Chili : Barrick Gold menace des glaciers
La commission chilienne de l’environnement devrait se prononcer sur le projet de mine d’or de Pascua Lama le 14 ou le 15 février. Si l’organisme ne se prononce pas à la date fixée, il y aura une situation de « silence administratif » qui permettra au groupe minier Barrick de considérer que le projet est approuvé.
La compagnie minière canadienne Barrick Gold, la plus grande productrice d’or au monde, a annoncé qu’elle pensait commencer la construction de l’exploitation à ciel ouvert (Pascua Lama) à la frontière entre le Chili et l’Argentine au mois de septembre prochain. Cela malgré les protestations de communautés locales et des ONG écologistes. L’exploitation prévoit en effet de transférer d’immenses blocs de glaces (glaciers), avec un fort impact environemental. La compagnie assure que finalement, elle ne déplacera "que" la moitié de la glace (elle nie la caractérisation glaciers) initialement prévue. Dans son dernier rapport, la compagnie a écarté, pour des raisons de coût d’exploitation, toute possibilité de développer un système d’extraction alternatif , par exemple souterrain.
Selon Pablo Ramírez Torrejón , auteur du blog "Pascua lama", la Commission chilienne de l’environnement devrait se prononcer sur le projet de mine d’or de Pascua Lama le 14 ou 15 février. Si l’organisme ne se prononce pas à la date fixée, il y aura une situation de "silence administratif", qui permettra au groupe minier de considérer que le projet est approuvé automatiquement. Pascua lama, qui représente un investissement de 1500 millions de dollars, produirait dès 2010, selon les projections du groupe minier reprises par le blog, entre 750 000 et 775 000 onces d’or par an, pour un coût opérationnel de 130 à 140 dollars l’once.
Dans le blog le grand ménage, on peut lire que les défenseurs du projet présentent la mine de Pascua Lama comme la panacée contre le chômage chronique qui affecte cette région désertique du Chili. Les écologistes signalent pourtant que cette promesse d’emploi se traduira par la création de 3000 postes de travail durant la phase de construction, mais que, à terme, parmi les 1000 emplois qui seront créés pour assurer le fonctionnement de la mine, pas plus de 40 postes reviendront aux gens de la région. Les autres offres d’emploi demandent du personnel hautement qualifié, qui proviendra de zones urbaines plus importantes.
« L’agriculture, l’activité qui est la plus menacée par la construction de Pascua Lama, occupe 8000 personnes », dit Patricio López, un des coordinateurs nationaux de la manifestation de défense de l’environnement, et responsable des relations publiques de la Fondation Océana. « Il faut penser au nombre d’emplois que va créer la mine de Pascua Lama et au nombre qu’elle va supprimer. Pascua Lama est un projet qui va détruire l’environnement, qui ne va pas créer d’emplois, qui ne va pas rapporter d’impôts et qui va générer des bénéfices par millions ».Selon Cochilco (la Commission chilienne du cuivre), dans la période 2003-2007, différents projets d’investissements ont été présentés par les mines privées d’or et d’argent, pour un montant de 1893 millions de dollars. A part le projet de Barrick, une autre mine (Placer Dome) veut ouvrir une exploitation dans la troisième région du Chili. Tous ces projets ont fait l’objet de financements de banques et entités financières internationales, et sont liés à la forte hausse du prix des matières premières (or, argent, cuivre...) dont l’Amérique latine regorge.
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