Déviation écologique
Les Ecolos, parfois, ça commence vraiment à bien faire !
Imaginez un gros village de la grande banlieue bordelaise, 10.000 habitants, traversé dans toute sa longueur par une route importante. Chaque jour et dans chaque sens, passent sur cette route plus de 20.000 véhicules, et davantage en cours d’été car la route relie Bordeaux à de nombreuses plages. Pour corser l’affaire, il faut savoir qu’une grande partie des 20.000 véhicules est constituée de gros camions munis de grosses remorques roulant à destination, ou revenant, d’une importante entreprise de ferraillage.
La situation, vous vous en doutez, est insupportable pour tous les riverains de cette rue principale. Cependant rassurez-vous, la chance a voulu que l’un des flancs du village soit constitué d’une grande zone forestière. La solution vous a par conséquent déjà sauté aux yeux. Elle s’est avérée très simple, une déviation de sept kilomètres en bordure de cette forêt fut proposée voici une trentaine d’années, étudiée, dessinée, déclarée d’utilité publique et acceptée par les services compétents de l’État, de la Région, du département, de la communauté urbaine, de la commune. Un miracle ? Oui, un vrai miracle, toutes ces administrations munies d’effectifs trop nombreux dédiés à l’examen des mêmes problèmes sont arrivées à se mettre d’accord sur une solution, et à partager les coûts afférents. Cerise sur le gâteau, pas une seule expropriation n’était nécessaire à l’exécution des travaux. Lesquels, naturellement, furent aussitôt entrepris et achevés depuis longtemps.
Ah, vous y croyez, à cette dernière phrase ?
Vous avez tort. Les travaux… ils ne sont pas commencés. Pourquoi ? C’est qu’on avait négligé un facteur, le plus important, le plus fondamental, le plus décisif. La santé des riverains ? Le coût ? Le regret des arbres à abattre ? L’incommodité des travaux pendant quelques mois ?
Que nenni. On avait négligé…l’épouvantable dérangement causé à deux espèces animales qui logent en ces lieux. Le vison d’Europe, le papillon azuré.
Le vison d’Europe, ses implantations abondent sur les cartes aéronautiques de vol à basse altitude car il ne faut pas le déranger. Il y en a donc partout, mais comme l’écrivit un jour le journal Sud-Ouest : « … il y en a partout où des travaux sont projetés, bizarre, non ? N’y en aurait-il pas ailleurs en cherchant bien ? ». Non, apparemment ce sont ceux, ou peut-être celui, qui nichent sur cet axe dont le déménagement obligé mettrait la race en péril.
Quant au papillon azuré, il semble aussi unique que le « pique-prune » qui a retardé pendant des années le chantier de l’autoroute Le Mans – Tours avant qu’on s’aperçoive de son existence un peu partout.
Voilà donc où nous mènent ces intégristes écolos, qui n’ont guère d’écologistes que le nom mais parviennent à intimider, freiner, terroriser les décideurs couchés devant leur influence électorale supposée. Est-ce donc si écologique de voir chaque jour une population de plusieurs milliers de personnes respirer des gaz d’échappement du matin au soir, rester abrutie par le bruit des camions et des voitures, vivre dans la peur que leurs « drôles » insouciants se retrouvent brusquement sous les roues d’un véhicule ?
Pendant que ces forcenés mènent leurs pseudos combats pour une biodiversité qu’ils croient menacée, ou qu’ils font semblant de croire en danger, des hommes et des femmes souffrent, étouffent, deviennent malades.
Mais qu’importe, ne dérangez pas les papillons.
PS : cette histoire est une histoire vraie.
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