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Awash National Park : une conférence nationale pour sauver le plus ancien parc d’Ethiopie

Une conference nationale pour régler les problèmes rencontrés par le Parc National d'Awash (PNA) s'est tenue les 24 et 25 août 2011 dans la ville d'Adama (Nazret), à 90 km de la capitale éthiopienne Addis Abeba. Organisée par un groupe de travail cherchant à sauver le parc, cette conférence a réuni pas moins de 87 personnes dont des diplomates, des dirigeants d'ONG, des chercheurs, des représentants du gouvernement fédéral des régions Oromo et Afar et des représentants de districts et de localités.

En 1969, sous l'impulsion de l'Empereur Hailé Sélassie 1er, le PNA, d'une superficie de 756 km², est devenu le premier parc naturel protégé d'Ethiopie. Mais depuis quarante ans, les ressources naturelles du parc, qui ont un impact local, régional et national non négligeable - faune et flore endémiques - ne cessent de décroitre, provoquant la disparition d'au moins quatre espèces dont l'éléphant, et une dégradation de l'habitat naturel de l'ensemble de la faune. Au jour d'aujourd'hui, plus des deux tiers du parc sont temporairement ou constamment utilisés pour des activités pastorales défiant toute possibilité de conservation. Les principales raisons de cette dégradation sont : une quasi abscence de relations et d'échanges entre la direction du parc et les communautés voisines qui y font paître leurs troupeaux, un manque de connaissance de la part de ces communautés concernant la valeur économique d'un tel endroit, une gestion du parc insuffisante, une législation inadéquate et une implication insuffisante des différents actionnaires.

C'est pourquoi un groupe de travail composé de 11 institutions gouvernementales et non-gouvernementales a été créé en octobre 2010. Afin de trouver des solutions définitives à cette situation conflictuelle et problématique tant pour le parc que pour les alentours, ce groupe a initié une première rencontre, en décembre de la même année, au sein du PNA. Le but de ce débat était de trouver comment impliquer de façon collaborative l'ensemble des acteurs identifiés ou potentiels comme les communautés locales, les gouvernements locaux et fédéraux, les ONG, les investisseurs ou les donateurs. C'est à ce moment qu'a germée l'idée d'organiser une conférence nationale regroupant tous les acteurs concernés.

Ce qui fut dit fut fait puisque moins d'un an après, les 24 et 25 août 2011, la première conférence nationale pour la sauvegarde du parc a réuni pas moins de 87 participants dont : le gouvernement fédéral - les ministres de la Culture et du Tourisme, des Affaires Fédérales, le chef de la police fédérale, le Conservatoire éthiopien de la vie sauvage (EWCA), l'Institut pour la conservation de la biodiversité, la Haute Autorité pour la protection de l'environnement - des diplomates - le représentant de l'Union Européenne en Ethiopie, le responsable de la section environnement de l'ambassade américaine - la région Oromo - le responsable de l'administration et de la sécurité, l'Agence des forêts et de la vie sauvage, l'Office de la Culture et du Tourisme, l'administration de la zone d'East Shoa, le responsable de la police et six représentants de districts - la région Afar - les représentants administratifs de la Zone 3, de la sécurité, de la localité de Fentalé, de l'office de la Culture, du Tourisme et de la Vie Pastorale, et trois représentants de districts - la direction du Parc National d'Awash - le directeur et le représentant de l'unité touristique et des guides - et des ONG qui sont directement concernées par la protection de l'environnement ou la vie sauvage - les représentants de l'alliance pour un tourisme contrôlé, des associations de l'hôtellerie et des tour opérator, le Centre Régional de l'Environnement de la Corne de l'Afrique, La Société Ethiopienne d'Histoire Naturelle et de la Vie Sauvage, le Consortium Ethiopien pour la population, la santé et l'environnement et l'Association pour un développement soutenu de la vie sauvage (WSD).

La conférence s'est ouverte par la présentation générale des deux journées et les allocutions du Dr. Yirmed DEMEKE, directeur exécutif de WSD et Secrétaire du groupe de travail, du Dr. Kifle ARGAW, Directeur général d'EWCA. Le ministre de la Culture et du Tourisme, M. Dawood MOHAMMED, et Xavier MARCHAL, Représentant de l'Union Européenne en Ethiopie se sont vus longuement applaudis après leurs discours sur l'importance d'un tel événement, la préservation du patrimoine naturel éthiopien et le soutien indefectible de l'UE pour atteindre ce but. Cela n'a pas pour autant fait oublier aux participants l'importante masse de travail et la dure tâche à accomplir en deux jour pour solutionner les problèmes. Ils se sont donc divisés en cinq groupes afin d'établir un panaroma général avant de présenter à l'assistance leurs conclusions sur les différentes thématiques étudiées, telles que : les questions de préservation et de gestion du parc ; l'importance de la végétation du parc et ses perspectives d'adaptation face aux changements climatiques ; le conflit entre la vision des communautés et les actionnaires concernant l'évolution du parc ; la gestion collaborative de l'environnement et de la vie sauvage : " Quelles leçons tirer de l'exemple du Parc National des Montagnes du Simien ?" et le paradigme du changement des interventions concernant la protection et la conservation du parc.

Après les différentes présentations et des débats animés, l'ensemble des participants a pu identifier et comprendre que sept principaux facteurs sont à l'origine de la détérioration de la réserve. Ainsi, les principaux acteurs ont reconnu de façon unanime la part plus ou moins importante de leurs responsabilités concernant le manque d'intégration réciproque et de coopération entre le parc et les administrations locales environnantes ; de capacité concernant la gestion institutionnelle du parc ; d'alternatives concernant le mode de vie des communautés voisines ; d'engagement des autorités locales pour inscrire le développement du parc sur la liste des priorités ; de procédures légales et de compréhension concernant les dangers de l'expansion de fermes de grande taille et la propagation rapide d'espèces "étrangères" sur l'équilibre du parc ; d'utilisation planifiée et intégrée des terres ; et le manque de programme d'aide visant à changer la vision des communautés locales sur l'importance du parc au delà des paturages. D'autre part, ils ont tous perçus l'importance de travailler de façon coordonée et en collaboration pour sauver le parc.

Finallement, l'assemblée a opté pour la création d'un comité par district et d'un autre national. Les comités de districts sont chargés de gérer l'exécution des actions au niveau local de façon la plus collaborative possible avec chaque niveau, communautés, quartiers, villes... et l'échelon national a pour tâche principal le conseil et le guidage concernant chaque acteur et les actions qui lui sont attitrées. L'ensemble des comités doivent être mis en place le plus tôt possible afin que l'aide gouvernementale puisse être débloquée et que la gestion collaborative du parc, principal remède, soit effective.

En guise de conclusion, après deux jours organisés de mains de maître, les participants ont décidé, en guise de remerciements, de reconduire le groupe de travail à l'origine de la conférence dans ses fonctions de médiation, de gestion de projet, de recherche de fonds, de plaidoyer et de coordination.

http://ethiopianadventures.over-blog.com/#

Par Quentin Léal
le 15 septembre 2011, Addis Abeba, Ethiopie


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