L’AIE et les gaz de schiste
La position de l'Agence Internationale de l'Energie dans la problèmatique des gaz de schiste sera connue le 29 mai 2012.
Selon les déclarations de Fatih Birol, le responsable des études économiques de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), début février, l’ "AIE veut fixer des règles strictes en matière de gaz de schiste a déclaré, dans le cadre du Forum économique mondial de Davos, que son institution se prépare à proposer des règles strictes pour l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels et qu’elle demandera au G20 de les adopter".
Fatih Birol a reconnu que cette industrie engendrait des difficultés liées à un usage excessif d’eau et de produits chimiques. Mais « la bonne nouvelle est que ces problèmes peuvent être résolues grâce au recours aux meilleurs technologies et pratiques envisageables », a-t-il déclaré. Une réunion serait déjà prévue le 7 mars en Pologne (*) pour tenter de rapprocher les points de vue de plusieurs pays gaziers participants tels que la Russie, l’Australie, l’Afrique du Sud ou le Mexique. Fatih Birol a également évoqué le problème des gazoducs qui, généralement appartiennent à des pays producteurs de gaz conventionnels, donc peu motivés à prêter leurs infrastructures à cette dangereuse concurrence.
Mais le même Fatih Birol déclarait, il y a peu "L'opposition au gaz de schiste en Europe est un problème" et les multiples mouvements de contestation qui se sont organisés en Europe contre l'exploitation du gaz de schiste, en raison notamment d'inquiétudes d'ordre écologique, constituent un problème majeur pour une industrie qui pourrait devenir très importante, a-t-il estimé ce 7 mars. "L'extraction de gaz naturel enfermé dans des roches de schiste a révolutionné les perspectives de l'offre énergétique aux Etats-Unis, mais dans de nombreux pays européens, les craintes que la technique utilisée ne conduise à un désastre écologique ont empêché le Vieux Continent de connaître une telle révolution", a expliqué Fatih Birol lors d'un entretien téléphonique au Dow Jones Newswires. "Il y a des mouvements de contestation dans de nombreux pays, et dans certains d'entre eux, [l'exploitation de ce gaz] est déjà interdite", a-t-il rappelé. Les inquiétudes concernant l'impact de la production du gaz de schiste sur l'eau potable sont légitimes, mais elles peuvent être levées si l'on emploie la meilleure technologie et une régulation appropriée, a indiqué l'économiste. La réglementation actuellement en vigueur en Europe n'est pas adaptée, c'est pourquoi l'AIE a décidé de convoquer mercredi une réunion à Varsovie, en Pologne, pour débattre des meilleures pratiques environnementales avec les entreprises du secteur et les dirigeants politiques, a expliqué Fatih Birol.
En conséquence, l'AIE doit publier le 29 mai des recommandations sur les meilleures pratiques à adopter pour l'exploitation du gaz de schiste.
La France et la Bulgarie ont interdit l'extraction de gaz de schiste, pour des motifs écologiques, et la découverte au Royaume-Uni d'un gisement qui pourrait s'avérer très important a été accueillie par plusieurs manifestations.
La technique de fracturation hydraulique utilisée pour l'extraction de ce gaz est particulièrement contestée. Elle implique l'injection d'un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques à forte pression dans les roches pour les faire éclater. Les opposants au gaz de schiste affirment que les produits chimiques ou le gaz lui-même pourraient contaminer l'eau potable. Les entreprises du secteur affirment pour leur part que la technique de la fracturation hydraulique est sûre et la pollution rare. L'AIE estime que la production de gaz de schiste pourrait atteindre 428 milliards de mètres cubes en 2035, ce qui équivaut quasiment à la production totale actuelle de gaz naturel du Moyen-Orient.
M. Fatih Birol est l’Économiste en chef et le Directeur du bureau responsable de l’analyse économique de la politique énergétique à l’Agence internationale de l’énergie, organisation dont le siège se trouve à Paris. Il supervise la publication phare de l’AIE, intitulée « World Energy Outlook », réputée être la source qui fait le plus autorité en ce qui concerne les analyses de la situation énergétique et les projections dans le domaine de l’énergie. M. Birol est un conseiller essentiel pour les pays membres de l’AIE en matière de sécurité énergétique et de changement climatique. Il a par ailleurs récemment créé le Conseil des entreprises du secteur de l’énergie, qui réunit des dirigeants d’entreprises liées à l’énergie de tout premier rang mondial, pour présenter le point de vue des entreprises au sujet des défis très divers à relever sur les marchés de l’énergie. M. Birol est l’auteur de fréquentes communications diffusées dans la presse écrite et les médias électroniques ; de plus, chaque année, il prononce de nombreux discours à l’occasion de grands sommets et conférences internationaux.(Agence ECOFIN)
Selon l'éclairage du Journal « LE MONDE ECONOMIE » du 27.02.12 par par Martin Wolf, éditorialiste économique :Le monde connaît une révolution du gaz naturel. L'Agence internationale de l'énergie évoque elle-même un "âge d'or du gaz". Si un tel optimisme s'avérait justifié, les conséquences seraient bien plus importantes qu'une dissolution douloureuse de la zone euro, et surtout positives sur le plan économique. La montée en puissance économique des pays émergents va faire croître de manière spectaculaire la demande d'énergie commerciale dans les décennies à venir. Le gaz est donc important. Cette révolution a un nom : "fracturation hydraulique". Comme pour pratiquement toutes les innovations technologiques du XXe siècle, celle-ci a vu le jour aux Etats-Unis. La US Energy Information Administration (EIA) explique que "la mise en oeuvre simultanée du forage horizontal et de la fracturation
(*) Location and date(s) of workshop :
Warsaw : 7 March 2012 Organiser(s) : IEA hosted by Polish Ministry of Economy and co-hosted by Mexican Ministry of Energy Contact(s) : [email protected]
Varsovie : 7 Mars 2012 Organisateur (s) : AIE organisé par le Ministère polonais de l'Economie et co-organisé par le ministère mexicain de l'Énergie Contact (s) : pawel.olejarnik @ iea.org
L'objectif de l'atelier organisé par l'AIE et hébergé par le ministère polonais de l'Economie et co-organisé par le ministère mexicain de l'Énergie était de trouver des idées et des informations de haut niveau auprès des experts dans l'industrie, l'élaboration des politiques et d'autres parties prenantes concernées dans les différentes parties du monde sur les perspectives pour le gaz naturel non conventionnel (gaz de schiste) et d’éclairer son impact sur l'environnement. À la suite du rapport spécial de l'an dernier "Entrons-nous dans un âge d'or du gaz ?", les perspectives de cette année mondiale de l'énergie est de publier un rapport spécial sur le sujet d’ici le 29 mai 2012. L'atelier était de nature informelle et était sur invitation seulement.
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