Fessenheim : les magnifiques résistants cosmopolites de Greenpeace en procès à Colmar
55 militants venus du monde entier, de 14 pays différents, la plupart européens mais aussi australien, turcs, israélien…, et parmi eux 2 français, 21 allemands, 7 italiens, 3 autrichiens, 3 hongrois…, s’étaient introduits en mars dernier dans la centrale de Fessenheim. Certains d’entre eux étaient parvenus à grimper sur le dôme de l’un des réacteurs pour y déployer une grande banderole sur laquelle étaient hurlés les mots : « STOP RISKING EUROPE » (« Ne mettez pas l’Europe en danger ! »).
Ces 55 courageux militants sont jugés aujourd’hui par le tribunal de Colmar.
Ce n’est pas la première fois que Greenpeace parvient à démontrer qu’une intrusion dans une centrale nucléaire, et en grand nombre, est possible en France, dans ce pays arrogant où la sureté et la sécurité des installations nucléaires sont clamées indéfectibles, et où pourtant un attentat peut tout à fait y être commis malgré la présence sur place d’une unité spéciale de la gendarmerie. Pas plus que celle de Fessenheim, les centrales de Nogent-sur-Seine et de Cruas, en 2011, et du Tricastin en 2013 n’avaient résisté à l’assaut des activistes antinucléaires.
Et cette démonstration a donc été infligée également à la plus vieille centrale de France en activité, dans ce pays où un premier ministre peut, encore récemment, quand rien n’est résolu à Tchernobyl (en Ukraine) et encore moins à Fukushima, affirmer devant un parterre
de patrons radieux, irradiant de bonheur à l’écoute de paroles aussi dénuées de sens commun : « la filière nucléaire est plus que jamais une grande filière d'avenir » !
C’est ce mensonge, ce conformisme crasse et ce mépris jeté à la face de ses concitoyens que ces militants courageux vont devoir affronter au travers du réquisitoire du procureur de la république, représentant de l’Etat, dans ce prétoire où sera néanmoins énoncée une vraie justice si le juge sait résister aux pressions d’un exécutif déliquescent, pour ne pas dire aliéné.
Dans la salle d’audience, et aussi certainement dehors, car en général la police a pour consigne d’y limiter autant que faire se peut l’accès, d’autres militants viendront manifester leur soutien. Elle est la seule attitude responsable devant le danger que font courir à l’humanité toute entière ces instruments de destruction que sont ces centrales bien trop incontrôlables, et à laquelle appellent le C.S.F.R. (Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin), Stop Fessenheim, Alsace nature et Stop transports – halte au nucléaire.
EELV comme d’habitude, bien entendu, n’en dit pas un mot sur son site officiel.
Quant à la presse française n'en parlons pas. A part L'Alsace, le Républicain Lorrain, 20 minutes et la Nouvelle république, reprenant in extenso ou réduite la dépêche AFP, c'est le silence complet. En Italie en revanche, toute la presse en parle. Mais il est vrai que dans ce pays les citoyens ont fait le choix de totalement se passer de nucléaire. Sans qu'ils en soient pour autant à s'éclairer à la bougie. Pas plus qu'au Japon où toutes les centrales ont été arrêtées en un peu plus de 6 mois.
Patrick Samba
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