L’été, la saison des massacres d’insectes
Avez vous déjà roulé sur un chat ? Quelle atroce sensation, n’est-ce pas ? Et ce sentiment de culpabilité qui va vous accabler durant quelques jours, voir, pour toujours, ce n’est pas vraiment agréable. Mais, heureusement, ce n’est pas tout les jours que ça arrive, et bien des conducteurs n’ont jamais écrasés de chat. Et les oiseaux ? Avez vous déjà roulé dessus ? Ca peut aussi arriver, et la sensation est identique à celle d’un chat : pauvres bêtes ! Mais ceci n’est que l’arbre qui cache la forêt des massacres généralisés, qui va reprendre joyeusement maintenant que le beau temps est enfin arrivé.

Je veux bien sûr parler des insectes. Qui a déjà roulé dessus ? Qui en a tué en en percutant ? Tout le monde, sans exception. Combien de victimes ? Personne ne saura me répondre, pour deux raisons essentielles : la première, parce que, bien souvent, on ne voit pas les dommages que l’on cause, la seconde, plus grave, c’est parce que, systématiquement, on s’en fout complètement. Au mieux, ou plutôt, dans le pire des cas, on va pester contre l’insecte devenu bouillie en moins d’une seconde parce qu’il aura salit la belle carrosserie de sa voiture…
Vous me direz alors qu’il y’a des millions d’insectes et qu’en écrasez quelques uns n’est pas dramatique. En effet, en écraser quelques uns n’est pas dramatique en soit. 2 bémols cependant : ce n’est que rarement seulement quelques uns, vous pouvez en tuer des centaines en une seule journée sans difficulté, et en plus de ça, si l’on additionne le nombre des usagers de la route, qui s’élève à plusieurs milliards de par le monde, ce n’est plus quelques uns insectes que l’on tue, mais plutôt quelques milliards, uniquement avec nos voitures ! Car à côté, il ne faut pas oublier nos nombreuses lumières souvent inutiles, véritables pièges à insectes qui en tue, là aussi, des millions, si ce n’est plus. Heureusement que désormais, la loi qui oblige les commerçants et les bureaux durant la nuit, s’ils ne sont pas présents, est effective… Mais les habitations et les éclairages publics n’étant pas concernés, les massacres continueront.
Je devine vos commentaires : il y’en a qui vont me rétorquer qu’on n’a que faire que des mouches ou des moustiques meurent, il y’en a des milliards et arrivent très bien à se reproduire suffisamment pour pourrir nos vies. Déjà, en dehors du fait que ces insectes nourrissent oiseaux et araignées font qu’ils restent indispensables, il faut mettre en avant un autre problème : la méconnaissance de la faune et des insectes en particulier. Certes, que des mouches se fassent percuter n’est effectivement pas vraiment dramatique, sauf que cela ne concerne de loin pas que ces insectes qu’on considère nuisible : papillons, sauterelles, lucioles, abeilles, frelons, guêpes, taons, coccinelles… En fait, tout les insectes volant sont concernés, et même les rampants, pour peu qu’ils prennent le risque de s’engager sur une route : à votre avis, à côté des hérissons morts sur la route, combien d’insectes ? Bien plus, de façon certaine.
Evidemment, si vous passez à côté de vaches, vous allez anéantir bon nombre de mouches, mais dans une forêt, les mouches sont de très loin pas les insectes majoritaires : bonjour la boucherie.
Alors, que faire ? La solution la plus radicale, évidemment, est de ne plus rouler. Mais je doute que cette solution fasse l’unanimité :bien des conducteurs ne le sont que par obligation. La solution de ne rouler que si cela s’avère nécessaire est déjà plus réaliste. Réduire son allure dans les coins sensibles, notamment sur les routes empruntant des forêts ou des prairies, réduira déjà de beaucoup ces tueries. De plus, la nuit, évitez de rouler avec les feux de route, qui éclaire énormément et vont attirer bien des insectes au milieu de votre chemin, les feux de croisement suffisent généralement.
Pour le reste, vu qu’il n’est pas vraiment possible de ne tuer aucun insecte en roulant, la meilleure chose à faire est de compenser, en favorisant par exemple la pollinisation, en évitant de balancer des biocides au moindre insecte et en offrant des gîtes pour les insectes : ça ne coûte pas grand chose, ne vous dérange en rien et permet ainsi de favoriser un petit peu ces mal aimés, qui devraient pourtant être nos amis…
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