Eolien : la France doit se donner les moyens de ses ambitions
Alors que le Danemark surfe sur l’éolien et produit pas moins de 30 % de son électricité de la sorte, la France fait figure d’élève moyen. D’ici 2020 l’Hexagone produira 10 % de son électricité via l’éolien. La différence est cruelle et il est temps de penser à mener à bien des projets ambitieux et réalistes, car à trop écouter les paroles rassurantes de certains, l’échec technologique et écologique se profile dangereusement. Les projets sont nombreux et ne manquent pas, pour certains, d’ambitions comme le parc éolien du Moulin d’Emanville ou le projet de champ d’éoliennes offshore au large de l’île d’Yeu.

Après quelques années où le vent a soufflé fort en faveur de l’éolien, la partie se complique pour cette énergie verte. Si la France n’est pas dans une politique de renoncement déjà amorcée en Espagne et en Allemagne, il est nécessaire de donner des signes forts afin que cette énergie ne soit pas reléguée au bord d’un chemin vers la transition énergétique qui s’avère plus que tortueux. L’éolien dispose de beaux atouts qu’il faut développer. L’éolien offshore en particulier pourrait devenir un acteur majeur du mix énergétique à la française.
L’éolien offshore : une solution parfaite pour la France
Etant donné la diversité des climats, la France a tout intérêt à développer de multiples énergies renouvelables. Soyons intelligents et sachons profiter des conditions que nous offre la nature. Avec presque 3 500 kilomètres de littoral, la France est une puissance éolienne en devenir. Il faut en profiter et sélectionner des projets qui changeront le visage énergétique de la France. Parmi les prochaines étapes vers cette voie salutaire pour notre pays et la planète, il faut compter sur le projet d’un vaste champ d’éoliennes offshore au large de l’île d’Yeu et de Noirmoutier.
Si les autorités doivent encore départager deux projets menés respectivement par EDF EN-Alstom-WPD et GDF Suez-Areva, une analyse – même rapide – permet de constater que le dernier projet n’offre pas toutes les garanties nécessaires. Augmenter la part de l’énergie issue de l’éolien, oui, mais pas à n’importe quelles conditions. En effet, produire de l’énergie propre, c’est important, mais encore faut-il que le projet présenté soit réalisable sans laisser une empreinte indélébile sur le milieu où les éoliennes sont implantées. L’enfer est pavé de bonnes intentions et si le temps joue contre nous en matière environnementale, se précipiter sur un projet bancal peut se révéler être la pire des attitudes.
Alors qu’Areva-GDF tente de draguer les différentes parties concernées par le projet avec la promesse de s’en tenir à un champ de 62 éoliennes, on remarque à y regarder de plus près que ce projet pourrait être catastrophique tant sur le plan technologique qu’environnemental. En effet, si le nombre d’éoliennes est plus faible que pour le projet EDF-WPD c’est parce qu’Areva et GDF misent sur des turbines plus puissantes. On réduit ainsi le nombre, mais fort est de constater que les turbines de 8 mégawatts présentées par le consortium n’ont jamais été expérimentées. Autant dire qu’il ne faut pas avoir peur de l’échec si un tel projet venait à être sélectionné. Un projet d’ailleurs assez particulier puisque le champ d’éoliennes serait plus étendu que celui concentrant les 83 éoliennes d’EDF-WPD.
Doit-on prendre de tels risques technologiques pour un projet qui coûte la bagatelle de deux milliards d’euros ?Un risque que les opposants au projet jugent d’ailleurs totalement inutile puisque le vent n’est pas assez fort pour alimenter de manière constante des éoliennes de 8 mégawatts. En effet, la vitesse moyenne du vent n’est que de 8,5 m/s et correspond parfaitement aux caractéristiques d’éoliennes de 6 mégawatts, pas celles d’une puissance supérieure. Pourquoi prendrait-on le risque de mettre en place des éoliennes inadaptées qui ne sont même pas certaines de fonctionner correctement ? Si un tel pari ne peut être tenu que difficilement, le sort de l’emploi ne peut être jeté aux quatre vents. Des centaines d’emplois dépendent de la mise en place du champ d’éoliennes et prendre un projet bancal viendrait les menacer. Difficile à concevoir alors que le chômage reste à des sommets très inquiétants.
Il est normal qu’Areva-GDF tente d’allécher les pouvoirs publics, mais il ne faut pas tomber dans les travers de la grenouille qui voulait être plus grosse que le bœuf. Les pouvoirs publics doivent se montrer vigilants, car ce type les arguments développer pour impressionner les gens et obtenir des contrats importants n’est pas une bonne chose dans l’optique de changer nos modes de productions d’énergie et de contribuer ainsi à préserver notre planète. Vigilance de tous les instants et ambition doivent être les maîtres mots de la politique de transition énergétique. La France a des atouts, sachons les optimiser sans tomber dans certains travers coupables.
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