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Accueil du site > Actualités > Environnement > L’illusion du Développement Durable

L’illusion du Développement Durable

Comme son nom l’indique, le développement durable n’est qu’une roue de secours pour prolonger le développement autant que possible, aussi nuisible soit-il et sans qu’il ne soit remis en question. Le WBCSD, (voir ici), définit d’ailleurs l’éco-efficience qui caractérise le développement durable comme étant « accompli par la livraison de biens et de services à des prix concurrentiels qui satisfont les besoins humains et apporte qualité de vie, tout en réduisant progressivement l’impact écologique et l’intensité du prélèvement des ressources naturelles… ».

L’usage du mot « progressivement » laisserait presque croire qu’il n’y a pas urgence. Pourtant l’urgence est là, et même s’il est bien vrai que les techniques de production n’ont jamais été aussi peu polluantes, la production mondiale n’a jamais été aussi élevée, et sa constante augmentation rend les émissions de dioxyde impossibles à réduire. Elles devraient même continuer de grimper jusqu’à 20 % d’ici à 2035, causant une augmentation générale de la température de la planète de 3,5° Celsius. Alors que mesures sur mesures ont la volonté de réduire la pollution, seule son augmentation est freinée, et le développement durable qui s’avère plus « rentable » que « durable » ne, contribue que peu à la sauvegarde de l’éco-système, dégradant finalement la qualité de vie rechercher par l’éco-efficience, et à terme la satisfaction des besoins humains les plus primaires, faute de ressources naturelles encore intactes.

Le développement durable a été popularisé par le rapport Brundtland, officiellement intitulé « Notre avenir à tous (Our Common Future) » ; cette publication a été rédigée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations unies. Dans ce rapport nous pouvons lire : « Pour que le développement durable puisse advenir dans le monde entier, les nantis doivent adopter un mode de vie qui respecte les limites écologiques de la planète. » Alors qu’il est écrit neuf pages plus loin : « Étant donnés les taux de croissance démographique, la production manufacturée devra augmenter de cinq à dix fois uniquement pour que la consommation d’articles manufacturés dans les pays en développement puisse rattraper celle des pays développés. » Précisons tout de même qu’il faudrait disposer de trois planètes pour que chaque terrien puisse consommer comme un français, et de six planètes pour que chaque terrien puisse consommer comme un américain !

Depuis les années 80 nous avons dépassé la capacité qu’a la terre à régénérer ses ressources naturelles. Parallèlement, alors qu’il a fallu treize siècles entre la chute de l’Empire romain et la découverte de l’Amérique par Christophe Colon pour que la population mondiale augmente de deux cents millions d’habitants, trois ans suffisent désormais. Afin d’éviter qu’un jour des problèmes éthiques voient le jour pour contrer la surpopulation, il faudrait admettre qu’une minorité d’individus s’accapare la majorité des ressources mondiales. A titre d’exemple, un Américain consomme 5 fois plus qu’un Mexicain, 10 fois plus qu’un Chinois, 30 fois plus qu’un Indien et 50 fois plus qu’un Bangladais. Il est indéniable que certaines populations manquent d’eau, de nourriture, de soins et d’écoles. Il est tout aussi indéniable qu’il suffirait que certains d’entre nous tempèrent leurs besoins secondaires pour pouvoir vivre à sept milliards et même plus sur la même terre.

Une société qui consomme toujours plus ne peut respecter l’environnement et épuise tôt ou tard les ressources essentielles à la vie. Il ne peut y avoir de croissance infinie sur une planète finie. Il ne s’agit pas de se priver ou de vivre dans la frustration. Vivre simplement, c’est de ne pas succomber aux tentations inutiles et de résister au dictat des marques. C’est vivre mieux avec moins, c’est être responsable.

Geoffrey PIOTROWSKI

http://2ccr.unblog.fr/2012/09/20/lillusion-du-developpement-durable/

A lire également : ALTERNATIVES ECOLOGIQUES AU CAPITAL

« Si le climat était une banque, les riches l’auraient déja sauvé »…Hugo CHAVEZ


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11 réactions à cet article    


  • jjwaDal jjwaDal 22 septembre 2012 09:11

    C’est finis les âneries ? Une augmentation de 20% des émissions de dioxyde (d’oxygène je suppose smiley donnant 3,5° celsius en plus c’est votre boule de crystal qui vous dis ça ?
    Article bâclé qui accumule des choses mal digérées. Pas mal de bonnes choses indispensables à redire, mais c’est tellement mal écrit que je l’aurais refusé en modération en suggérant une réécriture. Le titre est bon. Effectivement c’est un slogan de tumeur cancéreuse guère plus.


    • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 22 septembre 2012 16:13

      Syntaxe :
      Soit on dure, soit on se développe.
      Donc, si ce « développement durable » s’avère l’oxymore le plus con de ce siècle, par contre « alternative écologique au capital » est un joli pléonasme.


      • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 22 septembre 2012 16:14

        (désolé, fallait pas me tendre la perche !) smiley


      • calimero 22 septembre 2012 16:15

        Pour résoudre tous les problèmes créons un gouvernement mondial après avoir décimé une bonne partie de la population mondiale par la guerre et le chaos, histoire d’avoir de la marge. Qu’est ce qu’on en à a foutre après tout ? Nous on survivra.


        • jjwaDal jjwaDal 22 septembre 2012 17:43

           Un des meilleurs défenseurs de ce concept est pour moi Lester Brown et son livre emblématique « Plan B ».
            Il passe un peu vite sur l’insouciance généralisée et l’ignorance et l’égoïsme à grande échelle dont personne n’est exempt.
            Un simple pas de côté (ni difficile, ni douloureux, ni coûteux, ne nécessitant aucune coordination aucun accord social, etc), donc exécutable sur un claquement de doigt, est pourtant refusé sans examen par la majorité des gens, il s’agit du végétarisme. On économise d’un coup environ 1ha de terre agricole par adulte, énormément d’eau (à la louche il en faut dix fois plus pour un kg de pâtes que pour l’équivalent viande), énormément d’énergie (labours, synthèses chimiques, transports, réfrigérations, conditionnements, etc) et... tout le monde s’en fout.
            Si une telle autolimitation dérisoire est refusée en dépit de ses bénéfices personnels et collectifs évidents, alors ne parlons pas de celles dont le bénéfice individuel est quasi nul et coûteuses.
            Ce sont les spéculateurs d’abord et les pénuries physiques qui stimuleront la décroissance, amorcée par le partage de plus en plus asymétrique des richesses accaparées par les plus riches.
            L’avenir est à la décroissance par hausse généralisé des prix opérant un tri naturel (une version bien plus musclée que ce que nous connaissons et acceptons encore pour en profiter encore).
            Nous accepterons (comme on l’a fait depuis 10 ans) une baisse du pouvoir d’achat jusqu’à ce qu’on bascule un par un dans le camp qu’on cherchait à ignorer auparavant.
            Plusieurs croissances exponentielles dans un monde aux ressources finies, notre sort est fixé depuis longtemps.


          • Marc Chinal Marc Chinal 22 septembre 2012 18:28

            >« Si le climat était une banque, les riches l’auraient déja sauvé »…Hugo CHAVEZ « >
            .
            Mort de rire ! Venant de la part d’un gars qui fonde toute son économie sur la production de pétrole !
            .
            Qu’ils sont drôles tous ces »rouges« qui se peignent en »vert" pour faire remonter des idées d’un autre âge.
            Quoi qu’il en soit, vive l’objection de croissance (pour les raisons développées dans cet article)


            • Robert GIL ROBERT GIL 22 septembre 2012 21:40

              bonsoir,
              ce que dit Chavez n’a rien n’a voir avec lui, c’est seulement une constatation,et lui meme ne fait pas parti des riches. Et sa citation est parfaitement vrai !


            • Marc Chinal Marc Chinal 22 septembre 2012 22:49

              Oui mais ça ne change pas le sujet de ma réaction : CHAVEZ est un rouge qui se fait passer pour une personne soucieuse de l’écologie mais qui fait passer le fric d’abord, comme tous les rouges et les blancs.


            • le salut vient des ténèbres le salut vient des ténèbres 22 septembre 2012 20:45

              Le développement durable est une arnaque pour gogos. Comme d’habitude certains ont trouvé une manière nouvelle sur la forme de tromper le bon peuple et de lui donner bonne conscience. J’ai un peu travaillé sur le sujet et ça m’a agacé donc j’ai arrêté. De toute façon quand les élites mettent en avant quelque chose ce n’est jamais clair.


              • zivlou zivlou 23 septembre 2012 12:07

                Le développement n’est pas durable. La croissance n’est pas durable. La conneries est durable ! smiley

                Dans notre monde qui est fini (contraire de infini), il faut revoir notre développement. Et c’est ainsi que naquis la décroissance. On parlera alors de développement raisonnable.
                Mais dans une société de consommation, à illusion infinie, comme la notre, si l’on parle d’autre chose que croissance, on parait pour un illuminé... smiley


                • Ruut Ruut 15 octobre 2012 17:33

                  Machine a laver de ma grand mère, durée de vie 55 ans.
                  Machine a laver moderne, durée de vie ,2 ans voir 5 ans, avec de la chance, c’est beau le durable.

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