au moins que l’offre d’emploi soit et reste acceptable.
En synonyme à quoi le dictionnaire propose notamment : admissible, recevable, convenable, correct, honnête, fondé, juste, légitime, logique, modéré, naturel, normal.
De façon fort heureuse, la loi portant réforme du service public de l’emploi vient, de redéfinir les moyens institutionnels de rapports plus efficaces avec les chercheurs d’emploi, sur le marché du travail.
L’heure est donc venue de donner force légale à la notion d’offre d’emploi « acceptable », qui ne pourrait être écartée plus de 2 ou 3 fois.
L’essoufflement de notre compétitivité et l’ampleur croissante de nos dépenses de protection sociale ne peuvent plus prospérer comme elles le font depuis soixante ans, sur un pacte noué essentiellement autour de préoccupations liées à la maladie et au retrait d’activité.
A bien y réfléchir, ce modèle social apparaît même débilitant et démotivant à long terme - au point qu’il n’est pas abusif de lui imputer une part de responsabilité réelle dans le sentiment de déclin plus ou moins fondé auquel le pays se prête depuis trop années, et en tout cas dans notre incapacité à combattre les déficits.
C’est bien, au contraire- et prioritairement, autour du progrès de l’activité, des compétences, et de l’emploi qu’il faut refonder notre pacte social, en modernisant notre marché du travail, qui le nourrit
Il faut et il suffit, pour y parvenir, de considérer quelques points de principe :
La sécurité professionnelle durable qu’attendent nos concitoyens passe par un effort structurel de qualification, qui reste la clef collective d’une activité économique soutenue et d’un marché du travail vivant, comme elle reste la clef individuelle d’une vie professionnelle et d’une protection sociale continues.
On ne progressera donc utilement sur le retour au plein emploi qu’en adaptant à une conjoncture économique par essence évolutive un dispositif dont la vocation doit moins tendre à la baisse des coûts salariaux qu’à un nécessaire relèvement du rapport coût/compétences individuelles et collectives de la main d’œuvre sur le marché du travail.
L’employeur, n’ayons pas peur de le dire, doit tout de même en avoir pour son argent, dans le même temps que le salarié y gagne, lui, en acuité et actualité de ses compétences et savoir-faire.
Une individualisation conjuguée de l’action sur l’emploi et les qualifications s’impose donc, sans laquelle il n’y aura pas de modernisation, faute d’un pilotage volontariste du retour, personnel ou collectif, à une position plus saine sur le marché du travail
.
Après quoi on pourra attacher à chacun si besoin est, un niveau d’aide à l’embauche et à la formation sélectivement défini en fonction des contraintes diagnostiquées de son profil et de ses difficultés sur le marché du travail.
Un repérage professionnel régulier, précis et régionalisé, des branches qui ont les plus graves difficultés de main d’œuvre assurera ainsi de substantielles économies d’argent public en éradiquant les effets d’aubaine.
Il convient donc de fixer un cadre officiel de référence et d’évaluation de l’offre d’emploi valable, définie comme :
Une proposition d’emploi sérieuse et concrète, permettant au candidat
- d’apporter la contribution économique de ses compétences (re)connues
- à une entreprise, ayant fait connaître de manière identifiée un ou des besoins de main d’œuvre,
- dans un cadre de références clairement posé en termes de qualification, de conditions d’exercice et de rémunération
Repères permettant alors une articulation efficace avec la notion d’acte positif de recherche d’emploi, à son tour définie comme :
Toute initiative ou réponse utile du demandeur d’emploi
- à une sollicitation pertinente du marché du travail ou du service public de l’emploi
- en matière d’activité salariée, de mise à niveau, de (re)conversion ou de (ré)insertion professionnelle,
- dans des conditions objectives compatibles avec sa situation personnelle globale »
Rien ne heurte là-dedans des principes parfois constitutionnels qu’au contraire ces formulations cherchent à transposer en termes de droits et devoirs quotidiens dans notre système social depuis trop longtemps déséquilibré vers les droits et tout de même assez muet sur les devoirs.
Ces repères légaux étant acceptés et actés, rien n’empêche ensuite la voie réglementaire d’inscrire l’application de ces principes dans des contraintes matérielles adéquates et variables en fonction des conditions et circonstances du marché du travail :
- nombre de refus,
- critères d’éloignement,
- de salaire et de compétence, etc…
Ainsi contractualisé dès la recherche d’emploi, le rapport au travail pourra s’inscrire ensuite, facilement, une sécurisation des parcours professionnels au sein duquel la personnalisation des aides éventuelles à l’insertion ou la réinsertion pourrait prendre
- la forme d’un allègement de charges individualisé et dégressif au fur et à mesure de l’intégration professionnelle
- dans un dispositif de prévention de l’exclusion simplifi et calé sur les niveaux de risque dont la typologie est en cours de validation par l’assurance chômage
- récupérable, puisqu’individualisé, en cas de licenciement prématuré ou abusif, délocalisation de complaisance etc….
L’argent public est assez rare pour que l’on installe rapidement ce moyen tout simple d’enrayer les effets d’aubaine, qui consiste en une gestion individualisée et ciblée des « aides » à laquelle l’informatique apportera évidemment un concours des plus précieux.
Par rapport à un dispositif d’ensemble ainsi clarifié, assurer l’entrée et le retour les plus rapides possibles sur le marché du travail (directement ou via la formation) renforce absolument la mission première du service public de l’emploi.
C’est un risque à courte vue que d’y voir un levier de baisse des couts salariaux : les niveaux de rémunération auxquels nous confronte la mondialisation touchent des métiers et des qualifications qui ne sont pas - ou plus - concernés chez nous.
Ce serait donc une erreur que de se battre contre pareils moulins à vent.
Préserver l’emploi par ici suggère davantage de "bétonner" recherche appliquée, qualifications et savoir-faires plutôt que tenter de rivaliser avec les niveaux de rémunération et de pouvoir d’achat sans concurrence qu’entretient, par exemple, le medef de chinois, également connu sous le nom de P.C.
Le communisme aurait-il su apporter au libéralisme la concrétisation de son vieux rêve : travailler plus pour gagner moins.
Mais c’est une autre histoire...à moins que ce ne soit l’histoire...
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