Au coeur de la 4ème Assemblée de l’ONU Environnement à Nairobi !
Composée de 4 étudiantes ingénieures agronomes AgroParisTech, l'équipe d'Harveez voyage à travers l'Afrique pendant près d'un an pour interviewer ONG, agriculteurs et entrepreneurs dans le but de découvrir et promouvoir les initiatives innovantes et "frugales" qui réformeront durablement le monde de l'agriculture, de l'environnement et de l'énergie. A présent au Kenya pour une étude de 3 mois, l'équipe a passé une semaine au siège de l'ONU Environnement à l'occasion de l'Assemblée générale.
Retour en image sur une semaine enrichissante.
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Harveez vous embarque à la 4ème Assemblée de l'ONU pour l'Environnement !
#SolveDifferent
L'innovation au coeur du débat
Alors qu’une grève citoyenne mondiale et La Marche du Siècle, ont permis à l’assemblée civile d’exprimer ses craintes et sa motivation face à la pollution, à l’artificialisation des sols ou au changement climatique, ce vendredi 15 mars marque également la clôture d’un sommet de gouvernance mondial pour l’Environnement.
A Nairobi, capitale du Kenya, siège mondial de l’ONU Environnement et siège régional de l’ONU pour l’Afrique, s’est tenu pendant une semaine l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Environnement.
Depuis 2014, les ministres de l’environnement et représentants des 193 états membres se sont réunis 4 fois pour rédiger des résolutions supposées encadrer leurs agendas environnementaux nationaux. Une des finalités est notamment de poursuivre la mise en place des 17 ODD (Objectif de Développement Durable) ou SDG en anglais et de conseiller les Etats sur les manières de mesurer leurs progrès.
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Nos 4 projets innovants et durables coup de coeur
De nombreux stands permettaient à des acteurs de terrain ou des entrepreneurs de proposer des solutions concrètes et innovantes pour résoudre les problèmes environnementaux de l’échelle locale. Le scaling-up de ces innovations est d’ailleurs possible et ces porteurs de projets sont aussi ceux qui peuvent faire bouger les choses concrètement ! Notre ambition est de les promouvoir. Parmi les dizaines de projets qui se sont présentés cette semaine, voici ceux que nous avons retenu :
Alisam produit de la maroquinerie à partir de peaux de poissons récupérées auprès des restaurateurs, hôtels et vendeurs de poissons sur les berges du Lac Victoria. Souvent rejetées sur les sols à proximité, leur accumulation cause de nombreuses nuisances et pollutions. En les récupérant, les lavant et les tannant à partir de produits naturels, Newton Owino propose une alternative élégante, écologique et solidaire aux cuirs de reptiles. En réunissant et formant de nombreux acteurs auparavant marginalisés (femmes, agriculteurs, handicapés), il leur propose un emploi et sécurise leurs revenus. Ses produits sont exportés jusqu’en Floride !
Da Ai Technology and co, une initiative porte par une fondation buddhiste à Taiwan, incite de nombreux bénévoles à s’engager contre la pollution plastique. En collectant et en décomposant d’anciennes bouteilles notamment, ce projet à but non lucratif produit des couvertures et vêtements composés à 100% de fibres plastiques, dont une grande partie sont destinées à des victimes de catastrophes naturelles. D’autres produits, comme les casquettes faite de plastiques recyclés et équipées d’une lampe solaire permettent aux victimes et aux médecins de bénéficier d’éclairage même en absence d’électricité.
Miti Meth, entreprise nigériane, lutte contre la prolifération de la jacinthe d’eau dans les lacs. Les engrais agricoles et autres polluants génèrent un excès de nutriments et notamment d’azote dans les cours d’eaux et lacs, favorables à la croissance de cette plante indésirable, conduisant à un phénomène appelé “eutrophisation”. L’écosystème est modifié par l’introduction de cette plante très compétitive, qui prend le pas sur les autres espèces végétales et animales du lac et l’appauvrit. Miti Meth conçoit des fibres à partir de la plante afin de produire de nombreux objets du quotidien et vêtements.
Cette problématique se retrouve dans de nombreux lacs au Kenya, comme à Naivasha entouré d’immenses plantations commerciales de fleurs à destination des marchés internationaux. Cette innovation ingénieuse a donc un grand potentiel de réplicabilité.
Finalement, Ciiru Waweru, responsable de l’entreprise Funkidz, conçoit des meubles à partir de biodéchets. Elle utilisait il y a quelques années du bois, et a donc investi dans de nombreuses machines. Suite aux nombreuses restrictions de coupe de bois au Kenya, elle décide de se tourner vers des matériaux éco-responsables. Les meubles et autres fournitures de maisons commercialisés par Funkidz sont aujourd’hui conçus à partir de palettes de bois recyclées et de déchets électroniques.
Des discussions autour des principaux challenges environnementaux et sociaux
D’un autre côté, de nombreux acteurs gouvernementaux, membres de l’ONU, entrepreneurs ou acteurs de la sociétés civiles se sont rencontrés pour discuter et ont confrontés leurs travaux au public au cours de conférences et de dialogues. Voici les principales questions posées et les éléments de réponse apportés lors des multiples dialogues et conférences :
Le Big Data au service de la mesure des risques environnementaux et des ressources : exemple avec Google Earth et la mesure des stocks de pêche par suivi en temps réel des bateaux de pêches. Le Big Data peut également permettre de produire et de consommer plus durablement, en minimisant le recours aux ressources : l’Internet of Things permet à des objets du quotidien, comme des pompes hydrauliques ou des plaques chauffantes, de recevoir des données et d’en envoyer afin de mesurer sa consommation et de l’optimiser en fonction de paramètres externes (météo…).
Comment assurer le maintien des écosystèmes, notamment des zones humides, et la sécurité alimentaire des populations dans des régions du monde où la subsistance est essentiellement basée sur l’extraction des ressources naturelles ? L’approche par les services écosystémiques et à nouveau de la cartographie pourrait permettre de concevoir de nouveaux modèles économiques et sociaux permettant de protéger les communautés et les écosystèmes.
Comment innover dans la finance et l’aversion au risque ? Notamment grâce au financement des projets durables, les nouveaux modes d’emprunts tels que la blended finance, l’impact investing, l’intégration des externalités (“coûts cachés”)…
Comment aborder les Objectifs de Développement Durable de manière intégrée ?
Exemples avec le nexus migration-environnement. Les catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes influencent les migrations saisonnières ou définitives. Ces catastrophes sont à l’origine de nombreux conflits. Les migrations climatiques et notamment l’exil vers les villes suite à l’abandon de l’agriculture qui en résultent ont également une influence négative sur l’état de l’environnement. Comment enrayer ces problèmes, notamment via l’adaptation, tout en protégeant et en garantissant les droits des réfugiés climatiques ?
L’industrie textile peut-elle réduire son impact environnemental voire même avoir un impact positif ?
Les résolutions prises au cours de cette assemblée seront très bientôt publiées... Qu’attendez-vous de la part de nos dirigeants ? Quel est votre avis sur ces projets et sur ces sujets alternatifs que nous avons brièvement décortiqué avec vous ?
Nous remercions Amanda pour notre admission ainsi que toute son équipe organisatrice pour cet évènement unique.
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