COP 21 chronique n°3 Inauguration

Point de vue accès, transport, contrôle des sacs, tout ça c’est plutôt bien organisé. A la gare du Bourget, à 20 minutes environ de gare du nord, des charmantes hôtesses et charmants hôtes nous dirigent vers un bus et en un clin d’œil on se retrouve - sur zone - à la COP, depuis qu’on en parle.
Osons !
L’espace génération climat est agréable, spacieux, bien décoré on s’y sent tout de suite bien. Pourquoi fait-il si chaud ? C’est un mystère, il faut mettre son pull dans le sac quand on arrive. Donc aujourd’hui, c’est l'inauguration de l'espace génération climat. Sur le chemin, dans la salle je retrouve un tas de monde comme il se doit, Catherine Chabrun de l’ICEM, Yves Reinkin coordonnateur du collectif Paris éducation 2015 et l’écriture du manifeste. Hervé Prévost des Francas et CFEEDD, d’autres… On nous fait un peu attendre, nous montre un petit film sur le débat mondial… dommage ils ne disent pas le premier résultat très important qui montre que pour les citoyens du monde la première solution c’est l’éducation. Un autre clip des jeunes filles chantent, nous disent « osons », « on va changer les choses c’est la nature qui l’impose », pas mal les jeunes ! Le présentateur nous fait patienter… la ministre est avec des présidents africains… il dit : « les choses ne bougeront pas si ça ne commence pas par les citoyens ». Enfin les voilà, ils arrivent.
L’éducation à l’environnement
Mais c’est encore un film. Des gens de tous les pays qui disent leur espérance, leur attente. Un enfant dit : « nous sommes tous menacés », un autre « je compte sur vous » en s’adressant aux pays réunis à Paris. C’est Ségolène Royal qui ouvre le bal des déclarations. Quatre personnes vont parler, trois femmes et un homme (le changement a commencé), l’auditorium Nelson Mandela est plein. La ministre dit son plaisir de savoir la société civile mobilisée, elle dit qu’on est chez nous ici. Elle n’oublie pas dans la liste de toutes les parties prenantes impliquées dans les solutions de parler des artistes. Elle souligne l’importance de la culture. Elle parle de l’agriculture biologique. Ça fait du bien, ils évitent de prononcer ce mot : « biologique » si souvent les politiques quand il s’agit d’agriculture, mais là elle, elle le dit et plusieurs fois et c’est bien, il faut arrêter de tourner autour du pot. L’agriculture bio c’est une des premières solutions. Elle parle aussi du « rôle des jeunes et de l’éducation à l’environnement » bien ! A noter, elle fait comme le Président, elle ne parle pas d’éducation au développement durable.
Audace et détermination
Elle s’engage un peu plus. Dans sa liste des calamités en disant « le Dakota où sévit la fracturation hydraulique » souhaitons que cette position courageuse nous mette un peu plus à l’abri de l’exploitation des gaz de schiste chez nous. Elle dit en conclusion : « il est possible de résister, de faire autrement ». Elle en appelle à la société civile qui est sur le terrain, assure une vigilance, une société civile engagée plus nombreuse qu’hier. Elle parle d’audace et de détermination. Elle nous invite au 104, au village mondial des alternatives de Montreuil, Elle cite Vandana Shiva pour une agriculture biologique et le pacte pour la terre… les humains sont une partie de la toile de la vie. Ses derniers mots seront pour évoquer ce chef indien qui disait en substance que quand le dernier arbre sera tombé et le dernier poisson sera pêché, les hommes se rendront compte que l’argent ne se mange pas… Une ministre qui s’en prend au dieu argent ce n’est pas rien. Très applaudie.
Le seul point de vue qui compte c’est le point de vue des victimes
Ensuite c’est Nicolas Hulot. Il nous remercie d’être là… « si vous êtes là, c’est que vous avez apporté votre contribution ». On a fait des progrès, on ne parle plus seulement de protection de la nature, on parle de la planète, on parle d’humanisme. Il cite Jean-Paul Sartre : « le seul point de vue qui compte c’est le point de vue des victimes ». Ce sont les peuples des Philippines, du Sahel, des îles du Pacifique qui pourront ou pas apprécier l’intérêt de la COP. Le changement est déjà en marche, dans une forêt on entend un grand arbre qui tombe mais on n’entend pas toutes les jeunes pousses qui se lèvent. Il y a une humanité invisible, discrète, silencieuse qui est en train d’écrire le monde de demain. « Vous êtes probablement l’âme du nouveau monde ». Il faut insuffler cette âme aux négociateurs. Révolution des esprits… penser le monde comme un espace de solidarité… Une économie au service de l’épanouissement humain… Il faudrait que cette petite proportion d’humains qui verrouille, laisse l’espace… Applaudissements nourris.
Ce qui nous touche tous, doit être résolu par tous
Ensuite une représentante de l’ONU femmes a pris la parole. Elle fait un long plaidoyer pour quelque chose dont je suis complètement persuadé depuis des lustres, l’importance de l’égalité homme-femme. Elle a été très applaudie… paroles encore utiles ici, c’est une évidence. C’est ensuite Marinel Ubaldo une jeune Philippine de 18 ans qui parle. Elle a vécu un typhon quand elle avait 16 ans, les toits qui volent, les nuits passées sous la pluie, les enfants qui pleurent, les vieux qui prient, isolée des jours et des jours… et ça a complètement changé sa vie. Maintenant elle courre les écoles et les lycées pour informer, prévenir, mobiliser pour le changement. Elle se déclare positive – je veux apporter ma pierre – Le changement doit commencer en nous. Il faut que les dirigeants nous donnent un rôle. Ce qui nous touche tous, doit être résolu par tous… éducation, participation. Elle exhorte les dirigeants, encore plus d’applaudissements, standing ovation… ferveur.
On n’a pas des métiers faciles !
Ensuite, nous avons été invité à nous rendre au pavillon France pour manger quelque chose… vin bio, huitres, fromage… on n’a pas des métiers faciles ! Encore plein de rencontres, Annick Delhaye, Maxime de Rostolan, Anne Leprieur. Le stand CFEEDD est bien placé avec nos amis de FNE, WWF, Climat… on y trouve la version papier du manifeste qui a une bonne tenue, ça va nous servir. Des rencontres, des échanges, des retrouvailles, une motivation partagée, ça communique, il y a une incroyable diversité, une convivialité évidente… personne peut dire ce que ça peut donner. Avec plaisir demain, j’y retourne !
A suivre
Roland Gérard Co directeur du Réseau Ecole et Nature
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