A la rentrée prochaine, on nous annonce un come back du Grenelle de l’environnement. Faut-il y croire ?

Après l’échec du RiO +20 ou la diplomatie européenne s’est trouvée complètement dépassé face à une alliance de circonstance entre pays émergents – qui produisent aujourd’hui la majorité des biens de consommation – et vielles puissances comme les USA ou le Canada, trop heureux de voir les discussions s’enliser, la France peut elle ouvrir la voie d’une transition énergétique ?
Après l’éviction du ministre de l’environnement, renvoyée pour son opposition aux forages pétroliers en Guyane, la nouvelle majorité a déjà montré les limites de ses convictions écologiques.
On apprend dans le même temps que le ministre du redressement productif aurait rouvert le dossier du gaz de schiste…
On nous annonce que ce Grenelle réunira les ministres Delphine Batho, la ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, ainsi qu’Arnaud Montebourg (Redressement productif), Cécile Duflot (Logement) et Geneviève Fioraso (Recherche).
On y parlera fiscalité écologique, c'est-à-dire malus bonus pour l’automobile et le logement mais aussi biodiversité…
Et pourtant nous ne prendrons pas le quart des décisions qu’ont pris les Allemands…. Car nous restons dans un système d’incitation coûteux là il faudrait précisément des investissements concrets.
Outre Rhin, la sortie du nucléaire à marche forcée a conduit le gouvernement à élaborer une stratégie énergétique ambitieuse qui porte ses fruits depuis 2009.
On estime que l’ensemble des emplois liés à l’économie verte représente 1,8 millions d’embauches en Allemagne. Le poids de l’économie verte représenterait déjà jusqu’à 5% du PIB.
Mieux encore, les investissements réalisés pour l’optimisation d’énergie devraient permettre à l’Allemagne d’économiser 10 milliards d’euros par an !
Par ailleurs, l’Allemagne se positionne déjà comme le premier exportateur de technologies vertes, sur un marché du photovoltaïque et de l’éolien qui devrait connaître une croissance de 20% par an…
Conclusion : une stratégie claire tournée vers l’économie verte génère de l’emploi, des économies pour le budget, des exportations et de la croissance.
Or à notre connaissance, il n’y a pas eu besoin de Grenelle de l’environnement pour instaurer ce cercle vertueux de l’économie verte.
Parfois, la volonté politique vaut mieux que la concertation…