• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Environnement > COP21, les Etats décident, les entreprises appliquent

COP21, les Etats décident, les entreprises appliquent

A quelques semaines de l’ouverture de la COP21, l’attention des médias se concentre sur les annonces des entreprises de l’énergie. Pourtant, ce n’est pas la décision d’Engie de stopper la construction de nouvelles centrales à charbon qui va changer quoi que ce soit à la lutte contre le réchauffement climatique. Sur des sujets aussi stratégiques, les véritables décideurs demeurent les Etats. 

L’énergie, un secteur quasi-régalien

Les grands groupes de l’énergie français se caractérisent par l’importance de la participation publique dans leur capital : plus de 30% pour Engie, presque 85% pour EDF. Autant dire que les décisions de l’Etat y sont essentielles, et ce dernier ne se prive pas pour se mettre en avant quand cela l’arrange. Dernier exemple en date, c’est Ségolène Royal qui a annoncé, la première, le retrait d’Engie de tout nouveau projet de centrales à charbon, grillant la politesse au PDG Gérard Mestrallet.

L’implication de l’Etat français dans le secteur de l’énergie n’est pas un cas isolé. Vattenfall en Suède, Eletrobras au Brésil, CDC en Chine, Kepco en Corée, Hydro-Québec au Canada, la plupart des grands énergéticiens nationaux sont en fait détenus majoritairement par leurs Etats. Seuls quelques pays où le paysage énergétique est très fragmenté ou historiquement composé d’entreprises privées font exception : Allemagne, Etats-Unis, Royaume-Uni…

De plus, quel que soit le pays, la construction d’une centrale, son maintien en activité et sa fermeture sont gérés par une autorité de régulation. C’est elle qui détermine si le projet est en adéquation avec les priorités du pays. Le meilleur exemple en est donné par l’arrêt subit du nucléaire outre-Rhin : malgré l’opposition des énergéticiens allemands, ils n’ont eu d’autre choix que de s’incliner.

Les entreprises de l’énergie, le sommet de l’iceberg

Dans ce contexte, faire porter l’entière responsabilité de l’utilisation du charbon sur les énergéticiens c’est ignorer la responsabilité des gouvernements. Lorsqu’à la mi-octobre Engie a renoncé à la construction de deux centrales en Turquie et en Afrique du Sud, cela signifie seulement que ce ne sera pas cette entreprise qui les construira. Il y a toutes les raisons de penser que les Etats turc et sud-africain se tourneront vers d’autres pour que ces projets soient finalement mis en œuvre. Les émissions de gaz à effet de serre augmenteront donc dans tous les cas.

L’enjeu est en fait de pousser les énergéticiens à innover en matière d’efficacité énergétique ou de sources d’énergie propre. Mais pour cela, il faut que les Etats mettent en place un cadre clair et efficace. L’échec du marché du carbone européen est avant tout lié au manque d’empressement des autorités à le renforcer, certains Etats (comme la Pologne) ne cachant d’ailleurs pas leur hostilité à de tels dispositifs.

Lors de la prochaine COP21, il faudra donc faire avant tout pression sur les Etats, à commencer par les Etats-Unis et la Chine qui ne se sont pour l’instant pas engagés à grand-chose, malgré des effets d’annonce. Les groupes énergétiques se positionneront d’eux-mêmes sur les technologies pauvres en CO2, si les Etats les privilégient.


Moyenne des avis sur cet article :  1/5   (5 votes)




Réagissez à l'article

6 réactions à cet article    


  • Clark Kent M de Sourcessure 22 octobre 2015 08:04

    «   il faudra donc faire avant tout pression sur les Etats, à commencer par les Etats-Unis et la Chine »


    ça me rappelle la réunion de l’état-major de l’Ouganda par Amin Dada :
    - Messieurs, demain matin, nous attaquons les Etats-Unis
    Silence
    - des questions ?
    - oui, dit un général, on fait quoi demain après-midi ?

    • Trelawney 22 octobre 2015 08:34

      A partir du moment où il existe un réchauffement climatique et que (d’après le rapport du GIEC), le CO2 anthropique en est l’une des cause, chercher à limiter la propagation de ce GES, c’est un peu chercher à vider l’océan avec une cuillère à café.

      Tant que l’on n’axe pas une politique de lutte contre les effets du réchauffement climatique (et pas contre le réchauffement climatiques lui même) sur les 3 points les plus importants, à savoir :

      • limitation du bétonnage des côtes et des estuaires
      • accès à l’eau potable partout dans le monde
      • reforestation des zones arides

      On n’aura pas l’adhésion de la majorité des états et l’on continuera à se fourvoyer dans des luttes de pouvoir 


      • Le p’tit Charles 22 octobre 2015 09:33

        Simplet en maître de cérémonie pour COP21.. ?
        La France est un des gros pollueur de la planète...renseignez vous...D’ailleurs notre ciel ressemble a un fond de poubelle !


        • wawa wawa 22 octobre 2015 10:26
          « les Etats décident, les entreprises appliquent »
          Tiens je croyais que c’était l’inverse.

          • JC_Lavau JC_Lavau 22 octobre 2015 12:57

            Le délire standard aux ordres de ses maîtres : « la lutte contre le réchauffement climatique ».
            Ceux qui demeurent les véritables maîtres de tous les media aux ordres et de tous les gouvernements aux ordres, et de cet auteur stupidement aux ordres.


            • eau-du-robinet eau-du-robinet 22 octobre 2015 21:35

              Bonjour,
              .
              « COP21, les Etats décident, les entreprises appliquent »
              .
              Ahhhh quelle belle blague et de la désinformation !
              .
              L’oligarchie financière est tellement puissante qu’elle s’ingère mémé dans les décisions politiques des pays le plus riches du monde .
              .
              Leurs monopole économique débute par l’accaparation des richesses mondiales ..en l’occurence , principalement dans le pétrole.
              .
              Avant de développer point par point leurs histoires respectives ,qui commence aux Etats-unis , il faut savoir que les quatre mastodontes du système bancaire (Bank of America, JP Morgan Chase, Citigroup and Wells Fargo) sont américaine et possèdent les quatre principales firmes pétrolière mondial (Exxon Mobil, Royal Dutch/Shell, BP Amoco et Chevron Texaco) , ces firmes sont associés pour le coup à la Deutsche Bank, la BNP, Barclays et autres pontes européens de l’argent.
              .
              Mais ce serais naïf de penser que leur monopole sur l’économie mondial s’arrête aux pétrole .
              .
              Ces banques là figurent parmi les 10 actionnaires majeurs des 500 entreprises les plus riches au monde .
              .
              Pour rebondir à la supercherie relative à la création de la réserve fédéral des états-unis , il faut noter que 80% de la banque fédérale de New-york , de loin la plus puissante branche de la réserve fédérale, est détenus par huit familles, dont quatre résident aux Etats-Unis.
              .
              Les voici : Goldman Sachs, Rockefellers, Lehmans , Kuhn Loebs , Rothschild (qu’ils soient de New-york, Paris ou Londres), les Warburg (de Hambourg), les Lazards (de Paris )et les Israël Moses Seifs (de Rome) ... viendrons un peu plus tards les Morgan , Goldman et Lehman qui seront quand à eux , les précurseurs de l’investissement financier du XXI ème siècle . .
              .
              Dans les années 1930, Goldman Sachs, Lehman et autres banques profitèrent tellement du crash de 1929 , que le président du comité bancaire du parlement américain Louis McFadden (démocrate-New York) dit un jour à ce sujet , je cite : “ce ne fut pas un accident. Ce fut planifié… Les banquiers internationaux pensèrent à créer une situation de désespoir afin de pouvoir en émerger comme nos dirigeants absolus.
              .
              Pal mal de politiciens de l’époque savaient que les auteurs du crash étaient en réalité les banquiers, le sénateur Gerald Nye par exemple (démocrate-Dakota du nord) qui présida une enquête sur les munitions en 1936 , conclut dans son rapport que la maison Morgan faisais pression aux États-Unis pour son engagement dans la première guerre mondiale pour protéger des emprunts et pour créer un essor de l’industrie de l’armement.
              .
              Aujourd’hui les dettes sont les armes de cette mafia bourgeoise : celles ci accumulés par pratiquement tout les pays du monde ( que certains pays n’ont pas su gérer comme la Grèce ) grâce à la privatisation du droit de battre monnaie (de créer la monnaie ; jetez un oeil sur l’article 104 du traité de Maastricht et 123 du traité de Lisbonne interdisant aux pays de battre monnaie), n’est en fait rien de moins qu’une énorme arme économique d’assujettissement par corruption des élites...et vous comprendrez très vite que les intérets demandés par les banquiers sur l’argent qu’ils créent entretient cette spirale de la dette...
              .
              Ces dettes , crées en réalité à partir de rien , leurs permet donc une immense puissance sur le contrôle des gouvernants et bien sur des médias ..
              http://seddouki.foued.over-blog.fr/pages/Une_oligarchie_financiere_qui_domine_le_monde-6689006.html

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité