Grenelle de l’environnement : la montagne accouchera d’une souris
Prévue en octobre, Jean-Louis Borloo ne pourra satisfaire, sur tous les sujets qui fâchent ou divisent, les exigences pourtant justifiées des défenseurs de l’environnement.
Quand Bougrain-Dubourg déclare avoir vécu « des moments historiques », était-il totalement lucide ? Croit-il vraiment que la question nucléaire sera abordée et débouchera au moins sur un moratoire ?
Rien n’est moins sûr, car Nicolas Sarkozy considère que le nucléaire est la solution révée pour lutter contre le réchauffement de la planète et Jean-Louis Borloo a déclaré que le nucléaire était une énergie renouvelable ! Ils ne voudront pas écouter les critiques concernant le délicat problème de gestion des tonnes de déchets radioactifs qui s’entassent çà et là dans notre pays, sans solution satisfaisante de traitement.
D’ailleurs, la coordination « Sortir du nucléaire », laquelle regroupe nombre d’associations à vocation environnementale, n’a pas été invitée à participer aux débats.
Au sujet des OGM, il n’y aura pas non plus de moratoire. Il faudrait pour cela que le gouvernement traite le problème des pesticides dans son ensemble, car c’est bien de cela qu’il s’agit. En effet, une plante OGM possède des pesticides dans ses fibres, insecticides censé repousser les attaques des insectes prédateurs (lesquels finissent par s’y accoutumer) et pesticides qui se retrouvent dans nos assiettes.
Le rêve pieu des écologistes de voir les expérimentations se limiter à une culture sous serre, afin d’éviter la dispersion des spores contaminés, ne sera pas exaucé.
Quant à la relance des énergies propres et renouvelables, la tendance actuelle vise plutôt à les rendre moins accessibles au plus grand nombre, et on ne voit pas pourquoi le gouvernement changerait de position à ce sujet.
A l’évidence, le Grenelle de l’environnement accouchera donc d’une souris.
A l’exemple d’une taxe sur les poids lourds, censée favoriser le report des marchandises de la route vers le rail, laquelle n’aura d’autre conséquence que la diminution du pouvoir d’achat du consommateur.
En effet, si on applique une taxe sur les poids lourds utilisant la route, les transporteurs répercuteront cette taxe sur le fret transporté et, en fin de compte, ce sont les consommateurs qui paieront l’addition et il y aura autant de camions sur les routes.
Aujourd’hui, pour beaucoup de spécialistes du fret ferroviaire (r-shift-r, et d’autres), la solution passe d’abord par la mise au point d’une nouvelle technologie, s’inspirant du modèle TGV, permettant de rouler à 130 km/h, de franchir des pentes supérieures à 3 %, et un chargement/déchargement du fret en moins de cinq minutes.
C’est à ces seules conditions que le fret ferroviaire sera plus attractif que le routier, plus compétitif en termes de vitesse, prix et fiabilité.
Nul doute que la queue basse et les yeux baissés, les associations quitteront la table de négociation, avec quelques sucettes bio en guise de placebo.
C’est pour ces raisons que beaucoup d’organisations écologistes ont d’ores et déjà lancé un appel au boycott de ces journées de dupes.
Il ne s’agit pas pour eux de pratiquer la politique de la “chaise vide”, mais plutôt de se refuser à être la caution d’un gouvernement qui veut seulement se donner un look de defenseur de l’environnement.
Ces contestataires pensent qu’il serait plus constructif d’organiser d’abord des tables rondes sur les différents sujets, puis d’inviter le ministre a en débattre car pour eux, la protection de l’environnement ne doit pas se limiter à la protection des petites fleurs et des petits oiseaux.
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