Feux sur les farines animales !
Bruxelles, après l’épisode de la vache folle vient d’autoriser à nouveau l’usage des farines animales pour nourrir les poissons. En France, la Ministre en charge de l’écologie Delphine Batho (PS) s’en inquiète, jusqu’à le déplorer. N’y a-t-il pas sur émotion de sa part après l’affaire de la viande de cheval ?

Ah ! Les politiques toujours à la recherche d’une émotion qui pourrait les rapprocher un peu plus des électeurs. Plutôt que de travailler leurs dossiers sur le fond, ils communiquent… Mme Batho n’échappe pas à la règle. Quel sens a son intervention ? Qu’elle souhaite la création d’un label définissant la qualité de ces farines, pourquoi pas.
On est un peu effaré quand elle avoue, innocemment « Je n’avais pas vu cette décision qui datait du mois de janvier et qui a été rendue publique la semaine dernière par la Commission européenne, et j’en pense le plus grand mal ». Elle a des services, qui devraient la tenir informée.
Désarmante, elle affirme : « Ce n’est pas dans la logique de la chaîne alimentaire que de donner de la viande à manger à des poissons.
Oups, elle a oublié de réviser ses manuels scolaires : les poissons que nous mangeons sont carnivores ! Certes ils n’ont pas l’occasion de manger du cochon… mais bref, ils mangent leurs congénères !
Enfin je croyais naïvement qu’être écologique c’était lutter contre le gâchis et cette filière de farine correspond justement à ce souci de bonne récupération.
Bon, elle ne consulte pas ses services, mais tout de même cette décision de Bruxelles a été prise, principe de précaution oblige, après l’avis d’experts dûment mandatés.
Bon, si mes amis socialistes, avant de s‘engouffrer dans la brèche de la bêtise voulait bien prendre connaissance de l’avis de Jean-Louis Peyraud, directeur de recherche à l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) : « Attention, il faut éviter toute confusion. Il ne s’agit en aucun cas des farines animales des années 90, mais de protéines animales transformées [PAT]. »
Que les associations de consommateurs exigent un étiquetage clair pour indiquer qu’un poisson a été nourri avec des farines animales, va donc le bon sens de la transparence.
Pour information auprès nos écolos de salon, Le même Jean-Louis Peyraud explique : « Après l’interdiction des farines animales, les aquaculteurs ont dû recourir à des farines de poisson, de soja ou à de l’huile de palme, ce qui a eu un coût environnemental élevé », et de conclure : « Techniquement et écologiquement, réutiliser ces sous-produits est un bon choix. Mais il existe un réel problème d’acceptabilité sociale. »
Le rôle de notre ministre de l’écologie ne devrait pas être justement de faire la pédagogie nécessaire pour expliquer cela, au lieu d’induire en erreurs nos chères têtes blondes ?
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