Drôles de drones... L’un d’entre eux va-t-il de nouveau survoler Fessenheim ?
Vous l’aurez compris, la deuxième partie du titre a une unique raison d’être : faire apparaitre le mot Fessenheim. De telle manière qu’il y ait sur internet un article supplémentaire avec Fessenheim en titre et qu’il apparaisse lors d'une recherche avec le mot Fessenheim. Afin que nos dirigeants, et principalement François Hollande et Ségolène Royal, finissent par se convaincre qu’ici ou ailleurs Fessenheim ne disparaitra pas facilement de la Toile. Et peut-être qu’à la manière dont le double questionnement avec itération : « Fermera ? Fermera pas ? » a fait florès en introduction d’articles dans la presse, les noms Hollande et Royal se verront systématiquement accoler dans le futur à celui de Fessenheim…
La semaine dernière, de nouveau, des drones ont visité des installations nucléaires, portant à 32 le nombre de survols depuis début octobre.
Ce ne sont pas un, mais deux drones qui ont une fois encore survolé la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) dans la soirée du mercredi 12 novembre.
Vendredi soir, 14 novembre, c’est le ciel de l’usine de la Hague qui a fait l’objet d’une nouvelle intrusion, le jour de la visite du ministre de l'intérieur à Cherbourg. Dans l'après-midi même Bernard Cazeneuve s’était défaussé en déclarant que la surveillance aérienne des sites nucléaires ne relevait pas du ministère de l'Intérieur, mais du ministère de la Défense.
Les choses prennent une tournure d’autant plus préoccupante, et humiliante, que les passages se déroulent sur plusieurs heures tandis que de nouveaux moyens de surveillance, des radars militaires, ont été déployés, et précisément près de la Hague. A Golfech les « gazelles » de l’armée avaient poursuivis les drones sur 9 km pour finalement les perdre. Il s’agit donc d’engins de grande autonomie.
Or, et c’est le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Pierre-Franck Chevet, qui l'a confirmé dans les Echos de mercredi, « les centrales résistent à des objets bien plus gros que les drones, sauf les piscines de combustibles usés, protégées par des bardages métalliques ». ( 20minutes.fr )
Et à ce jour les questions restant elles aussi en suspend, sans toujours aucune réponse des autorités, sont bien entendu : Qui ? Et dans quel but ?
Les premiers suspectés ont été les militants de Greenpeace, et le sont toujours. Mais Greenpeace, depuis le début, dément avec véhémence, « parce que pour chacune de nos actions, nous agissons à visage découvert et revendiquons nos actes ». Mais ils ne parviennent pas à convaincre. Sur ce site, JM Berniolles, spécialiste en sûreté nucléaire, a même affirmé, sans apparemment craindre une plainte en diffamation : « Greenpeace est à l’origine et à l’exécution de cette opération drones avec l’aval des pouvoirs publics ».
Dépourvues d’une expérience équivalente en activisme de choc, les autre ONG antinucléaires sont exclues du champ de la suspicion. Le réseau Sortir du nucléaire néanmoins, par souci de ne pas être absent des médias, a tenu à démentir toute implication, ce qui n’était pas nécessaire.
Les associations antinucléaires alsaciennes ne sont pas plus soupçonnables, bien qu’elles aient atteint, face à l’inertie du Pouvoir à l’égard de la fermeture de Fessenheim, un degré d’exaspération que le gouvernement va finir par devoir prendre en compte. Cette exaspération vient en effet de trouver ce week-end une traduction inhabituelle. A l’occasion de l’action nationale « Occupy rond-point », « plus de 300 bravent l’interdit du Préfet »
Si Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po Paris et spécialiste des médias sociaux, penche dans le JDD.fr pour un mouvement écolo voulant attirer l’attention sur le nucléaire, Yannick Rousselet de Greenpeace, lui, suspecte plutôt une nouvelle génération de geeks militants. Ce qui n’a bien entendu rien d’inimaginable, même si une telle opération menée parfois simultanément sur des sites différents exige maitrise, coordination efficace et moyens. Ici même, un agoravoxien, Isga, affirme avoir un ami, expert en robotique, capable d’une telle action.
Aucune hypothèse n’étant à exclure, il a même été évoqué un possible « terrorisme » marketing, autrement dit une opération menaçante à visée publicitaire au bénéfice d’un fabricant de drone, d’une entreprise proposant une protection anti-drone, d’un concepteur de jeux mettant en scène des drones ou même de simples commerçants spécialisés dans l’aéromodélisme dont la survie n’a été possible qu’à la faveur de l’explosion de la vente de drones.
La guerre
Mais il existe des pistes plus inquiétantes, si ce n’est plus sérieuses. Engagée sur de nombreux fronts extérieurs, qu’ils soient guerriers ou simplement économiques, la France fait forcément l’objet de nombreuses pressions. Mais aussi de menaces et, pourquoi pas de chantage.
Veniza, toujours sur notre site, expose la situation suivante : « Voyez-vous, en ce moment la France est empêtrée dans l’affaire des Mistral qu’elle doit livrer à la Russie. La commande a été passée en bonne et due forme, la France sur l’insistance des USA et de l’OTAN refuse de livrer ces 2 porte-hélicoptères à la Russie à cause des évènements en Ukraine (…) Cependant les chantiers navals ont en date du 8 octobre envoyé une lettre d’invitation à la Russie pour venir réceptionner le 1er bateau. L’affaire a été connue, et ces survols ont commencé le 19 octobre. Peu après la France s’est rétractée et a annulé cette réception. Depuis, elle danse d’un pied sur l’autre : que faire ?
Nous risquons gros de ne pas livrer en pénalités de retard, procès, etc… sans parler des bateaux qui nous restent sur les bras...
Eh oui vous avez compris, je pense que ces survols sont un moyen de pression, une menace bien réelle, si nous livrons les bateaux ».
Si cette approche vise le même pays, les USA, incriminé par d’autres commentateurs d’AgoraVox pour d’autres raisons, et notamment économiques (Tafta…), il peut être tout aussi envisageable, et pour le même motif ukrainien, de suspecter la Russie.
Tout en gardant à l’esprit que le théâtre des opérations belliqueuses de la France ne se limite pas à l’Ukraine.
Patrick Samba
Rappel : Appel solennel à la fermeture, avant le 31 décembre 2014, de la centrale de Fessenheim (à signer et à diffuser +++)
Et ça c’est pas une piste ?
Photo : merci au site DéLiRiUs
37 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON