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Donner une personnalité juridique à l’abeille pour la sauver

Pesticides, pollinisateurs et biodiversité…. Pourquoi faut-il protéger les abeilles  ? Et comment les préserver  ?

Publiée le 11 juin dernier dans L'Humanité, elle était accompagnée de 2 autres points de vue sur la situation des abeilles. Et dans sa tribune, le porte-parole du premier syndicat apicole rejette toute la responsabilité du mal-être des abeilles sur les agriculteurs et le bouleversement climatique !

La FNSEA accuse aussi le climat... Bref, y'a du monde au lavabo pour se laver les mains et externaliser les causes le plus loin possible afin de faire payer la société, enfin le citoyen.

TRIBUNE

Ne perdons jamais de vue que les plantes, qui nous nourrissent ou nourrissent les animaux que nous mangeons, se nourrissent dans les sols grâce à ses habitants, et se reproduisent grâce aux insectes pollinisateurs et en particulier les abeilles.

N'est-ce pas déjà une bonne raison pour les préserver ? Et les protéger, c'est déjà offrir un avenir apaisé à nos enfants, car l'alimentation de demain dépend de ces animaux. D’autant et d'autant plus que 4 cultures sur 5 ont besoin d'elles pour produire des fruits, des graines et des légumes.

Crûment, posons-nous la question : veut-on vraiment sauver les abeilles ? Non.

Mieux, il y a une réelle volonté politique de faire sans elles. Encore mieux, des solutions technologiques commencent à se profiler pour les remplacer. Et vu l'accélération brutale de l'effondrement des populations d'insectes pollinisateurs, il est manifeste que les apiculteurs vont devoir se reconvertir dans le pilotage de drones pollinisateurs !

Ne souriez pas, passer de l'enfumoir au joystick n'est ni de l'anticipation ni de la science-fiction puisque c'est le projet. Un projet bête, con, scientifiquement absurde et ridicule, mais c'est notre projet politique...

En effet, si nous voulions protéger l'abeille, il serait si simple de la doter d'une personnalité juridique pour défendre ses intérêts. En utilisant ce moyen pour sauver 3 fleuves, la Nouvelle-Zélande et l'Inde sont pionnières dans ce domaine. Et la France et l'Europe seraient bien inspirées de l'utiliser pour stopper la disparition des pollinisateurs, car l'inaction vaut autorisation pour les liquider.

Quant à la loi du 8 août 2016 sur la reconquête de la biodiversité, elle est muselée par les multinationales. Que faire ? Commencer pas développer une véritable coopération entre le monde agricole et apicole. Mais ce n'est pas gagné tant chacun vit dans le sien. Et pourtant, la pérennité de notre civilisation en dépend, car l'humanité peut vivre sans miel mais pas sans pollinisateurs. Pas sans nourriture.

Un insecte sur quatre
pollinise en France

Cela dit, le monde des pollinisateurs ne se limite pas à l'abeille à miel, un insecte sur quatre pollinise en France, soit 10 000. Quant aux abeilles, elles sont 1000 espèces dont la plupart vivent dans le sol… Et il faut toutes les protéger parce qu'elles sont complémentaires. Indissociables. À l'avenir et sur ce terrain, les apiculteurs devraient avoir un rôle majeur qui dépasse la seule production de miel.

Dans l'Éloge de l'abeille, l'un des personnages s’interroge : « Syl. – Ça n'a pas de sens une activité professionnelle qui ne permet pas de gagner sa vie… sauf à reconsidérer l'apiculture comme un service rendu à la nature, à la nation, à l'agriculture. »

REVOIR la méthode d'évaluation des risques

Au niveau des urgences absolues, il y a celle de revoir le protocole d'homologation des pesticides et, en particulier, la méthode d'évaluation des risques qui ne prend en compte que la dose qui tue. Un concept scientifique datant du 16e siècle… Exemple avec un pesticide réputé inoffensif pour les abeilles.

La cacophonie, qui règne aujourd'hui autour du glyphosate, n'aide pas à y voir clair. Et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une étude de l'université de Toulouse (UMR 5169 – CNRS), une autre de Berlin, du Texas, du Brésil, d'Argentine… des études qui prouvent que cet herbicide perturbe le déplacement des abeilles, affecte leur mémoire, affaiblit leur système immunitaire, accélère le vieillissement des glandes hypopharyngiennes des nourrices, et touche au cœur le développement des couvains.

Alors, la réponse politique devrait être spontanée : interdire son épandage lors de la floraison ou à proximité de champs en floraison.


Ps. Doter les abeilles d'une personnalité juridique pour défendre ses intérêts est une idée rejetée par les autorités et les syndicats apicoles. Au moins, c'est clair, l'objet n'est pas de les sauver mais de sauver le miel.


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5 réactions à cet article    


  • gaijin gaijin 17 juin 2019 16:08

    en leur donnant une personnalité juridique ça veut dire qu’il va falloir leur payer le miel ? prélever de la tva et des impôts ? une taxe d’habitation ?

    leur interdire de travailler dans leur domicile privé ?

    que faire des migrations d’essaims ? leur interdire le nomadisme ou leur donner des papiers équivalents a ceux des gens du voyage ?

    le survol de certaines parties du territoire sera t’il interdit aux abeilles ? ( je veux voir les mirages les prendre en chasse .....)

    puis je poser plainte contre une abeille pour m’avoir piqué ? si je la tue est ce un meurtre et aurais je du faire appel a la police ?

    on vit dans un monde fou non ?


    • Christophe G Christophe G 17 juin 2019 16:46

      @gaijin Je comprends, mais le loup, l’ours est bien d’autres ont une personnalité juridique, et ils ne sont pas soumis à une taxe d’habitation.

      Ceci dit, pour les sauver, n’hésitez pas à proposer une solution, car, en ce moment, y’a le feu à la maison des abeilles.

      Et ce n’est pas de critiques dont nous avons besoin, mais d’accumuler les solutions.


    • gaijin gaijin 18 juin 2019 09:12

      @Christophe G
      « mais le loup, l’ours est bien d’autres ont une personnalité juridique »
      je l’ignorais
      « Et ce n’est pas de critiques dont nous avons besoin »
      mais si, mais si, car au delà de l’aspect blague de mon com je vise un problème majeur de toute les initiatives de ce genre : l’oubli du principe qui dit que l’on ne doit pas aggraver un problème par les solutions que l’on tente d’apporter .....

      a aucun moment dans votre article vous ne nous expliquez ce que signifie cette personnalité juridique , quelles conséquences ça va avoir positivement ou négativement ....( rien n’ayant de conséquences uniquement positives )
      tout cela est probablement évident pour vous mais totalement inintelligible pour les vulgus pecum dont j’ai l’honneur de faire partie ......


    • tashrin 17 juin 2019 17:34

      Dans la ligne du commentaire précédent, et sans rejeter a priori votre proposition, j’avoue avoir beaucoup de mal à la comprendre parce que vous ne l’expliquez pas

      Concretement, au delà de la formule, ca signifie quoi « doter l’abeille d’une personnalité juridique » ? en termes de consequences juridiques j’entends ? En quoi ca ameliorerait son sort ?

      Le probleme des abeilles vient pour l’essentiel de l’utilisation des pesticides, qui sont tout aussi nocifs pour l’Homme, et qui lui est doté d’une personnalité juridique. Mais en quoi ca fait avancer le schmilblick ?


      • Christophe G Christophe G 17 juin 2019 18:07

        @tashrin Pour faire simple, les pesticides ne sont qu’un des problèmes auxquels sont confrontées les abeilles.

        Aujourd’hui, l’abeille n’existe pas dans la loi, n’a aucun droit. À partir de là, comment défendre les intérêts d’un animal qui a une inexistence juridique ?

        Un exemple. Un agriculteur peut tout à fait épandre un pesticide en pleine floraison, alors qu’il va massacrer les pollinisateurs. Mais c’est légal, puisque juriquement, ces animaux sont cencés ne pas exister.

        Un autre exemple. Le renard est classé comme un nuisible, parce qu’il a une existence juridique... Mais c’est à partir de cette existence que nous pouvons nous appuyer pour faire évoluer ses droits. D’ailleurs, dans 3 départements français, il n’est plus aujourd’hui
        considéré comme nuisible.

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