Dessaler l’eau de mer grâce au nucléaire ?
C'est un usage assez inhabituel pour l'énergie nucléaire mais certainement porteur d'espoir pour de nombreuses régions dans le monde. En proie à un important stress hydrique, le Maroc prévoit de dessaler l'eau de mer par énergie nucléaire. Un moyen pour le royaume chérifien d'augmenter considérablement ses ressources en eau douce, alors que ses besoins explosent.
Bien sûr, on n'en est pour l'instant qu'au stade de l'hypothèse. Mais la Ministre déléguée marocaine chargée de l’Eau a confirmé que le ministre marocain de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement, Abdelkader Amara, avait effectivement convoqué une réunion avec les membres du Comité de réflexion sur l’électronucléaire et le dessalement de l’eau de mer par la voie nucléaire (CRED). Les besoins en eau douce sont de plus en important au Maroc et le stress hydrique fait craindre de nombreuses répercussions en termes de santé publique et développement.
Il faut rappeler que les réserves en eau douce ne représentent que 3% des réseaux en eau de la planète. L'Afrique et le Moyen-Orient en manquent cruellement, c'est pourquoi de nombreuses initiatives visent à dessaler l'eau de mer afin de la rendre potable.
La ministre marocaine chargée de l’eau, Charafat Afilal, estime que la demande en eau au Maroc atteindrait 16,7 milliards de m3 en 2030 contre 13,7 milliards actuellement. Son gouvernement prévoit donc de construire des unités de dessalement des eaux d’une capacité de 400 millions de m3 par an et, pour les alimenter, le royaume chérifien envisage de développer son parc nucléaire d’autant que le pays fait également face à une hausse de la demande en électricité.
Ces nouvelles centrales nucléaires seraient en capacité de proposer un coût de production oscillant entre 0.7 et 1 dollars par m3 d’eau douce produite, soit le coût le plus bas comparé aux autres énergies envisageables. L’agence internationale d’énergie atomique (AIEA) estime d'ailleurs que l’option nucléaire pour dessaler l’eau de mer est à ce jour la plus économique comparé, par exemple, à la technique de distillation, qui nécessite beaucoup d'énergie pour la phase d’évaporation, et à l'osmose inverse.
Le Japon, déjà, produit entre 1000 et 3000 m3 d’eau consommable grâce à 10 stations de dessalement associées à des réacteurs à eau pressurisée, prévus à la fois pour générer de l’électricité et produire de l’eau potable.
Alors, l'énergie nucléaire au service de l'approvisionnement en eau douce, une idée d'avenir ou pas ?
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