• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Environnement > L’enfumage écologique français…

L’enfumage écologique français…

Dans un article en date du 25 mars 2008 je dénonçais le scandale écologique et humanitaire occasionné par la culture intensive du palmier à huile. Pour résumer, c’est en Asie que ce genre de pratique est la plus répandue puisque l’on peut citer en premier le ravage de la déforestation indonésienne pour laquelle était mis en cause des multinationales, entre autre : Nestlé.

En effet, depuis cinquante ans, on a assisté au saccage de plus de 72% de la forêt tropicale humide, la bagatelle de 28 millions d’hectares, dont une partie encore en forêts primaires et en tourbières à l’écosystème fragile, et qui occasionne une émission énorme de gaz à effet de serre (GES) lorsque l’on modifie ce biotope ; d’autant plus qu’est utilisé le « paraquat » dans les plantations, pesticide neurotoxique particulièrement virulent et interdit en Europe. Saccage perpétré pour planter du palmier à huile afin de produire, à Riau en Malaisie, des huiles à bas prix pour cosmétiques, ou alimentaires, et aussi des agro-carburants.

Ces imprécations furent peines perdue et se noyèrent dans le flot des articles des gens sensés dénonçant cette nouvelle entorse productiviste à l’encontre de l’équilibre écologique précaire de la planète. On en a pour preuve l’accentuation de la consommation des huiles de palmes dans l’agro-alimentaire et les cosmétiques, mais surtout dans les agro-carburants, le dada des inconscients, des incapables technocrates et irresponsables politiques européens.

Alors, afin que la France ne soit pas en retard dans la déforestation de la Malaisie, dans le déplacement de ses peuplades indigènes, elle a ouvert des négociations par l’intermédiaire de son conseil régional du Languedoc-Roussillon pour l’implantation à Port la Nouvelle d’une usine d’importation, de stockage, de transformation de cette huile. On en connaît la raison, c’est que l’on assiste à un détournement massif de la production d’huile de colza et de tournesol pour la production d’agro-carburant, l’huile de palme sera donc le palliatif incontournable pour l’agro-alimentaire quand elle n’ira pas elle aussi dans le réservoir des bagnoles transformée de fait en éthanol.

Par conséquence, une fois de plus on va dévaster la planète car d’ici vingt ans il n’y aura plus de forêt primaire en Indonésie grâce au productivisme automobile. Et n’oublions pas que les terres cultivables détournées au profit des véhicules thermiques (y compris les hélicoptères des « hélicolos » tartufes du style Yann Arthus Bertrand) sont des surfaces en moins pour nourrir les individus sur une terre où l’on compte pourtant dèjà 1 milliard de délaissés souffrant de la faim.

Avec l’autorisation contestée, donnée par Borloo, de la recherche en gaz de schiste, c’est avec l’usine à huile de palme la confirmation que l’écologie n’intéresse nullement le gouvernement actuel qui n’a pondu le Grenelle de l’environnement que pour la façade électoraliste ; le pire c’est que de prétendus verts aient participé à cette mascarade, c’est sans doute là le summum de l’enfumage politique.

On devrait d’ailleurs demander à Madame Joly, présidentiable de la nébuleuse Europe-Ecologie, ce qu’elle pense de tout cela, elle qui n’y connaît rien en écologie et qui n’est là que pour se faire une carrière politique, ce qui lui était plus difficile auprès de Bayrou.

 Ne parlons pas des socialistes du Languedoc-Roussillon tant leur incompétence écologique apparaît de plus en plus au grand jour…


Moyenne des avis sur cet article :  4.09/5   (22 votes)




Réagissez à l'article

11 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 10 février 2011 11:30

    Être écologiste, ce n’est pas absorber bouche bée les belles images d’un film financé par des multinationales, qui délocalisent dans des pays où les règles sociales et environnementales sont inexistantes. C’est comprendre que les responsabilités en matière de pollution sont différentes entre ceux qui essaient de survivre, et ceux qui ne pensent qu’à faire du profit coute que coute ? voir article ci-dessous

    http://2ccr.unblog.fr/2010/10/23/ecolo-ecolo/


    • ecophonie ecophonie 10 février 2011 12:08

      Il me semble que l’huile sert pour les biocarburant de type gazole et non essence. Vu la proportion de diesel par rapport à l’essence en france, c’est pas près de s’arrêter.
      Les écolos ont ils un avis sur la promotion du diesel par rapport à l’essence et vice versa.
      Relever les taxes sur le diesel et baisser un peu sur l’essence qui pourrait inverser un peu cet état de fait que vous dénoncez.


      • pens4sy pensesy 10 février 2011 12:25

        Ce qui se passe en Indonésie est effroyable. Les puissances financières sont énormes, la corruption incalculable. Comme ailleurs, au Brésil ou en Afrique. Les populations et l’environnement n’ont aucune valeur au yeux du Capital. C’est très triste et on n’en voit pas la solution sauf hélas, violente et radicale. S’il n’y a plus rien a perdre, les affrontements seront inévitables.


        • Mengneau Michel Mengneau Michel 10 février 2011 12:35

          A la limite, que ce soit du diésel ou de l’essence on s’en fout, le problème c’est le détournement de la terre nourricière, de la déforestation, au profit des carburants.

          Inéluctablement le pétrole va aller en augmentant, l’étanol agricole aussi lorsque l’on voit pour la seconde fois la flambée du prix des céréales, la question est de savoir si nous continons une politique de productivisme automobiles, même électriques, ou si on fait un effort plus important sur la collectivisation des transports, dont d’ailleurs la TIPP pourrait être une aide puisqu’elle va en partie aux budget des régions. Il ne s’agit donc pas de baisser la TIPP ce qui n’aurait qu’un effet momentané au regard des augmentations à venir, mais de l’utiliser pour faire la transmission à une autre forme de transport nettement moins polluant.


          • ecophonie ecophonie 10 février 2011 14:11

            Bon et quand les écolos oseront ils dénoncer publiquement cet enfumage politique ?
            Parce qu’on vous entend dire le nucléaire c’est pas bien et faire du vélo, du covoiturage c’est bien. Tout ça c’est facile à comprendre pour le péquin moyen, c’est donc un bon moyen d’avoir des militants.
            Mais la politique, ça se fait pas avec des ruptures, ça c’est juste bon pour exister. Pour faire de la vrai politique et faire des changements dans la société, faut d’abord intégrer cette réalité, la prendre en compte et dire ce qui na va pas, l’infléchir expliquer au citoyen ce qui n’est pas évident de prime abord.
            Réfléchir au sacro saint tout diesel, oser expliquer au français, dans les médias et de façon soutenue qu’il faut sortir du bio carburant... c’est compliquer mais j’appelle ça avoir des convictions, si les écolos sortent un peu de leurs antiennes antinucléaire et autre forme de transport nettement moins polluant (mais encore) pour parler concret, ça parlera peut être vraiment au gens.


          • LE CHAT LE CHAT 10 février 2011 12:48

            toutes ces forêts remplacées par des alignements à l’infini de palmiers à huile , c’est un désastre écologique ! la faune indonésienne et malaise est l’une des plus riches avec ses orang outangs , ses rhinocéros , ses tapirs , ses tigres et panthères longibande , ses gibbons et nasiques qu’on ne trouve nulle part ailleurs ! smiley


            • orage mécanique orage mécanique 10 février 2011 14:59

              ok sur l’absurdité de la situation.
              ok sur nos écolos Tartuffe qui préférent vendre leurs âmes plutôt que de mener une vraie révolution sociale.
              Toutefois ne vous trompez pas d’ennemi, ce n’est pas les biocarburants mais la politique actuelle qui est un problème.
              Les biocarburant font partie de la solution mais ne sont pas LA solution.
              Aujourd’hui on recherche LA solution dans tous les domaines alors qu’il y a une multitude de solution mais au lieu de rapporter beaucoup à peu, elles rapporteraient un peu à tout le monde.

              Je ne sais plus qui avait lancé cette idée de créer la société Terre qui ferait payer ses services au même titre qu’une société lambda. Ça parait pas mal pour réguler ce type de dérive et toutes celles équivalentes. 
              Une fois qu’on leur aurait présenté la note de la déforestation, de la santé publique, des autochtones, de l’appauvrissement du sol, du transports etc et que leur huile aurait un prix 3x de celui actuel, les choses se régleraient toutes seules  


              • ecophonie ecophonie 10 février 2011 16:32

                Votre dernier paragraphe : c’est de la tartufferie en barre, désolé, du verbiage comme la taxe tobin ou la moralisation du capitalisme. Je souhaite que ça arrive mais il y a plus concret dans l’immédiat.
                Et non le biocarburant sous cette forme n’est pas une solution ni même une partie de la solution, c’est même un problème. 


              • orage mécanique orage mécanique 10 février 2011 18:04

                quel concret ? à part faire sauter les bateaux je ne vois pas !

                ça fait pas d’aujourd’hui que ça date et des articles, et des indignations et ..... rien quetchi c’est de pire en pire,

                il n’y a rien de rien qui se passe si on ne touche pas au porte feuille de ceux qui commercialisent ces aberrations, ça continu tranquillou.

                Les biocarburant ne sont pas une aberration ce qui est une aberration, c’est faire une monoculture à 10 000 km pour ramener par bateau cette culture pour produire une huile dangereuse pour la santé (en plus, l’utilisation en huile dans l’agroalimentaire à autant à voir avec le coût moindre qu’à la pénurie du au biocarburant)


              • Polo 10 février 2011 17:23

                Sur la politisation de l’écologie en france, et le fait qu’elle est parfois à côté de la plaque, j’avais trouvé des références intéressantes sur http://www.infoselec.net/developpement-durable/ecologie-politique.html 


                • Mengneau Michel Mengneau Michel 11 février 2011 09:21

                  Je l’ai déjà fais dans l’article : « La bagnole, la fin d’une épopée.. » qui d’ailleur doit être sur le site de carfree, sur celui-ci, le Grand soir et Bellaciao

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès