Éthique et Droits des Animaux
Léonard de Vinci n’y va pas par quatre chemins pour prédire que « Le jour viendra où, comme moi, les personnes regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent aujourd’hui le meurtre des êtres humains. »
En appui à cette affirmation répond le « coup de gueule » de Montaigne : « … je disais qu’il y a plus de distance de tel à tel homme qu’il n’y a de tel homme à telle bête. » (Les Essais,L1,XLII)
« La question n’est pas ''peuvent-ils raisonner'', ni ''peuvent-ils parler ?'', mais : ''peuvent-ils souffrir ?'' » (J. Bentham) – M. Gandhi disait la même chose !
« Le jour où l’on comprendra qu’une PENSÉE sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires. » (Boris Cyrulnik – Éthologue – années 80) (photo JPCiron)
« On n’a pas deux cœurs, l’un pour l’homme, l’autre pour l’animal… On a du CŒUR ou on n’en a pas. » (A. de Lamartine)
C'est pourquoi il me semble que le Droit découlera de l’Éthique, qui elle-même implique un Respect préalable du sujet.
Voici le Plan de l'Article :
I > Les animaux = automates sans sentiments ni intentions ?
II > Les animaux victimes d'un biais culturel ?
III > Aberrant, ce biais culturel ?
IV > Biais culturel ? ou Vice de raisonnement ?
V > Concepts d'Agent moral et de Patient moral.
VI > Conscience de soi / Conscience morale
VII > Animaux conscients de soi : quels droits ?
VIII > Animaux Domestiques : quels changements ?
IX > En Conclusion
I > Les animaux = automates sans sentiments ni intentions ?
Frans de Waal aime à dire : « … je tombe parfois sur des gens qui affirment avec beaucoup d’autorité que les animaux sont dénués d’intention et de sentiment. Alors, je me demande : est-ce que ces types ont un chien ? »
« Les animaux n’agissent pas simplement « comme s’ils » éprouvaient des sentiments » (…) « Les émotions ne surgissent pas ex-nihilo ; elles surviennent dans un contexte. Elles sont le fait de certains événements, elles sont suivies de conséquences, et pour les décrire correctement, il faut raconter une histoire. Qu’est-ce qui vous dit qu’un babouin est en colère ? Eh bien, il mange, on lui prend sa nourriture, il poursuit le voleur en hurlant et récupère sa nourriture. » (Marc Bekoff : Les émotions des animaux)
Voyons ce que disait le curé Jean Meslier (1664 – 1729) dans l’article « bêtes » de son Dictionnaire Philosophique : « Des barbares saisissent ce chien, qui l’emporte prodigieusement sur l’homme en amitié ; ils le clouent sur une table, et ils le dissèquent vivant pour te montrer les veines mésaraïques. Tu découvres en lui tous les mêmes organes de sentiment qui sont en toi. Réponds-moi, machiniste, la nature a-t-elle arrangé tous les ressorts du sentiment dans cet animal, afin qu’il ne sente pas ? A-t-il des nerfs pour être impassible ? Ne suppose point cette impertinente contradiction dans la nature. »
Le problème auquel se confronte le curé Meslier est bien cerné et présenté par le philosophe Alain : « Il n’est point permis de supposer l’esprit dans les bêtes, car cette pensée n’a point d’issue.Tout l’ordre serait aussitôt menacé si l’on laissait croire que le petit veau aime sa mère, ou qu’il craint la mort, ou seulement qu’il voit l’homme. L’œil animal n’est pas un œil. L’œil esclave non plus n’est pas un œil et le tyran n’aime pas le voir. » (Les Dieux, Livre II, chap. 4, Gallimard 1947 – p. 111-115)
II > Les animaux victimes d'un biais culturel ?
Ce biais n'est pas universel. Ainsi, l’Hindouisme plonge ses racines dans l'antique civilisation de l’Indus… Le principe fondamental « Ahimsâ » recommande la non-nuisance et le RESPECT POUR TOUTE VIE, humaine, animale, et végétale.
S'adressant à Dieu, Zoroastre souligne ce qui doit être LA FINALITÉ DE NOTRE VIE, pour nous, mais surtout pour les autres : « (…) Pourrais-Tu, ô Ahura Mazda, dans Ton amour infini nous donner aussi le pouvoir pour que (...) nous rendions ce monde vivant, les hommes, les animaux, les plantes, heureux et épanouis ? » (Gathas - Chant X, 9) Une recherche d' Harmonie, donc.
Porphyre de Tyr avançait une idée : « … si nous regardions les animaux comme étant de MÊME NATURE QUE NOUS et si, craignant de leur faire du tort, nous les traitions avec tous les ménagements possibles ? » (Traité sur l’abstinence de la chair des animaux – livre 1 – Vers 271)
Porphyre s’était attiré les foudres de Rome : plusieurs empereurs successifs ont exigé la destruction de tous les textes de Porphyre. En effet, ses vues sur les animaux étaient cohérentes avec son analyse philosophique… laquelle s’opposait à certains aspects du Christianisme naissant !
Bien avant Porphyre, Plutarque (45 > 125) avait clairement identifié le « problème » qui deviendra celui de Porphyre (et le nôtre ?) : « C’est donc parce qu’elles sont dépourvues de ce « Logos » qui apparente les hommes aux Dieux, que les bêtes n’entrent pas dans des relations de réciprocité et de DROIT. »
A ce propos, il est important de noter que, sur notre sujet des animaux, rien n’a changé en occident depuis 2.000 ans : « Le Christianisme doit toujours se souvenir qu’il est la religion du Logos. » (Cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI – 2005)
III > Aberrant, ce biais culturel ?
« Les humains, eux, souffrent en vertu du péché originel d’Adam et Eve ; ils disposent du libre arbitre et sont donc capables de pécher à leur tour. Mais les animaux ? Comment expliquer leurs souffrances s’ils ne descendent pas d’Adam ? Descartes avait trouvé une jolie solution expéditive à ce casse-tête : les animaux ne souffrent pas ! Cela peut ressembler à de la souffrance, mais ce n’en est pas puisque ne sont pas des êtres conscients ! Juste de l’horlogerie très élaborée… » (Peter Singer – Les Animaux aussi ont des droits)
Thomas d’Aquin (1225 –1274), quant à lui, ne niait pas que les animaux puissent souffrir, mais il considérait que ces souffrances n’avaient pas d’importance.
Au moyen-âge, les animaux étaient jugés.
Il y avait une logique imparable pour cela, que nous rappelle Boris Cyrulnik : « Platon divisait l’âme humaine en trois parties. L’une, immortelle et divine, siégeait dans le cerveau et n’appartenait qu’à l’homme. L’âme sensible permettait le vouloir affectif et les passions raisonnables. Quant à l’âme végétative, tous les êtres vivants y avaient accès : les plantes et les animaux comme les hommes. » (…) « Cette âme sensible a donc valu aux animaux le droit d’être jugés devant les tribunaux ecclésiastiques et civils, du moyen âge (13°S) jusqu’au Siècle des Lumières (18°S). » (…)
« Pour un chat, manger une souris un dimanche était punissable de pendaison. »
Mais tout cela, c'est du passé, n'est-ce pas ?
IV > Biais culturel ? ou Vice de raisonnement ?
Pourtant, comment tourner la page quand on est encore bien imprégné des mêmes textes ?
« Jamais mieux qu’au terme des quatre derniers siècles de son histoire, l’homme occidental ne put-il comprendre qu’en s’arrogeant le droit de SÉPARER RADICALEMENT L’HUMANITE DE L’ANIMALITE, en accordant à l’une ce qu’il refusait à l’autre, il ouvrait un cercle maudit… » (Claude Lévi-Strauss – Anthropologie Structurale Deux – 1973)
« Jusqu’à présent, notre éthique occidentale s’est cantonnée en grande partie aux relations entre hommes. Cela reste très limité. Il nous faut une ETHIQUE UNIVERSELLE qui tiendra également compte des animaux. (…) L’éthique, sous sa forme absolue, implique d’être responsable envers tout ce qui vit. » (Albert Schweitzer – Médecin, théologien protestant – 1924)
Élisabeth de Fontenay fait aussi écho à Lamartine quand elle dit : « Il n’y a pas deux éthiques, l’une animale, l’autre humaine, il y a ETHIQUE ou il n’y a pas éthique. »
Charles Darwin avait compris que les différences entre les espèces sont davantage des différences de degrés que de genres : « Il n’y a AUCUNE DIFFÉRENCE FONDAMENTALE entre les facultés mentales de l’homme et des animaux supérieurs. » (…) « Les animaux inférieurs, tout comme l’homme, ressentent manifestement le plaisir et la douleur, le bonheur et la tristesse. » (The Descent of Man and Selection in Relation to Sex – 1871)
“Nous avons vu que les sens et les intuitions, les différentes émotions et facultés, comme l’amour et la mémoire, l’attention et la curiosité, l’imitation, la raison, etc… dont l’humain se vante, peuvent être trouvés à l’état naissant ou même pleinement développés, chez les animaux inférieurs. Ces animaux dont nous avons fait nos esclaves et que nous ne voulons pas considérer comme nos égaux. » (Ch. Darwin – The Expression of Emotions in Man and Animals)
En termes de logique, la situation actuelle est en effet folle : d’un côté on nie nos ressemblances avec l’animal pour justifier le droit de la science à les utiliser pour des expérimentations, et de l’autre, on revendique nos ressemblances avec l’animal pour donner un sens à des expériences psychologiques sur l’animal. Par exemple, on teste des médicaments sur rats et souris contre la tristesse et l’introversion (Prozac) ou contre les attitudes suicidaires / schizophrénie (halopéridol).
« Si les animaux réagissent à ces médicaments comme les humains, il y a de forte chances que leurs bases neuronales soient les mêmes et qu’ils éprouvent les mêmes sentiments. » (Marc Bekoff, prof. Biologie Univ. Colorado)
La clef se trouve en fait dans le temps long : « Les sentiments ne sont pas l'opposé de la rationalité : ils incarnent la rationalité évolutive. » (Yuval N. Harari, 21 leçons pour le XXI siècle)
V > Concepts d'Agent moral et de Patient moral.
On conçoit aisément que personne ne propose de reprendre les logiques du moyen-âge ! Sur quelle base donc accorder des droits aux animaux ? :
Un patient moral est un être qui n’a pas de devoirs, mais qui a des droits. Peter Singer explique : « … un agent moral est celui dont les actions, bonnes ou mauvaises, peuvent prêter à une évaluation morale, alors que le patient moral est celui dont seul le traitement peut être sujet à une évaluation morale. »
Ainsi, un enfant humain commence à apprendre à devenir un agent moral à partir de 3 à 6 ans (selon les critères retenus par les chercheurs). La plupart des animaux n’atteignent jamais ce niveau. En fait, des droits de « patient moral » sont déjà reconnus et appliqués pour les jeunes enfants, les fous, certains grands malades, certains anciens,…
Tous les êtres sensibles (c’est-à-dire qui peuvent ressentir la souffrance, la douleur) sont -a minima- des patients moraux.
Pour que le patient moral bénéficie de ces droits, il suffit que nous les lui accordions dans les faits, individuellement. La loi peut éventuellement venir ensuite : une formalité.
Rousseau nous l’explique : « L’homme est assujetti envers eux à quelque espèce de devoir. » (…) « Il semble, en effet, que si je suis obligé de ne faire aucun mal à mon semblable, c’est moins parce qu’il est un être raisonnable que parce qu’il est un être sensible : qualité qui, étant commune à la bête et à l’homme, doit au moins donner à l’une le droit de n’être point maltraitée inutilement par l’autre. »
Le respect des patients moraux implique de « tuer seulement quand la nécessité l’exige. » (A.Schweitzer)
VI > Conscience de soi / Conscience morale
On l'a compris, « … l’éthique doit être fondée sur des considérations (…) qui visent à réduire la souffrance des individus, et qui sont d’abord motivés par le souci de leur DONNER DE MEILLEURES VIES. (…) Certains animaux ne sont pas considérés par ce principe, ce sont ceux qui ne sont pas conscients. » (Peter Singer)
Mais beaucoup d’animaux sont conscients, si on se donne la peine de les étudier. « … on a décrété que les animaux étaient dépourvus de certaines qualités parce qu’en réalité on n’avait pas su observer de quoi ils étaient capables. » (…) « Les recherches en éthologie portent à présent sur leur mémoire, leur capacité à se représenter le passé et le futur, le principe de métacognition, leur autonomie, leur créativité. » (Elisabeth de Fontenay)
Être conscient est une chose. Être conscient de soi en est une autre.
« Et l’on sait désormais que les animaux qui ont une conscience de soi savent parfaitement catégoriser et réaliser des calculs élémentaires, peuvent tricher, mentir, ruser avec les intentions d’autrui. » et « sont capables de mémoire sociale, de mensonge, d’empathie, de communiquer des intentions, de faire preuve de créativité. » (Boris Cyrulnik)
De quels animaux parlons-nous ? Éléphants, Cochons, Primates, Cétacés, Canidés sont connus depuis longtemps … Et la liste s’est allongée… Les pieuvres ont une conscience de soi et planifient, de même que certains corvidés (corbeaux, geais, pies, corneilles,…).
Jane Goodall a été la première à mettre en évidence la fabrication et l’usage d’outils par les chimpanzés, à décrire leurs guerres inter-communautaires, l’inhibition de l’inceste, l’éducation dispensée par les mères, les rituels d’interactions,…
Certains animaux ont même une conscience morale, qui a été mise en évidence par des expériences de laboratoire : par exemple, obliger des singes à choisir entre administrer des chocs électriques à leurs congénères ou être privés de nourriture. Au final, presque tous ont refusé de faire souffrir les leurs, et choisi de se priver de manger.
L’astrophysicien Carl Sagan s’exclamait : « Ces macaques qui n’ont jamais entendu parler des dix commandements, jamais assisté à un cours d’éducation civique, ont un grand courage dans leurs positions morales et leur résistance à ce qui est mal. »
Comme nous, beaucoup ressentent l'injustice :
Il est vrai que les performances et les actes altruistes de certains dauphins, éléphants, singes,… peuvent à juste raison nous faire réfléchir à l’épaisseur de la distance qui au fond nous sépare d’eux.
VII – Animaux conscients de soi : quels droits ?
Ici, aux droits des uns correspondent des devoirs pour les autres..
La philosophe Paola Cavalieri, dans son « Projet Grands Singes » (chimpanzés et bonobos, gorilles, Orang Outans) demande que soient reconnus les droits moraux fondamentaux :
Droit à la vie, à la liberté individuelle, à l’intégrité physique.
Des dispositions qui vont dans ce sens ont été prises en Nouvelle Zélande, en Grande Bretagne, aux USA, et, plus près de nous, l’Espagne étudie le sujet.
Ces droits semblent bien élémentaires pour des animaux qui ont un niveau de conscience de soi voisin d’un petit d’homme de 3 ou 4 ans… et pourtant :
Cela veut dire ne pas les tuer, ne pas les blesser, ne pas les capturer, ne pas les retenir…
Et cela impliquerait de cesser l’expérimentation médicale, plus de présence dans des zoos, stopper tout commerce de ces êtres, ne plus chasser ces êtres, et respecter leur habitat !
Ce dernier point implique donc le respect des écosystèmes qui permettent à cet habitat d’exister… Et donc aussi tous les êtres vivants non conscients qui font partie de cet écosystème... ce qui contraindrait les humains à gérer leur propre population et leur propre mode de vie pour ne pas détruire/dégrader cet habitat naturel.
C'EST UNE REMISE EN CAUSE FONDAMENTALE DE NOS VALEURS ET DE NOS MODES DE VIE ! La solution est globale ou n’est pas.
En résumé, cela revient à ce que l’homme n'ait qu'un impact neutre/négligeable sur les écosystèmes, afin de ne pas influer significativement sur l’Évolution (qui comprend la disparition) naturelle des espèces.
« Nous sommes aujourd’hui confrontés à cette question : comment humains et animaux vont-ils vivre ensemble sur une planète surpeuplée ? » (Peter Singer – chercheur Bioéthique)
Dès qu'il y a surpopulation dans une espèce, elle devient une ''ressource'' pour d'autres espèces... ce qui tend à réduire la surpopulation. Les parasites et les pandémies font partie de ce processus naturel.
VIII – Animaux Domestiques : quels changements ?
Le changement est déja en route ... Ainsi, le British Farm Animal Welfare Council (1979) a défini les « five freedoms » (les cinq libertés correspondant aux cinq besoins fondamentaux des animaux domestiques) : - Pas de faim ni de soif // - Pas d’inconfort // - Pas de peur ni de détresse // - Pas de douleur, blessure ou maladie laissés sans traitement adéquat // - Possibilité de se comporter normalement.
Savez-vous que la viande d’élevage que nous mangeons (poissons, oiseaux, mammifères) ne satisfait la plupart du temps qu’à un seul (parfois deux) de ces cinq critères pourtant basiques ? La raison en est que l’élevage est la plupart du temps un élevage industriel où l’animal n’est que de la matière première en cours de transformation, à coût minimal.
L’agronome Robert Dantzer disait que l’enseignement agronomique a « …habitué des générations d’éleveurs à considérer l’animal comme une machine thermodynamique destinée à transformer l’énergie en viande et en lait, et non comme un être vivant sensible. »
Si je pense être un « agent moral », alors je me dois -autant que possible- de respecter les droits des « patients moraux » humains ou non humains.
En pratique, que faire ? C’est très simple ! :
Déjà, prendre conscience du fait qu’en occident, nous consommons trop de protéines animales et trop de gras. Donc, décider de consommer moins de viandes/ poissons, et ne consommer (autant que possible) que des produits pour lesquels les animaux ont probablement eu une meilleure qualité de vie et une meilleure mort.
Meilleure qualité de vie signifie disposer des « 5 libertés », et au grand minimum, dans un premier temps : Avoir vécu au grand jour, et y avoir disposé d’un grand espace. Donc, pas d’animaux provenant d’élevage « concentrationnaire » industriel.
Meilleure mort signifie : Pas de stress avant d'être mis à mort, et être égorgé après avoir été étourdi.
Les étiquettes des produits alimentaires ne disent pas tout : dans le doute, on évite d’acheter, autant que possible. On peut aussi questionner le boucher, l’employé de supermarché, etc… Si une fraction significative des clients fait savoir vouloir un certain type de produit, qui soit certifié conforme à ses souhaits, les commerçants écouteront… Pourquoi pas des produits certifiés « Éthique Animale » ?
Mais tout ne vient pas tout seul : il faut se bouger…
IX – EN CONCLUSION
« Plus les gens comprendront que les animaux -spécialement les mammifères doués d’un cerveau complexe- ont une vie affective développée et, surtout, qu’ils sont sujet à la souffrance aussi bien mentale que physique, plus vite nous pourrons réformer les abus dont des milliers d’animaux font l’objet. » (Jane Goodall – Éthologue)
Tous les animaux doivent-ils être traités sur un pied d’égalité ? Sans doute pas : les caractéristiques sont extrêmement différentes entre une méduse et un dauphin…
Comment utiliser nos connaissances technologiques et scientifiques (et continuer à progresser) tout en vivant en harmonie avec l’environnement, dans le Respect des autres formes de vie ?
La chose n’est pas simple, car modifier un mode de vie implique de vivre avec d’autres valeurs/ croyances/ priorités.
Changer de l’intérieur est très difficile. D’autant plus que les intérêts économiques, grands ou petits, ne font pas bon ménage avec le progrès des idées. On le voit tous les jours : nos systèmes économico-politiques piétinent les Valeurs morales auxquelles nous prétendons adhérer. Mais on s'y habitue. Et on s'y soumet même...
A mon sens, un changement ne sera possible que si nous y sommes contraints, c’est-à-dire uniquement en réaction de survie après une catastrophe planétaire (effondrement économique, éruption d’un super-volcan, réchauffement climatique, épidémie dévastatrice, choc d’un gros météore,…)
Montaigne le disait déjà : « Le plus glorieux chef-d’œuvre de l’homme, c’est vivre à propos. » (Les Essais, L III, XIII)
Bien avant lui, Platon affirmait que la plus importante question que nous ayons à nous poser est : « Comment devons-nous vivre ? ».
Cette question, posons-nous là !
Que l'on réussisse importe peu.
Essayer est un devoir,
Qui pourra peut-être servir à d'autres.
JPCiron
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Les citations de l'Article proviennent de différents livres :
« Les Gathas, le Livre sublime de Zarathoustra » K. Pardis / https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/les-gathas-le-livre-sublime-de-225521
« Kindness in a Cruel World » - Barber /
« Les animaux aussi ont des droits » – Cyrulnik, Fontenay, Singer /
« L'animal est-il une personne ? » - Christen /
« Les émotions des animaux » – Bekoff /
« Kaluchua, cultures, techniques et traditions des sociétés animales » – Pracontal /
« The trials of life » – Attenborough /
« An Introduction to Principles of Morals and Legislation » J. Bentham /
« La vie secrète des arbres » - P. Wohlleben /
:: :: :: :: :: :: : (Photo JPCiron)
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