Actualité de l’industrie photovoltaïque
L’industrie solaire photovoltaïque va de records en records. Après 1200 mW solaire produits en 2004, 1700 en 2005 et 2400 en 2006, quelque 4000 mW sont prévus pour 2007, alimentant ainsi un marché de plus en plus demandeur.
Le principal moteur de la promotion du solaire est le contrat d’obligation d’achat à tarif attractif. Or en même temps que le tarif allemand reste attractif, l’Espagne, l’Italie et, à une très modeste mesure, la France ont instauré des tarifs attractifs permettant une rentabilité correcte sous beaucoup de conditions en France. Pour un tarif de 49 c€/kWh à un productible de 950 kWh/kWc en Allemagne, nous avons autour de 44 c€/kWh pour 1200 kWh/kWc/an en Italie et autour de 42c€/kWh pour 1300kWh/kWc/an en Espagne.
En France, on peut approximer la situation aux chiffres suivants : 56 c€/kWh pour 1000 kWh/kWc/an à condition d’intégrer les panneaux au bâti, 31 c€/kWh sinon. Rappelons qu’intégrer des panneaux au bâti engendre un surcoût de 7-8% minimum pour une sous-production de 5% environ. La France privilégie donc le superficiel à l’efficace.
La demande mondiale et surtout européenne se renforce donc, d’autant que d’autres pays tels que la Grèce ont prévu la parution de lois pro-EnR dans les mois à venir.
Le marché allemand reste toujours aussi dynamique puisque pas loin de 1 500 mWc nouveaux sont planifiés pour cette année (1 000 mWc en 2006), portant ainsi le puissance totale PV à 4 500 mWc soit l’équivalent d’un demi réacteur nucléaire. Les autres marchés se partageant le reste de la production, on remarquera l’Espagne qui se détache avec près de 300 mWc installés en 2007.
Approvisionnement
La forte demande mondiale dopant les prix de vente des composants PV, on observe une nette décorrélation entre coûts de fabrication et prix de vente. Ces derniers restent en effet élevés malgré une extension de capacité sans précédent pour un secteur industriel, générant ainsi des économies d’échelle importantes. La principale zone de profit se situe donc au niveau de la production de panneaux solaires, produits aux 2/3 en Asie.
Plusieurs bémols sont à émettre avant toute conclusion hâtive :
- cette situation est aussi liée à une pénurie relative de silicium qui a
tendance à être corrigée par une production croissante de silicium de
qualité non électronique, de retraitement de composants électroniques
usés, voire par le développement de techniques PV n’utilisant pas ou
peu de silicium (Concentrated -PV, solaire thermodynamique) ;
- si les années courantes créent un demande forte à des prix exagérés, cette situation risque de ne pas perdurer plus de 2 ou 3 ans au vu de la tendance décroissante des tarifs d’obligation d’achat instaurés.
Evolutions industrielles
Les évolutions industrielles du PV sont tout à fait enthousiasmantes. Au vu de l’évolution de l’offre classique PV de même que le développement de techniques à couche mince, CICS, PV à concentration et solaire thermodynamique, les experts parmi les plus prudents n’hésitent plus à planifier 15 000 mWc produits pour 2010, dont 13 000 mWc sur base silicium et 2000 mWc non silicium, puis 20 000 mWc pour 2011 (17 000 mWc silicium classique, 3 000 mWc non silicium) avec une tendance de production haussière plus "modérée" de 5 000 mWc par an pour les années ultérieures.
Le solaire démontre donc sa capacité à répondre à la demande énergétique mondiale de masse et il n’est pas farfelu d’imaginer que le solaire soit capable de répondre à lui seul à cette demande d’ici moins de 10 ans.
Evolutions tarifaires
Les tarifs d’obligation d’achat décidés pour le solaire n’ont pas vocation à rester immuables mais plutôt à créer une demande propre à diminuer les coûts de fabrication. Cet objectif est d’ores et déjà atteint. On l’a vu plus haut, les prix de vente restent malgré tout hauts, en ligne avec le niveau des tarifs d’obligation d’achat allemands, italiens ou espagnols. Le gouvernement allemand, conscient de cette distorsion et soucieux de voir le PV concurrencer durablement et de façon non faussée les énergies fossiles et le nucléaire, a décidé récemment d’accélérer la décrue du tarif d’obligation d’achat. Un porteur de projet PV en Allemagne est en effet rémunéré en 2007 à hauteur de 49 c€/kWh produit pendant 20 ans, ce tarif passant à 47 c€/kWh pendant 20 ans en 2008. Le ministre allemand de l’Environnement, Sigmar Gabriel, a donc proposé une accélération de la réduction du tarif pour atteindre -8% en 2011 pour les systèmes sur toit et -9,5% pour les systèmes sur sol.
Une telle mesure, si elle peut sembler dommageable à l’investissement, est de nature à faire passer le PV d’une économie subventionnée et donc artificielle vers une économie parfaitement concurrentielle. On rappellera que le prix de vente moyen du kWh au particulier est de l’ordre de 18 c€ en Allemagne.
Perspectives macro-énergétiques : quid de l’intermittence ?
Le
photovoltaïque est la source d’énergie la plus intermittente. Pour y
pallier sans faire appel aux centrales à gaz, plusieurs solutions sont en
cours de développement, notamment en Allemagne.
34 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON