Agir ensemble pour moins de pesticides
La huitième édition de la semaine sans pesticide ce sera du 20 au 30 mars 2013, au moment où tout renaît. Le but de cette « semaine pour les alternatives aux pesticides » c’est d’informer sur les risques des pesticides de synthèse, c’est de mobiliser large pour la réflexion, la discussion, l’action.

Moins parce qu’aujourd’hui c’est trop, c’est la seule raison. Comme on dirait moins de viande, parce qu’aujourd’hui on en mange trop. Ou comme on dirait plus de marche ou de course à pied, parce qu’aujourd’hui ce n’est pas assez. Pour moins de pesticides… un objectif comme un cap qu’on se donnerait à soi et en même temps à la société.
A deux pas de la Bastille
Nous étions 14 ce vendredi 16 novembre dans un des meilleurs refuges pour bosser entre associations dans Paris, le siège de la Fondation Pour le Progrès de l’Homme (FPH) rue Saint Sabin, à deux pas de la Bastille. Tables en demi cercle, sur le mur éclairé le diaporama prêt à démarrer. Il y a là Naturparif, ville de Paris, Eco-Maires, UNCPIE, Générations futures, LPO, APE (Agir pour l’environnement), Greenpeace, l’UNAF association d’apiculteurs, le réseau des Biocoop… et pour la première fois le Réseau Ecole et Nature, l’Hermine qui préfère courir dans une herbe dénuée de poison qui lui irrite les yeux et pire.
« Semaine pour les alternatives aux pesticides »
La huitième édition de la semaine sans pesticide ce sera du 20 au 30 mars 2013, au moment où tout renaît, au moment où même les grincheux sont contents, les dix premiers jours du printemps. Attention il n’y aura pas que du bonheur dans les prés, on peut déjà l’annoncer. Ce sera aussi le moment où reprennent les épandages dans le fracas des tracteurs et des machines qui propulsent même quand il y a du vent. Le but de cette « semaine pour les alternatives aux pesticides » c’est d’informer sur les risques des pesticides de synthèse, c’est de mobiliser large pour la réflexion, la discussion, l’action.
Qu’ensemble on devienne un peu plus intelligents
En 2012 le mouvement s’est propagé dans 21 pays. 750 évènements ont eu lieu dont plus de 500 en France. 50 000 personnes ont été sensibilisées. Projections, films, débats, sorties, marches citoyennes… des fermes ouvrent leurs portes, des communes « zéro phyto » organisent des visites, il y a des sorties qui ont pour but de nous aider à regarder autrement les « mauvaises herbes »… tous les coups sont permis pourvu qu’on s’amuse et qu’ensemble on devienne un peu plus intelligents. Les thématiques du « jardinage au naturel » et celles nommées maintenant « santé environnement » sont très prisées. Elles sont « tendance » carrément. Pour 2013 on va s’appuyer particulièrement sur 3 films : le dernier de Marie-Monique bien sûr, « Les moissons du futur », mais aussi « La mort est dans le pré » et « Tous cobayes ». Propositions concrètes et dénonciation, il y en a pour tous les goûts.
Travaillons sur la demande
Il y a un très gros travail d’information de la population à réaliser. C’est incroyable quand on imagine que la consommation (dose à l’hectare) de produits augmente en France. Les chiffres sont hallucinants ; notre pays est le troisième consommateur au monde. Pour le bio on est 19ème en Europe avec seulement 3,9% des surfaces agricoles française en bio. Les organisatrices de la réunion ont eu raison de rappeler, on ne le rappellera jamais assez, que l’objectif du Grenelle c’était d’arriver à 6% en 2012… reste un gros mois, c’est pas gagné ! Et 20% en 2020… hum pas gagné non plus… il faut se dépêcher. Si l’offre n’arrive pas à s’organiser pour y arriver, travaillons sur la demande. Si pour l’objectif 2012 c’est râpé, il reste 8 ans avant 2020. La partie ne sera pas facile et avec tout ce qu’on a vu, on pourrait dire aujourd’hui que le Grenelle on s’en fiche, mais le challenge est beau… il faut y aller avec ces paysans pour un nouveau monde !
Voilà c’est fait, je l’ai vu, je l’ai dit
Un moment dans la réunion je me suis tout à fait arrêté de faire des emails et des texto, j’ai levé la tête, j’ai regardé et j’ai noté : « elles sont jeunes, elles sont très attentives, elles communiquent entre elles » puis « elles sont très claires, très informées, elles sont au point sur le plan juridique » puis encore : « 40 minutes de réunion sans pour ainsi dire entendre la voix d’un homme » et ça a continué. Bien plus de 50% du temps de parole a été occupé par des femmes. Vous me direz : « normal elles étaient 9 et on était que 5, les hommes. Mais quand on voit ce qu’on voit et quand on entend ce qu’on entend, je persiste et signe ce n’est pas si courant ! Envie de dire bravo les filles ! Voilà c’est fait, je l’ai vu, je l’ai dit, j’y reviendrais plus !
Nous épandons des pesticides nos voisins en profitent
Pour finir on a appris qu’une nouvelle invention arrive à l’horizon. En plus c’est une abomination, pire une trahison, ce nouveau produit porte le superbe nom : « Cheyenne ». Déjà nos soeurs les abeilles ne l’aime pas… ça suffit comme argument, en conséquence, nous non plus. Laissons-le dans les boites, dans les fûts, s’il tue les abeilles, il n’a rien à faire dans la nature. En face de ça sans doute des manches à air feront sens dans les prés. C’est vrai quand il y a du vent et que nous épandons des pesticides nos voisins en profitent, pensons-y, c’est limite ! Les manches à airs qui prendront le vent un peu partout en France, nous rappelleront cela, ils pourraient devenir symbole du respect de ses voisins. En face de cette nouvelle agression, la société civile dispose d’un nouveau film à voir « le secret des champs ».
Ce « faire ensemble » si cher aux acteurs de l’éducation à l’environnement
Dans ce beau terreau associatif qui sent bon la convivialité, plein d’idées sont en train de germer, le sol est riche, pas pollué, ça produit de la diversité, pas du normé. Nous imaginons le premier forum des outils pédagogiques informant sur la question des pesticides, si une asso de terrain voulait y aller… Nous imaginons plus de marches non violentes à l’image de celles de Gandhi, nous imaginons de donner à connaître le principe 10 de Rio à toute la population, celui sur la « participation ». Nous pensons à ce mot magnifique « résister » et quand on voit la foison d’associations qui arrivent dans le collectif nous pensons à ce « faire ensemble » si cher aux acteurs de l’éducation à l’environnement. Un élément clé c’est la newsletter, elle est ouverte à tous, il y a 3000 abonnés aujourd’hui. Il se pourrait que les perturbateurs endocriniens soient mis en avant en 2013. Il y a du travail, mais il y a du monde et la cause est belle, elle est évidente.
(À suivre)
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