Et si le réchauffement climatique était une chance ?
Mon récent article sur la prochaine glaciation remet sur la table la question du réchauffement. Un thème qui divise. J’y reviens sous un angle un peu différent, histoire, comme souvent, de ne pas endosser la pensée dominante simplement parce qu’elle est dominante, surtout quand elle est imposée dans l’angoisse. Je ne cherche à convaincre personne, seulement à ajouter un contrepoint au boum-boum scientifico-idéologique actuel. J’aime le contrepoint : c’est ce qui fait de la danse une salsa ou un tango plutôt qu’une marche militaire.
Ce n’est pas tant le réchauffement lui-même qui est en cause mais son origine supposée unique (gaz à effets de serre d’origine humaine), son ampleur, sa durée, sa nocivité ou son utilité, et son usage politique.
1. Son origine, soit la production humaine de gaz à effet de serre (essentiellement le CO2), est-elle la cause unique ? Non. Le méthane naturel y contribue aussi. La vapeur d’eau dans l’atmosphère s’y ajoute. Le CERN étudie depuis environ trois ans la théorie CLOUD, basée sur les travaux des chercheurs Wilson et Svensmark concernant la formation des nuages.
En résumé les rayons cosmiques provenant de supernovae auraient une influence sur la formation des nuages. Plus il y a de ces rayons traversant l’atmosphère terrestre, plus il y a formation de nuage, donc de couverture nuageuse qui renvoie les rayons solaires et augmentent l’albédo de la Terre. Ce qui limite le réchauffement. L’activité magnétique solaire joue un rôle dans la quantité de rayons cosmiques qui atteignent la Terre et donc sur le climat.
Les premier résultats du CERN confirmeraient la théorie de Svensmark, pour une partie au moins de la formation des nuages. L’étude finale devrait être bientôt publiée, et même si la chambre à brouillard du CERN ne peut représenter la totalité de l’atmosphère naturelle elle donnera des indications utiles pour comprendre le climat.
L’importance de ce paramètre est tel que le magazine en ligne Futura-science écrit :
« S’il existe bel et bien un lien entre les nuages et les rayons cosmiques, aucun modèle de l’évolution du climat de la Terre ne peut se permettre d’ignorer la nature et l’importance de ce couplage s'il veut reposer sur des bases fermes. »
Par ailleurs l’orbite actuelle, quasi-circulaire, de la Terre autour du soleil est plutôt favorable à un réchauffement global. Enfin on ne sait quelle est l’importance des gaz et poussières interstellaires que traverse actuellement l’héliosphère, gaz susceptibles de comprimer ladite héliosphère et donc l’atmosphère des planètes, contribuant ainsi au réchauffement. L’importance de ce dernier point est très difficile à évaluer. Par contre on sait que les glaciations ont suivi précisément les modifications de l’orbite terrestre autour du soleil et de l’axe d’inclinaison de la Terre. Et l'on sait aussi que sans aucun effet de serre la Terre serait trop froide pour être habitable par les humains.
Aujourd’hui le réchauffement semble plutôt stable depuis 10 ans, et si la banquise arctique fond davantage, le volume de glaces de la calotte antarctique s’épaissit. Paradoxal.
2. Sur l’ampleur éventuelle du réchauffement, les modélisations faites par le GIEC ne sont pas absolues. Plusieurs modèles existent. Les travaux du GIEC sont par ailleurs très politisés, et leurs conclusions n’ont peut-être pas la neutralité attendue de scientifiques. A ce sujet, et toujours à propos de l’expérience CLOUD, le directeur général du CERN depuis 2009, Rolf-Dieter Heuer, déclarait il y a peu dans une interview :
« I have asked the colleagues to present the results clearly, but not to interpret them. That would go immediately into the highly political arena of the climate change debate. »
Soit :
« J'ai demandé aux collègues de présenter clairement les résultats, mais de ne pas les interpréter. Cela irait immédiatement dans l'arène hautement politique du débat sur le changement climatique. »
C’est une des difficultés à la tenue d’un débat non émotionnel : la politisation très forte du GIEC. Ce qui est imposé par l’émotion est souvent suspect ou incomplet. Cette politisation existe depuis le début du mouvement écologiste et n’a jamais cessé. Or qui dit politisation dit analyse partielle et partiale de la réalité.
3. Sur la durée il est difficile de se prononcer. Les chercheurs que je citais dans l'article sur la prochaine glaciation parlent d’une influence de plusieurs centaines de milliers d’années. Mis à part le fait que cela atténuerait les effets de la prochaine glaciation, ce qui est plutôt positif pour l’humanité, on ne peut connaître tous les paramètres et interactions en jeu sur aussi long terme. La prudence s’impose.
4. Sa nocivité est représentée par les risques de modifications dramatiques du climat en certaines régions du monde. Episodes plus extrêmes, désertification locales, déplacement des écosystèmes, déplacement de populations, augmentation de certaines pathologies. Ces prévisions sont graves. Mais pas plus que les modifications climatiques du passé, lors desquelles des populations entières ont dû se déplacer faute de nourriture ou d’accès à l’eau. On sait aujourd’hui que le Sahara était verdoyant il y a encore quelques milliers d’années. Selon La Recherche :
« Ce sont principalement les interactions entre la végétation et l'atmosphère qui ont été décisives l'océan ne paraissant jouer qu'un rôle secondaire : l'insolation diminue, la mousson s'affaiblit, et la végétation se raréfie. Passé un certain seuil, la couverture végétale ne suffit plus à entretenir le cycle évaporation-précipitation et le taux d'humidité nécessaire : c'est le basculement vers un régime aride. Selon ce scénario qui reste à confirmer, la désertification s'est faite en deux épisodes : le premier a commencé vers - 5440 ans, et le second, plus intense s'est déroulé entre - 4000 et - 3600 ans, en à peine quatre cents ans. »
On peut dire que le réchauffement qui a suivi la dernière ère glaciaire a été nocif pour cette vaste région de l’Afrique, transformant une région humide et verdoyante en un désert. Mais il a été utile pour l’Europe, faisant fondre la grande calotte glaciaire qui recouvrait l’Europe assez bas et libérant de nouvelles terres à l’agriculture et à l’habitation. Par le passé les réchauffements climatiques ont été souvent des périodes de prospérité, comme pendant l’optimum médiéval.
La Terre n’est pas figée. Elle vit, elle change, elle réagit à ses propres conditions et aux conditions de l’univers environnant. La vouloir figée est une position très conservatrice, même autoritaire. Qu’elle bouge, à cause de nous ou non, nous obligera à nous adapter : cultiver de nouvelles variétés d’aliments, construire autrement et ailleurs, trouver de nouvelles ressources. Grâce au réchauffement les grandes plaines de Sibérie ou du Canada seront par exemple plus facilement mises en culture. Un climat plus doux en Europe provoquera une diminution de l’usage d’énergie fossile pour le chauffage, ce qui diminuera l’émission de gaz à effet de serre. Des conséquences plus positives que les catastrophes annoncées.
5. Sur l’usage politique il y aurait beaucoup à dire. C’est trop long pour être abordé ici. Mais on voit par les déclarations du directeur général du CERN que cet usage politique du débat sur le climat existe bien, et que dès lors aucune déclaration, aucun rapport, ne peut être pris en compte aveuglément sans se poser des questions.
Un aspect de l’usage politique est la culpabilisation des « nantis » occidentaux. « Vous ne pensez pas au monde que vous léguerez à vos enfants ! » entend-on dire. Mais nos enfants s’adapteront, comme nous nous sommes adaptés. Nos enfants seront aussi intelligents que nous, peut-être plus, et ils reprendront un monde en l’état pour en faire ce qu'eux-mêmes décideront. Nous léguerons à nos enfants le monde tel qu’il est et qu’ils continueront à modeler selon leurs besoins. Lors des grandes éruptions volcaniques du passé les humains ont dû apprendre à vivre dans un air brutalement acidifié et un climat modifié. On cite même un probable goulet d’étranglement du nombre des humains il y a 70’000 ans. L’adaptation est une des plus importantes fonctions du vivant.
Politiquement, une éventuelle diminution de la population due au réchauffement climatique devrait satisfaire les écologistes, partisans de la décroissance.
En conclusion, la question du réchauffement suggère toujours de nombreuses questions. L’aspect catastrophiste n’en est pas l’unique conséquence. Il n’est pas interdit de penser qu’il peut être une chance. L’état d’esprit des humains joue un rôle dans l’interprétation des phénomènes qu’ils vivent. Le réchauffement catastrophiste réunit en général plutôt la famille des humains voyant le verre à moitié vide.
La parole des autres n’a pas moins de valeur même si elle est politiquement incorrecte. D’ailleurs leur attitude est moins une opposition farouche à la thèse du réchauffement qu’un refus des diktats politiques et des interprétations univoques qui en découlent.
Mais évidemment agir contre la pollution et la surconsommation énergétique sont de bons engagements, tant pour la santé que pour la pérennité de certaines ressources, comme l'eau douce entre autres.
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