Gaz de schiste... Pour l’Algérie
Le président a fait fort, très fort. Bien sûr, tout le monde pensera à l’épisode de la repentance, pardon, « de souffrance et de système injustice » (ça ne s’appelle pas de la repentance, ça ?), sans oublier les nombreuses promesses d’aides pour le développement de l’économie de l’Algérie mais aussi du Maroc mais un autre scandale est à noter dans cette visite qui sent de A à Z l’échec, l’impuissance et la prosternation du président : le gaz de schiste.

Officiellement, la France a renoncé à l’exploitation du gaz de schiste, parce qu’ayant un impact trop important sur l’environnement : à l’heure actuelle, son exploitation passe obligatoirement par la fracture de la roche, qui se fait avec l’aide d’eau projetée à très haute pression, ainsi que d’acide. De nombreux problèmes se posent alors : les accidents sont vite arrivés, et leur maîtrise est encore pire que celle du pétrole : aux Etats Unis, de nombreux accidents ont déjà eu lieu.
Et ce, malgré le négationnisme de certaines personnes, qui prétendent déjà que la non exploitation du gaz de schiste est une erreur, tout comme ils prétendent que le nucléaire est une énergie sûre, mais ceci est un autre débat.
Bref, actuellement, le gaz de schiste, en France, n’est pas autorisé, au moins jusqu’à ce que d’autres méthodes soient employées pour fracturer la roche. Et devinez quel pays va expérimenter ces nouvelles méthodes ? Je vous le donne en mille : l’Algérie.
Le scandale est double : d’un côté, du gouvernement français, qui, à l’instar des essais et des déchets nucléaires, préfère se dédouaner de toute saleté écologique en exportant les problèmes, réitérant, une fois encore, cette erreur qui aura pourri tellement de pays… Sans pour autant supprimer réellement la pollution en France, puisque bien d’autres sources sont toujours d’actualité.
De l’autre côté, l’Algérie, qui ose accepter cet arrangement odieux, réitérant, elle aussi, les mêmes erreurs politiques. Toutes ses ressources naturelles sont en train d’être dilapidées dans un but uniquement à court terme, sans jamais se soucier de l’impact sur le moyen et long terme, et sans se soucier aucunement de sa population ni de son environnement qui aura à subir, une fois encore, des extractions qui, n’en doutons pas, vont tout saccager.
Certaines personnes vont me rétorquer que le gaz de schiste est une énergie d’avenir, puisque les vieux fossiles commencent à se faire rare, mais ceci est une triple erreur caractéristique de nos modes de pensées. D’abord, évidemment, parce que, comme le pétrole, le gaz ou le charbon, le gaz de schiste existe en quantité limitée : même si cela repousse l’échéance de quelques dizaines voir, centaines d’années, la finalité reste la même, au bout : une fois l’exploitation finie, que fera t-on ? La solution n’est pas encore donnée.
Ensuite, parce que son extraction n’est pas du tout propre. Quant bien même on trouve une autre solution que celle utilisée actuellement, qui inflige de gros dégâts sur l’environnement et les populations proches, la finalité reste la même : l’extraction du gaz passe par la destruction de la roche. Que va t-on faire des roches détruites ? Seront-elles encore saines ? A l’instar de l’uranium qui a été disséminé un peu partout en France…
Troisièmement, et non pas des moindres : pourquoi toujours rechercher de nouvelles exploitations d’énergie quand il suffirait de réduire la population ainsi que la consommation ? Réduire l’un ou l’autre entraînerait déjà une réduction drastique des énergies actuelles, réduire les deux nous rendrait bien moins dépendants de ces énergies non renouvelables qui ont impact néfaste sur l’environnement mais aussi sur nous, puisque cela nous rend paresseux au point qu’une bonne partie d’entre nous préfèrent emprunter l’ascenseur quitte à attendre 5 minutes plutôt que de descendre les 2 ou 3 étages qu’il y’a…
Se tourner vers de nouvelles énergies qui ne feront que retarder l’échéance de la fin de notre système actuel, avec, en plus, des énergies non renouvelables et dommageables pour l’environnement, est un non sens absolu, qui n’est qu’une fuite en avant, nous projetant d’autant plus vite vers le ravin qui nous attend tout là haut. Pourquoi ne pas vouloir réduire la consommation ? Et je ne parle même pas de retourner aux chandelles ni de retourner dans des grottes, mais bel et bien de n’utiliser l’énergie que lorsqu’elle nous est réellement utile ! Quel intérêt d’avoir des ascenseurs pour 2 ou 3 étages alors qu’à pied, on monte plus vite ? Quel intérêt que de laisser les lumières allumées la nuit, dans les entreprises ou sur les autoroutes, même si elles ne sont quasiment pas utilisées la nuit, et que les phares des voitures suffisent largement ? Quel intérêt d’extraire quantité de pétrole pour traiter nos cultures alors que des méthodes naturelles existent ? Quel intérêt d’utiliser un nouveau sachet à chacune de vos courses alors qu’il suffit de reprendre le précédent ?
Le nombre d’exemples d’utilisation d’énergie absurde, de gaspillages, est quasiment illimité.
Et cette voie vers le gaz de schiste est une imbécillité de plus, qui ne pourra qu’être condamnée pour les générations futures, qui devront vivre avec un environnement saccagé. Pourquoi ne pas faire les bons choix dès maintenant ?
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