Il n’y aura plus de cultures OGM en plein champ en France
Attendant toujours la réponse du gouvernement, l’INRA annonce, dans un communiqué de presse publié samedi dernier, qu’elle met fin à son essai OGM en plein champ.
- Samedi 13 juillet 2013, un technicien INRA procédait à la dévitalisation de l’essai sur des peupliers génétiquement modifiés – Photo Presse INRA
L’Institut National de la Recherche Agronomique avait obtenu l’autorisation de faire des expérimentations scientifiques sur des peupliers génétiquement modifiés en 2007. Elles se sont déroulées dans son centre de recherches situé à Ardon, près d’Orléans (Loiret). L’objectif était triple :
- acquérir des connaissances dans les processus de formation du bois,
- étudier la lignine, composant qui donne sa rigidité au bois, pour la réduire afin d’en extraire la cellulose, nécessaire à la production de papier et de biocarburant de deuxième génération (produit à partir de matériaux non alimentaires),
- évaluer l’impact des plantes génétiquement modifiées sur la biodiversité microbienne du sol.
Autorisées jusqu’au 31 décembre 2012, l’INRA souhaitait poursuivre les recherches pendant les cinq prochaines années.
Dans ce domaine, la procédure d’autorisation est particulièrement contraignante. Plusieurs avis et consultations sont demandés :
- Avis du HCB, Haut Conseil des Biotechnologies, composé d’un avis du Comité scientifique sur l’évaluation des risques environnementaux et sanitaires potentiellement associés à cet essai en champ, et d’une recommandation du Comité économique, éthique et social (CEES). Cet avis a été rendu le 22 avril dernier. Le Comité scientifique, s'est montré favorable du fait que l'essai ne "présente pas de risques identifiables pour la santé humaine ou animale ou pour l'environnement. Les mesures pour limiter la dissémination sont en adéquation avec les risques propres à l'espèce et à la conduite de l'expérimentation et de nature à prévenir toute dissémination et persistance après expérimentation." Parallèlement, une majorité des membres présents du CEES a recommandé l'arrêt de l'essai, au motif que "les éventuels débouchés industriels posent des interrogations aux plans socio-économique et éthique".
- Consultation du public, qui s’est déroulée du 6 au 27 mai,
- Décision du ministère de l’Agriculture, après accord du ministère de l’Environnement.
Les associations anti-OGM ont fait entendre leur voix durant la consultation publique. Attendue pour la mi-juin, la réponse du ministère de l’Agriculture a tardé à venir. Le changement de ministre de l’Environnement le 2 juillet n’a pas joué en la faveur de l’INRA, Philippe Martin, le nouveau ministre, n’ayant jamais caché ses positions anti OGM.
Ne voulant pas être confronté à un refus, l’ensemble de ces éléments a peut-être conduit l’INRA à renoncer à sa demande.
Organisme public de recherche, l’INRA souhaite maintenir ses compétences et une capacité nationale d’expertise dans le domaine des OGM. Afin de compléter ses premiers résultats, l’Institut pourrait proposer de nouveaux essais en plein champ dans un avenir proche.
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