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Accueil du site > Actualités > Environnement > Compagnonnage au potager

Compagnonnage au potager

Les monocultures sont actuellement prédominantes dans nos systèmes agricoles actuels. Or la nature fait rarement de la monoculture, les peuplements végétaux naturels sont en général diversifiés afin que la productivité tende vers l'optimum permis par les conditions climatiques du moment. Les cultivateurs ont remarqué que certaines associations formaient des synergies (la productivité augmente par rapport aux monoculture), tandis que d'autres sont antagonistes (la productivité baisse par rapport aux monoculture).

Certains effets ont pu être expliqués : par exemple le mélange poireaux & carottes éloignent leur mouches phytophages respectives, leur association est positive tandis que tomate & pomme de terre (toutes deux solanacées) sont attaquées par le même champignon (mildiou), leur mélange est donc néfaste.

Nous n'avons d'explications pour toutes les associations, mais leurs effets sont souvent dus à une diminution de la pression des ravageurs, par masquage des odeurs, répulsion ou toxicité naturelle. Les fabacées (=légumineuses type haricot, pois, fève, lentille) ont en outre la capacité de fixer l'azote de l'air, permettant une synthèse protéique sans apports d'engrais azotés (par symbiose avec microorganismes).

Il faut aussi citer le « milpa » pratiqué par les amérindiens, qui associent sur une même parcelle mais, haricots grimpants et courge pour une productivité inégalable : le mais sert de tuteur aux haricots sui fournissent de l'azote tandis que la courge couvre le sol et le maintient humide

http://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_sœurs_(agriculture)

 

Associer les plantes devraient donc permettre de limiter l'utilisation de produits phytosanitaires. Si il est délicat pour un professionnel de procéder ainsi (encore que), le particulier qui s'occupe de son lopin n'a pas les même contraintes (il n'a même aucun intérêt à faire des grandes planches produisant plus qu'il ne peut manger d'une même espèce) et les associations peuvent lui être utiles :

Pas de nécessité d'achats de produits, préservation de la biodiversité de son environnement immédiat, voire de sa santé.

 

Les associations (positives ou néfastes) sont souvent éditées sous forme de tables consultables sur internet : par exemple, mais gogle is your friend :

http://www.jardinpotager.com/compagnonnage.htm

http://lesbeauxjardins.com/jardinons/potager/apcompagnon.htm

http://socialcompare.com/fr/comparison/association-de-legumes-au-jardin-potager-bio

http://www.planetejardin.com/potager/conseils-du-specialiste/liste-associations-legumes.html

http://potagerdurable.com/savez-vous-si-vos-legumes-sont-bien-associes

 

Le tableau (format tableur office) ci après tente de faire la synthèse de ces associations avec une forme plus visuelle. Il constitue la principale plus-value de cette article. Par rapport aux tables existantes que j'ai retranscrite, il présente l'avantage de :

*pouvoir être modifié ou trituré à l'infini ( ajout/suppression de plante, changement du classement), pour ceux qui, comme moi, aiment faire joujou avec les tableurs. (Quand vous le consulter de cet article, il apparaît en « lectutre seule », faites « enregistrer sous » et enregistrer sur votre disque dur

*présenter un classement par famille botanique : en plus de parfaire ses connaissances en botanique on peut ainsi visualiser les « effets de familles », par exemple pour les plus connues : les liliacées (ail oignon poireau) ne supportent pas les fabacées (haricot, fève, lentille) mais apprécient les rosacées (fraisiers, framboisiers, rosiers).

opendocument spreadsheet - 18.7 ko
Compagnonnage

J'ai utilisé les dénominations officielles récentes pour les familles botaniques (noms en « acées ») ainsi les graminées (nb toutes les céréales) sont devenues poacées, les légumineuse (haricots) des fabacées, les ombellifère (carottes, persil) des apiacées, les aromatiques (thym, lavande)des labiées, les composées (marguerites)des asteracées et les crucifères (salade colza moutardes)des brassicacées.

 

J'ai dû me contenter des espèce les plus communes, présentes en milieu tempéré.

Une ou deux erreurs ont pu se glisser, cette saisie de données s'est révélée plus rébarbative que je ne l'aurais imaginé. N'hésitez pas à en faire mention en commentaire

Le tableau ne précise pas si une interaction (positive ou négative) joue pour une des plantes ou les deux.

 

En plus des plantes comestibles, d'autres sont utiles dans un potager. Parmi elles, on peut citer :

*la capucine (on peut la considérée comme comestible, mais ses feuilles ont un goût de radis fort qui ecoeure vite en grande quantité) attire les puceron, qui se désintéressent des autres plantes

*l'oeillet d'inde se caractérise par un effet nématotoxique (les nématodes sont des vers ronds non segmentés dont certaines espèces peuvent provoquer de gros dégâts en culture)

*le tabac (solanacée comme patate et tomates) a des feuilles collantes qui forment des excellents papiers attrappe-moucherons et la nicotine est toxique pour nombre d'insectes.

*le thym et toutes les aromatiques lamiacées sont souvent appréciées des autres plantes. Le fenouil (apiacée) est par contre parfois taxé d' « antisocial ».

 

Personnellement, je m'attache plus à éviter les associations néfastes et sinon sème au petit bonheur : ainsi, ayant compris que : 

*les fraisiers (rosacées) n'aiment pas les brassicacées (salades, choux, navet)mais aiment les lilliacèes (oignon, ail, poireau).

* les fabacées (haricot, pois etc) ne supportent pas ces mêmes liliacèes mais aiment les brassicacées

 

Je fais donc pousser ail oignon poireau et persil au milieu des fraises, qui constituent une excellente plante de couverture, tandis que pois et navets s'épanouissent dans une autre parcelle. (les plantes de couvertures limitent l'effort de désherbage, les poireaux sont des plantes sympathiques : vous les coupez à la base sans les déterrer, elles repoussent toutes seule. Je crois d'ailleurs avoir lu que Fukuoka, un des fondateur de la permaculture les conseillait vivement).

 


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7 réactions à cet article    


  • alinea Alinea 28 avril 2014 12:07

    Merci pour cet article de saison et bienvenu ! j’ai enregistré vos liens, comme vous le préconisez , cela m’évitera de chercher à droite et à gauche dans mes nombreux bouquins ! Quand j’ai appris que les fraisiers aimaient l’ail, ça m’a étonnée !! mais je pratique, du coup ; j’ai tenté les haricots/ courges/ maïs ( à la façon mexicaine)l’an dernier et ça a bien marché. mais l’été était propice au maïs, ici, dans le sud de la France ; sinon, il fait trop chaud et sec !


    • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 28 avril 2014 14:35

      Fukuoka n’a jamais parlé de rendement...
      Le compagnonnage des plantes comestibles est au contraire une affaire de santé des plantes, mais aussi de rendement... smiley C’est toute la différence.


      • Stof Stof 28 avril 2014 19:23

        Merci pour cet article fort utile. Quand la majorité des amateurs obtiendrons des rendements à faire pâlir de jalousie les professionnels sans intrants chimiques, les vieilles pratiques changeront d’elles mêmes


        • Urbain II 29 avril 2014 10:22

          Bravo pour votre article et merci pour le partage du tableau.


          • Graffias Graffias 29 avril 2014 11:35

            Bonjour

            Bravo et merci de partager votre expérience. La monoculture oblige l’utilisation de produits rarement bon pour la santé. Les gens qui les epandent sont ils chiche d’en prélever une goutte, de la mettre dans un verre rempli d’eau et de la boire ? C’est pourtant l’équivalent de leur eau du robinet.
            Personnellement je pousse la logique du compagnonage plus loin par l’agroforesterie.
            Le potager revient à la mode. Merci la crise. Il était temps de faire ce que les anciens faisaient à savoir la sélection des graines. Ce patrimoine qui a failli disparaître.



            • brieli67 29 avril 2014 19:08

              un super blog à savourer........... à copier



              à la portée de tout un chacun
              et sans intrants phytos !!!

              • frederic16 21 mai 2014 11:32

                Le problème de la monoculture est dû à la course à la croissance économique. Aujourd’hui, la France, l’Europe, ou les Etats-Unis cultivent massivement des milliers d’hectares d’une seule espèce de légumes et de plantes dans un souci de rendement et de réductions des coûts. Je pense que les professionnels et les industriels ne peuvent malheureusement pas faire grand chose pour éviter la monoculture s’ils veulent rester compétitifs et concurrentiels sur un marché ouvert.

                Les communes et les particuliers en revanche peuvent largement contribuer à cette diversification nécessaire. Plusieurs collectivités ont déjà adopté les jachères fleuries par exemple.
                Les particuliers quant à eux peuvent adopter la même mentalité avec leurs haies de jardin ou leur potager. Plutôt que de tout cultiver sous une serre de jardin avec toutes les salades ou toutes les tomates en ligne par exemple, varier au maximum ses plantations peut éviter d’utiliser des produits phytosanitaires nocifs pour l’environnement et la planète.

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