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Accueil du site > Actualités > Environnement > L’injustice faite à Malthus

L’injustice faite à Malthus

A l'heure où la protection de l'environnement devient une priorité mondiale, il est probablement temps de réviser le cruel jugement que l'Histoire porte sur Malthus. Le célèbre pasteur anglais est peut-être l'un des premiers économistes à avoir compris la finitude du monde. Bien avant le Club de Rome,il avait évoqué une question que, prisonniers du tabou, même les écologistes d'aujourdh'ui n'osent aborder.

Voir son patronyme ou ses déclinaisons entrer dans le dictionnaire des noms communs pourrait passer pour la consécration suprême. Pourtant, Thomas Robert Malthus, auteur en 1798 du célèbre " Essai sur le principe de population " en ferait l’amère expérience s’il était encore de ce monde.

C’est que, grands dictateurs mis à part, le nom de Malthus est celui dont les substantifs dérivés, malthusien(ne) ou malthusianisme, se sont hissés au premier rang des outils de déconsidération, non seulement en démographie et en économie politique, mais aussi dans l’ensemble des sciences sociales. Qui veut noyer la théorie de son adversaire l'accuse de malthusianisme ! C’est là certainement une grande injustice et celle-ci prend plusieurs formes.

- La première, si commune qu’il est à peine nécessaire de s’y arrêter, est que 90 % des personnes qui manient l’adjectif malthusien n’ont évidemment jamais lu une ligne du Révérend. La banalité du fait ne doit pas faire oublier que la pensée d’un homme ne saurait se réduire à un seul concept, et surtout que celui-ci, fut-il percutant, est toujours plus complexe que sa caricature.

- La seconde, plus profonde, concerne la validité de la théorie malthusienne. Celle-ci prétend qu’à terme, la croissance de la population l’emportera inéluctablement sur celle des ressources, conduisant le monde aux famines et aux désordres afférents.

Il est de bon ton de rappeler avec condescendance que Malthus se serait toujours trompé et qu’avec une rare obstination l’Histoire serait systématiquement venue contredire ses sombres prédictions. Malthus n'aurait pas pris la juste mesure du progrès technique et en aurait largement sous estimé les conséquences.

En effet depuis les années 1800, si la population mondiale n’a cessé d’augmenter, la production et même la production agricole a progressé plus fortement encore et si le nombre de personnes souffrant de faim n’a pas diminué, leur proportion a plutôt décru (en particulier dans les pays occidentaux principaux lieux d’étude de Malthus).

Le fait est incontestable, mais suffit-il à déconsidérer notre pasteur ? Certainement pas, car ce regard sur le progrès technique est un regard superficiel qui en discerne fort mal les imbrications dans l’économie.

L’extraordinaire croissance qui a suivi la révolution industrielle et a, bon an mal an, accompagné tout le 20ème siècle en dépit de deux guerres mondiales et de génocides particulièrement ravageurs doit tout à la mise à disposition d’une énergie, fossile pour l’essentielle, toujours moins chère et toujours plus abondante.

L’agriculture en a été la première bénéficiaire puisque l’énergie (via les engrais, la mécanisation et le transport) lui a permis de multiplier ses rendements. Cette évolution a dans un premier temps repoussé les menaces évoquées par Malthus.

Pourtant, il faut être conscient que le progrès technique n’a pas " inventé " d’énergie (mettons pour l’instant le nucléaire à part). Il nous a permis d’accéder plus vite aux ressources fossiles que la nature avait mis plusieurs dizaines de millions d’années à constituer. Il nous a permis de consommer (de gaspiller ?) plus rapidement le capital de la planète. A l'épuisement prochain de ces réserves, la prédiction malthusienne retrouvera toute sa force. Les " émeutes de la faim " qui émaillent régulièrement l’actualité sont d’ailleurs les prémisses de notre confrontation à la finitude du monde.

C’est cela l’apport de Malthus et c’est en cela que sa pensée est d’actualité, il a compris avant les autres, la finitude de notre Terre qui est à la base de la crise écologique et économique qui nous menace. L’Histoire n’a pas donné tort à Malthus, c’est Malthus qui a eu raison trop tôt.

Les économistes, à force de ne comptabiliser la richesse que dans les produits du travail et de ne valoriser les ressources naturelles qu’au prorata des efforts réalisés pour les obtenir ont commis une grande erreur. Ils ont tout simplement négligé le monde réel.

- La troisième injustice dont Malthus est victime est plus subtile, il s’agit en vérité d’une malhonnêteté intellectuelle particulièrement répandue. Quoique progressiste par certains côtés, notamment en matière d'éducation, Malthus était sur d’autres points ce qu’avec les termes d’aujourd’hui on appellerait " un homme de droite ". Il avait assez peu confiance dans les aides sociales, non par une sorte de cruauté ou d’indifférence naturelle (bien au contraire, l’homme était plutôt considéré comme bon) mais parce qu’il les jugeaient inaptes à résoudre le problème de la pauvreté. Ce point de vue l’a conduit à s’opposer assez fermement à un ensemble de lois anglaises communément regroupées sous le terme de "poor laws" visant à lutter contre l’extrême pauvreté.

Cette conception des choses qui existe encore de nos jours, peut être discutée et il est bien entendu parfaitement concevable de s’opposer à la vision de Malthus en la matière.

Mais ce qui n’est pas honnête, c’est d’utiliser ce désaccord ou la mauvaise image que véhicule l'opinion de Malthus sur ce point pour déconsidérer sa pensée sur le problème de la divergence entre taux de croissance de la population et taux de croissance des ressources. Malthus peut parfaitement avoir tort dans sa conception de la protection sociale sans que cela ne nuise en rien à la qualité et à la justesse de sa réflexion sur la démographie.

Or, cette confusion, encore une fois peu rigoureuse sur le plan de la pensée, est un grand classique des opposants à Malthus. On l’a vue souvent évoquée, notamment par les partisans de la décroissance, qui refusent d’élargir à la question de nos effectifs leur conception en faveur d’une modération de nos activités. Pour eux la question du nombre reste taboue comme elle l’est d’ailleurs pour d’autres tendances politiques qui leurs sont pourtant radicalement opposées.

- Il est un quatrième point sur lequel la pensée de Malthus est largement sous-estimée. Aujourd’hui, la notion de solution ou de politique malthusienne, expression là encore employée dans un sens déconsidérant, a vu son champ d’utilisation s’élargir et l’on qualifie ainsi toute pratique ou toute méthode qui consiste non à s’attaquer à la racine causale d’un mal mais bien à son ampleur.

Ainsi, par exemple, résoudre les problèmes de circulation en interdisant à une voiture sur deux de circuler pourrait être qualifié de solution malthusienne (par opposition à des méthodes visant à optimiser les conditions du trafic par une meilleure information ou des réseaux conçus différemment).

La démarche malthusienne (au sens général du terme et pas seulement pour l’exemple cité) est mal perçue. Elle paraît peu subtile et semble éviter le cœur des problèmes. Pourtant la nature même d’une difficulté n’est pas indépendante de son ordre de grandeur. Paracelse l’avait depuis longtemps compris, lui qui professait dès le 16ème siècle : " c’est la dose qui fait le poison ". Sur ce point aussi, les concepts que l'on rattache aujourd’hui à l’adjectif malthusien pourraient être utilement revalorisés.

Dans un sens plus général encore, la notion de malthusianisme évoque tout simplement la prudence. Le fameux principe de précaution dont l’essence est finalement malthusienne se trouve d’ailleurs souvent porté aux nues par ceux-là même qui vilipendent son véritable inspirateur.

Enfin, au-delà de la réfutation de ces différentes injustices, il est une réflexion générale qui devrait nous inciter à réhabiliter les analyses de Malthus. Selon une méthode assez féconde, poussons les choses sinon à leurs extrêmes, du moins en deux voies opposées.

Imaginons d’un coté un monde significativement moins peuplé, disons moins de un milliard d’habitants et de l’autre un monde significativement plus peuplé, disons 12 ou 15 milliards d’habitants (ce n’est pas absolument exclu).

Et maintenant, en toute bonne foi, demandons-nous dans lequel de ces deux mondes avons-nous le plus de chances de résoudre les grands problèmes que sont : la pollution, la déforestation, le changement climatique, la paix, la disparition des espèces, l’emprise urbaine sur les espaces vierges et la promiscuité permanente dans laquelle nous nous installons ?

Une pensée convenue, et finalement bien peu critique, transforme en repoussoir les inquiétudes de Malthus. Au vu de la réponse, que je crois simple, à l'interrogation précédente, il serait plus sage d'y prendre garde.


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43 réactions à cet article    


  • Asp Explorer Asp Explorer 2 juillet 2011 10:11

    Je crois au contraire que Malthus a fait bien des émules. En son temps c’était un grand penseur qui démontrait, preuves à l’appui, avec un raisonnement très clair et imparable, que la Terre ne pourrait jamais nourrir un milliard d’individus. J’ai connu l’époque où on nous disait que jamais la Terre ne pourrait nourrir 5 milliards d’individus. Aujourd’hui, nous sommes à 7, et la « limite absolue » est montée à 10, 15 milliards... selon les « experts » interrogés, qui ont tous un raisonnement très clair et imparable. Aujourd’hui, on nous dit chaque année que l’on a dépassé les capacités de la Terre à soutenir notre population. A coups de calculs très clairs et imparables. Oui, mais... comment se fait-il que la population croisse tout de même ? Et que non seulement elle croîsse, mais qu’elle s’enrichisse, par tête d’habitant (à part en Europe) ?


    • Didier Barthès 2 juillet 2011 10:27

      L’ironie que je crois deviner dans vos propos suggérant que les limites invoquées par les malthusiens sont toujours repoussées par l’Histoire, ne prend pas en compte le fait que l’outil principal permettant ce report est la consommation du capital de la planète. Capital en terme de terres (surfaces et qualités), capital en terme d’énergies fossiles.
      Nous nous trouvons dans la situation d’un milliardaire qui n’aurait plus de revenus, mais se permettrait encore quelques temps un grand train de vie en puisant dans ses réserves.
      Notez toutefois que les espèces autres que l’homme disparaissent à toute vitesse et que beaucoup d’hommes souffrent de la faim et s’entassent dans des zones de plus en plus densément peuplées.


    • .jk. 2 juillet 2011 11:30

      Les faux écolos, opportunistes idéologues recyclés ou green-washers au business écolo, n’évoquent jamais les ravages écologiques de la croissance démographique, car ce sont des amis de l’oligarchie, comme les faux révolutionnaires immigrationnistes, faux socalistes et (néo)-conservateurs, médiacrates, faux experts, religieux, nationalistes : les richesses que l’oligarchie accapare sont fonction de la croissance quantitative, sans croissance démographique là où le niveau de vie est faible impossible de produire assez de biens et services de consommation dans des sociétés où le niveau de vie est élevé .

      Hulot a nié la question démographique, l’AEI l’oublie, de même que le journal « la décroissance » .

      Quand il est dit « il faudrait tant de planètes afin que telle consommation soit durable » cela équivaut à « nous sommes tant de fois trop nombreux » .

      Selon Gore le changement climatique produira des migrations massives, c’est faux, la croissance démographie cause déjà des migrations massives .

      L’individualisme exacerbé du monde moderne nécessitant une consommation effrénée, la consommation individuelle ne diminuera jamais volontairement, il n’y a aucune raison de croire à l’escroquerie comme quoi la croissance démographique serait durable avec une consommation individuelle moindre, nul n’interdira aux pays émergents de se développer .

      L’illusion technologique consiste à nier l’entropie écologique : impossible d’être toujours plus nombreux au niveau de vie toujours meilleur avec toujours moins d’impact écologique individuel dans un espace physique fini aux ressources limitées non connecté à d’autres espaces et ne recevant qu’une énergie (solaire) non utilisable directement .

      Sans rationalité mettant fin à la croissance démographique, les drames de régulation démographique dans la violence continueront .

      La diminution de la croissance démographique de 1 milliard au XXIe siècle relativement à ce qui est prévu devrait être un objectif international prioritaire .

      Sur une île déserte où il n’y aurait que dix habitants libres, il est diffcile d’imaginer qu’il y ait un oligarque ayant des richesses des milliards de fois équivalentes aux richesses des autres .

      Ce qui démontre que la croisisance démographique est dans l’intérêt de l’oligarchie .


    • .jk. 2 juillet 2011 14:03

      à la modération :

      enlever un i à croissance à la fin du commentaire ci dessus


    • Croa Croa 2 juillet 2011 19:14

      Les livres de Michel Tarrier ont toutefois été recommandé par l’AEI (Plus malthusien que Tarrier tu meurs !)


    • .jk. 3 juillet 2011 09:44

      oui mais rien de concret sur la démographie

      http://www.alliance-ecologiste-independante.fr/Nos-propositions-concretes_a46.html

      j’ai adressé à l’AEI un commentaire et toujours aucune réaction !


    • Robert GIL ROBERT GIL 2 juillet 2011 10:50

      la question est quelle type de societe voulons nous, qu’est ce que le bonheur pour nous, la possessions est -elle l’aboutissement de de la recherche du bien etre ?......
      Comme dans cet article posons nous la question : de quoi avons nous besoin ?
      http://2ccr.unblog.fr/2011/01/03/de-quoi-avons-nous-besoin/


      • Asp Explorer Asp Explorer 2 juillet 2011 16:28

        A la question « la possession est-elle l’aboutissement de la recherche du bien-être », la plupart des gens répondent « oui ». Il n’y a que quelques rares mais influents couillons pour croire l’inverse.


      • epapel epapel 3 juillet 2011 14:43

        La bonne question est plutôt : est-ce que le désir de posséder toujours plus est l’aboutissement du bien être. Et là la réponse est non même si les gens prétendent le contraire, car la logique du toujours plus entraîne une frustration permanente qui par construction ne peut jamais déboucher sur le bien être. C’est le cas de toutes les addictions.

        De toute façon, le fait de posséder n’apporte pas en soi de bien être car c’est l’usage qui le procure.

        Mais il faudrait d’abord définir ce qu’est le bien être avant de poser des questions qui portent sur un objet inconsistant, et autant dire qu’avec une définition correcte ces questions n’auraient pas vraiment de sens.


      • Rémi Manso Manso 2 juillet 2011 11:52
        Article salutaire qui replace Malthus au centre des préoccupations actuelles.
        En effet, le réchauffement climatique, la pénurie annoncée des ressources fossiles, les problèmes alimentaires et hydriques, la 6ème extnction de la biodiversité, la concentration des individus dans des mégapoles insalubres et déshumanisantes, le recul de la nature et la déforestation ne sont que les symptômes d’une seule et même maladie : la surpopulation.


        • Croa Croa 2 juillet 2011 19:18

          Non, la maladie est la croissance ; La part démographique n’en est qu’une partie.


        • non667 2 juillet 2011 12:29

          à asp
          merci d’oser poser le problème n°1 de la vie
          et de me permettre de dire que les écolos à coté de ce pb sont des écolos du pipi de chat et de la crotinette réunis , des enfumeurs de la politique . smiley smiley smiley

          voici une reaction que j’avais écrite sur un sujet similaire :

          il y a surpopulation SI SI  mais L’ELITE  mondialo-capitaliste le sait et veut résoudre le problème dans son seul intérêt et à l’insu /contre la populace .observation : ils savent qu’au contraire du pharaon qui avait besoin de millions d’esclaves pour assurer sa magnificence eux n’ont besoin que de quelques esclaves (bien bêtes pour éviter les révolutions ) et des millions de robots informatisés qu’ils possèdent déjà

          voila une réaction que j’ai du poster une dizaine de fois sur A V :( les chiffres sortis à la louche de ma tête ne sont pas si éloignés des vôtres )

          ils savent (l’élite )depuis longtemps que la terre ne peut nourrir de façon pérenne plus de 2 milliards d’habitants ! (les centaines de milliers d’années d’avant le progrès technique /médical le prouvent )
          le problème de cette élite ,de ce peuple élu est donc : comment supprimer 4,5 milliards d’habitants
          comment faire baisser la consommation /pollution des survivants afin de mieux leur en laisser(a l’élite ) et pour plus longtemps :
          en augmentant les prix pour la consommation .(ça vient )
          en mettant des taxes pour la pollution .(c’est parti :taxe carbone +...+... !)

          pour les 4,5
          avortement ,préservatifs , destruction de la famille , hédonisme ..... en route pour l’occident
          mais ça n’irait pas assez vite alors il faut ajouter d’autres solutions !

          vous dites :"L’économie mondiale va s’effondrer, puis ce sera l’affrontement global. Les bons ingrédients sont déjà présents : Dissémination des armes chimiques, bactériologiques et nucléaires"

          la bombe atomique ? impensable ça pêterait de tout les cotés , elle ne fait pas de détail , contamine trop longtemps le territoire , de plus le vent tourne et n’a que faire des frontières ! alors ?
          bombes à neutrons : pas assez ciblantes
          les armes chimiques, bactériologiques même problème

           euréka j’ai trouvé !
          et si on fabriquait un virus génétiquement modifié (genre sida +ecoli .... ) qui épargne seulement un type de population qui possède un génome particulier acquis (ogm ,« vaccins préventifs » ) ou inné (gène d’Abraham par exemple , les israëliens font des recherches dans ce sens ,vérifiez sur net )

          un comble :la recherche coute cher alors on peut la faire financer par des dons de la populace en organisant des génétons et en disant que c’est pour soigner des maladies héréditaires .

          pb n°2
          au cas ou la populace déciderait de résoudre elle même le pb de surpopulation à son profit et non plus au bénéfice de l’élite quelles peuvent être les pistes ?qui doit disparaître ?
          observation : une guerre avec 300 millions de morts sur 9 milliards de terriens c’est négligeable !


          • jullien 2 juillet 2011 13:53

            Entièrement d’accord avec l’article : il fait s’intéresser à ce que Malthus a vraiment écrit.
            Par exemple, il faut arrêter de croire que la régulation démographique se fait par la guerre (cf. ci-dessus des propos tels que Sans rationalité mettant fin à la croissance démographique, les drames de régulation démographique dans la violence continueront alors que ce genre d’évenèments est très rare). Malthus a correctement écrit (et en cela était plus proche de la vérité que ceux qui se réclament de lui aujourd’hui) que les réductions de population se font par famine, épidémies ou émigration.


            • .jk. 2 juillet 2011 14:02

              la violence a diverses formes :

              un bateau qui coule c’est une violence

              la violence dans les quartiers déshérités d’Amérique du sud où la croissance démographique est non durable

              etc


            • jullien 2 juillet 2011 14:43

              un bateau qui coule c’est une violence
              Voilà une curieuse conception de la violence.


            • .jk. 2 juillet 2011 14:53

              la violence de devoir fuir un endroit afin de subsister


            • sonearlia sonearlia 2 juillet 2011 15:10

              Il y a un gros point qu’on oublie a propos de Malthus (1766-1834), c’est qu’il ne croyait pas a la contraception, ce qui n’est pas surprenant avec les moyens de son époque, mais depuis les choses ont changer et la population c’est stabiliser dans les pays les plus riches.

              En fait ce n’est plus la surpopulation qui provoque la pauvreté, mais l’inverse.


              • Markozh 2 juillet 2011 17:54

                 Pour un thème aussi glissant, je suis surpris par les certitudes affichées
                et le peu de nuances que j’en décèle dans les commentaires.


                • rosa luxemburg 2 juillet 2011 18:36

                  @l’auteur

                  Si vous déifiez tant Malthus et sa recherche perpètuelle ,des moyens pour décimer des populations,pour un mythe de surpopulation,pourquoi vous ne vous tirez pas une balle dans la tête çà fera un sataniste de moins !

                  Prenez une carte michelin ,en vente dans n’importe quel supermarchè,,avec la densitè démographique et les kilomètres carrès et vous verrez que la planète est vide.

                  Il ne vous est jamais venu à l’esprit que tout était à faire et que le monde n’était pas linèaire ?

                  Avez vous penser à la conquête spatiale,il y a sur la lune 3 fois plus de minerais que sur terre,et c’est la porte à côtè, et je ne parle même pas du reste de la galaxie et des 100 000 milliards d’univers qu’il y aurait selon KEPLER.

                  Quant à la terre nous n’exploitons pas le quart de ses ressources et grâce à la science nous avons la possibilitè de changer notre environnement très facilement et de façon qualitative pour 10 milliards d’individus.

                  Il faut cessr de regarder le monde à son échelle ou par la propagande de la petite boîte.Il y a 6 milliards 500 millions de km2 de terres arables et nous n’en utilisons que 500 millions de km2,alors on a de quoi faire.

                  Malthus nétait pas un philosophe mais un religieux et comme tous les gens de son espèce,il ne connaissait que sa doctrine et le peu d’éducation qu’il avait dans ses actions ne pouvait que le conduire à voir le monde par le petit bout de la lorgnette,que déjà l’empire britannique n’aimait pas diffuser,normal ce ne sont pas des républicains,Une monarchie ne peut être que totalitaire n’aimant que s’adapter au monde connu,un rèpublicain au contraire essaye de toujours changer les choses pour elever l’esprit pour le bien commun et non pas pour une classe pervertie au détriment des autres.

                  Quant à ceux qui recherchent le moyen de décimer des populations à l’aide de virus,n’avez vous pas peur du retour du bâton, ces petites bêtes adorent prendre le sens du vent, quand le mistral souffle fort ?

                  Le réchauffement climatique est un mythe qui vient d’être dénoncé par des scientifiques astronomes nous entrons dans une ère glaciaire de 70 ans ;elle était déjà annoncée dans les annèes 70 ce n’est pas un scoop.

                  La réorganisation du système monnétaire et financier est la priorité ,les richesses çà ne se partage pas sur un coup de tête ça s’organise par un glass steagall,et pour repartir sur une économie industrielle vaec beaucoup de machines outils et de robots.pendant ce temps libre vous aurez l’occasion de relire Platon,Liebiz,Spinoza ou levinas qui eux sont de vrais philosophes qui pensaient à construire plutôt qu’a détruire.

                  Le moteur à hydrogène ou la biophysique optique qui permet d’accélerer ,du triple,la croissance des arbres vous parlent ils, ?relisez donc Einstein et Vernadsky cela vous fera sortir de votre entropie malthusienne et vous fera voir le monde d’une façon beaucoup moins formaliste que comme l’oligarchie vous le montre.

                  C’EST CA L’ECOLOGIE ET L’HUMANISME ON POURRAIT APPLIQUER LA MAXIME DE RABELAIS A MALTHUS « SCIENCE SANS CONSCIENCE N’EST QUE RUINE DE L’AME » et oui quand on est mystique le formalisme nous égard !

                  cordialement

                   


                  • Perverseau 3 juillet 2011 09:14

                    @ rosa luxemburg

                    Si effectivement nous entrons dans une aire glaciaire ce qui est d’ailleurs probable, il va falloir que nous postulions pour être hébergé par les gens de l’hémisphère sud. (Vous pouvez étudier les courants migratoire des espèces vivantes de l’hémisphère nord, lors de de la dernière glaciation).


                  • .jk. 3 juillet 2011 09:46

                    délirant de croire que des espaces à des centaines ou milliers d’années Lumière sont accessibles !


                  • epapel epapel 3 juillet 2011 11:48

                    Même la Lune est déjà trop éloignée pour étre exploitable : pour en ramener 1t de cailloux, il faut consommer 1000 t de carburant et autant de matière.


                  • epapel epapel 3 juillet 2011 12:28

                    L’étoile la plus proche est à 4 années lumière, si souhaite faire l’aller retour dans un temps raisonnable, disons moins d’un an, il faut atteindre la vitesse de 30.000 km/s soit 10.000 fois plus vite que les engins spatiaux actuels ce qui nécessiterait une quantité d’énergie 100 millions de fois plus importante.

                    A supposer qu’on ait un rendement énergétique de 100% et qu’on trouve le moyen d’atteindre une vitesse d’éjection de cet ordre, il faut accélérer et déccélerer 2 fois donc dépenser 4 fois l’énergie contenu dans la masse inertielle soit 2mv², pour un véhicule spatial de 200 tonnes ça requiert 4.10^17 kJoules soit 10 milliard de TEP c’est à dire la consommation énergétique annuelle actuelle de l’humanité. Tout ça pour envoyer un vaisseau de taille équivalent à un avion type A330 et ramener quelques dizaines de tonnes de minerai.

                    Mais avec une propulsion nucléaire, il faudrait emmener à bord 4000 t d’uranium (100% fissibles ou convertibles en plutonium) ou 2000 t d’hydrogène (fusionnables à 100% qui n’est pas au point), c’est à dire que ça ne marcherait pas puisqu’il faut pouvoir propulser les 3/4 de cette masse à 30.000 km/s.

                    La seule solution théorique valable c’est une propulsion à anti-matière (E=mc²), car là on a besoin d’emporter seulement 4kg de « carburant » mais ça ne se trouve pas dans la nature et on ne voit pas dans quel type de réservoir on pourrait stocker tout ça. De toute façon il faudrait le fabriquer en consommant une quantité d’énergie supérieure.

                    Vous saisissez le problème ?


                  • epapel epapel 3 juillet 2011 12:31

                    Erratum : à 1/10 de la vitesse de la lumière il faut 80 ans pour faire l’aller retour vers l’étoile la plus proche autant dire que ...


                  • .jk. 3 juillet 2011 15:48

                    comme dit Hulot, la Terre est une île au milieu du cosmos  smiley


                  • Didier Barthès 2 juillet 2011 19:11

                    A Rosa Luxembourg,

                    Outre les propos largement déplacés de votre premier paragraphe, je suis curieux de savoir comment vous trouverez sur notre Terre plus de 6 milliards de kilomètres carrés de terres arables quand l’ensemble de la planète possède, océans compris, une surface d’environ 300 millions de kilomètres carrés.
                    Quand aux minerais de la Lune et des 100 000 milliards d’autres univers ( pourquoi pas ?) ... Allez les chercher.


                    • Perverseau 3 juillet 2011 08:46

                      La surpopulation un sujet tabou...

                      Abordez le sujet avec plus d’humilité sans aucun jugement de valeur et considéré l’homme comme une simple espèce animale. L’étude des réseaux trophiques (interaction entre les chaines alimentaires) nous enseigne que la surpopulation d’une espèce qui n’a pas de prédateur est nuisible à terme, à l’équilibre des écosystèmes dans le quel il vie, cela pouvant entrainé jusqu’à la destruction de ces écosystèmes. Nous n’échapperons pas à la règle, vous pouvez toujours vous convaincre du contraire, la liberté de pensée est universel, enfin je crois.

                      La surpopulation n’est pas la seule responsable des atteintes à notre environnement, la sédentarisation, la mauvaise gestion des ressources naturels, les erreurs humaines (essais et accidents nucléaires, production de matière première fossile, etc) y contribuent également... L’ensemble des problèmes finiront bien par nous rattraper.

                      Pour info, aujourd’hui sans l’aide précieuse de l’agriculture chimique, l’homme ne pourrait pas survivre et la terre serait incapable de produire naturellement une nourriture suffisante pour l’ensemble de la population de la planète. Un milliard d’individu meurt de faim, nombre de terre ne sont plus fréquentable par l’homme (il en a été le facteur nuisible) et ça c’est une réalité peut contestable. Alors expliquez moi, ou se trouve l’équilibre dans la progression d’une surpopulation humaine !

                      Il est dommageable pour les générations futur que les gouvernements n’aborde pas le sujet avec pédagogie. Si le sujet était traité dans le fond, l’homme pourrait choisir librement et sans contrainte de gérer lui même cette surpopulation et grâce à l’ensemble de ses connaissances, il pourrait volontairement limité ses naissances.

                      La surpopulation est une réalité qui finira par nous rattraper tôt ou tard. Il est certain que l’espèce humaine ne disparaitra pas, mais quel aura été le combat et les souffrances pour survivre, des quelques individus qui subsisteront ?

                      L’évolution des pensées Malthusienne dans l’esprit de certains individus à un nom, L’EUGÉNISME.


                      • Laratapinhata 8 juillet 2011 04:29

                        Non, un milliard d’individus ne meurent pas de faim, mais souffrent de malnutrition ou de sous -alimentation... sinon le problème de surpopulation ne se poserait pas...
                        Non , l’agriculture chimique n’est pas la solution, à moins d’espérer empoisonner la population, ce qui serait une mauvaise réponse au problème de surpopulation...

                        Dans tous les cas, une population pauvre, malade et sous-alimentée est quand même capable de se reproduire en excès...
                        Alors ? mettre la pression sur les Etats à démographie galopante en subordonnant toute coopération, toute aide éventuelle à une instruction et une éducation des filles, pour arriver à un contrôle de la fécondité par les intéressées elles-mêmes. C’est pas sorcier.


                      • gaijin gaijin 3 juillet 2011 09:01

                        le problème c’est que le progrès a été érigé en croyance religieuse
                        un seul axiome : plus = mieux
                        et en route vers des lendemains qui chantent ....
                        parce que bien sur ce sont toujours les lendemains qui chantent
                        donc pour que ça aille mieux plus tard il faut toujours plus de n’importe quoi :
                        toujours plus de gens
                        toujours plus de gaspillage
                        toujours plus de déchets
                        toujours plus de malades
                        toujours plus de médicaments
                        toujours plus vite
                        toujours plus loin
                        1 écran plat
                        2 écrans plat
                        3 écrans plat
                        tout pour que personne ne s’aperçoive de l’immense imposture
                        aujourd’hui maintenant ça ne va pas
                        quoi vous osez ! remettre en cause des siècles de progrès
                        vite un anxiolitique
                        rentrez chez vous regardez la télé ça ira mieux demain
                        ah ! ce demain que l’on attend toujours ..et qui n’arrive jamais
                        il y a longtemps avant deux révolutions qui n’ont rien révolutionné on avait une vieille religion obsolète qui disait a peu près ça : soufrez sur terre vous aurez le bonheur au ciel
                        heureusement on a changé ça maintenant on a le progrès et quand on aura finit de progresser ça ira mieux ........

                        ciel ! ça me rappelle quelque chose demain on rase gratis ! je dois me dépêcher sinon je serais en retard ....
                        je vais encore rater demain


                        • yoananda 3 juillet 2011 09:42

                          On à déjà cogné sur le mur Malthusien :
                          http://yoananda.wordpress.com/2011/07/01/le-mur/
                          Ce n’est que les fausses statistiques bancaires qui nous font croire le contraire.


                          • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 3 juillet 2011 11:06


                            Votre analyse est extrêmement pertinente, même si les écrits de Malthus sont datés, et que ses vues seraient sans doute autres s’il était parmi nous aujourd’hui...

                            Un des concepts développés par Malthus est tout simplement, pour le transcrire en mots d’aujourd’hui, la surpopulation.

                            Exprimé ainsi, c’est d’une grande modernité.


                            • Didier Barthès 3 juillet 2011 18:06

                              Mais je ne dis pas autre chose, je suis tout à fait d’accord avec vous. Le concept de fond est bien : Surpopulation. C’est bien ce qui nous menace principalement.


                            • Jean-Fred 4 juillet 2011 10:59

                              Malthus est à bien des égards un précurseur de l’idéologie Eugénique du Darwinisme social (seul les plus adaptés ont le droit de vivre).

                              Franchement, je ne comprends pas que certaines personnes peuvent encore apprécier ses idées nauséabondes qui ont maintes fois été démenties.

                              Bref, à vous lire les pauvres qui meurent de faim ou de mal nutrition n’ont pas le droit d’être sur Terre car trop nombreux. Et pourquoi ne pas supprimer tous les idiots sur Terre, les malades mentales ou les handicapés ? Après tout, le droit de vivre ou de mourir est plutôt subjectif non ?

                              Je crois qu’un rappel s’impose :

                              «  Un homme qui est né dans un monde déjà possédé, s’il ne peut obtenir de ses parents la subsistance qu’il peut justement leur demander, et si la société n’a pas besoin de son travail, n’a aucun droit de réclamer la plus petite portion de nourriture et, en fait, il est de trop. Au grand banquet de la nature, il n’y a pas de couvert vacant pour lui. Elle lui commande de s’en aller, et elle mettra elle-même promptement ses ordres à exécution, s’il ne peut recourir à la compassion de quelques uns des convives du banquet. Si ces convives se serrent et lui font place, d’autres intrus se présentent immédiatement, demandant la même faveur. Le bruit qu’il existe des aliments pour tous ceux qui arrivent remplit la salle de nombreux réclamants. L’ordre et l’harmonie des festins sont troublés, l’abondance qui régnait auparavant se change en disette, et le bonheur des convives est détruit par le spectacle de la misère et de la gêne qui règnent dans toutes les parties de la salle, et par la clameur importune de ceux qui sont justement furieux de ne pas trouver les aliments sur lesquels on leur avait appris à compter. Les convives reconnaissent trop tard l’erreur qu’ils ont commise en contrecarrant les ordres stricts à l’égard des intrus, donnés par la grande maîtresse du banquet... »
                              Thomas Malthus extrait Essai sur le principe de la population


                              • Laratapinhata 8 juillet 2011 04:39

                                Si les pauvres mourraient effectivement de faim ou de malnutrition, le problème de la surpopulation ne se poserait pas.

                                Je trouve l’extrait que vous avez choisi très intéressant : il décrit bien le processus de l’émigation (clandestine ?) dans notre pays.. On doit s’y résigner ? Je ne pense pas.
                                De toute façon , qui veut faire l’ange, fait la bête... Si on ne peut diminuer par l’éducation la pression démographique, il ne restera que la guerre et les épidémies pour l’enrayer... le souhaitez-vous ?


                              • Roberton 4 juillet 2011 17:34

                                C´est le pétrole et le gaz qui ont permis la révolution verte. Au XX siècle la production mondiale a augmenté de 600%. Et la population en conséquence est passée de 1,7 à 6,8 milliards. Le pétrole et le gaz servent à fabriquer les engrais (180 millions de tonnes de fertilisants (N-P-K)) et les phytosanitaires indispensables à l’agriculture moderne. Sans eux, les rendements s’effondrent. Ainsi que le diésel (100 à 150 litres pour ha/an pour planter, traiter et récolter) pour la mécanisation. Or le pétrole n´est qu´une parenthèse de 200 ans dans l´histoire de l´humanité. Quand cette parenthèse se refermera, seul survireront ceux qui se seront préparés et ayant les connaissances requises. Nous retournerons vers 1800, avant la révolution industrielle, car toutes nos sources énergétiques actuelles (nucléaire, solaire, éolien, hydraulique etc..) sont totalement dépendantes des matières fossiles pour leur construction et maintenance (ciment, verre, générateurs, transformateurs, câbles électriques, plastiques, résines, isolants, toute l´informatique nécessaire pour son bon fonctionnement etc... ). Le retour amélioré à la vie de 1800 est donc assuré avant la fin du siècle avec de 2 à 3 milliards d´habitants au maximum.


                                • Laratapinhata 8 juillet 2011 04:42

                                  Ah ça c’est sûr... un passage brutal à une ère post-industrielle et les trois quarts de la population ne survivront pas.


                                • Didier Barthès 4 juillet 2011 19:22

                                  A Roberton.

                                  Tout à fait d’accord avec votre analyse plaçant la disponibilité en ressources en énergies fossiles au coeur de ce qui a permis la révolution agricole et à conduit l’explosion de la population. Je regrette vraiment que ce que vous décrivez ne soit pas évident pour le plus grand nombre.
                                  Pour le reste, c’est à dire vos prévisions sur un retour à la situation économique (améliorée toutefois ) et démographique de 1800 (ou un peu plus car nous étions un milliard en 1800)  : Je ne sais.
                                  Votre hypothèse est fort logique, mais parfois les bouleversement de l’Histoire et en particulier les conflits peuvent faire prendre d’autres chemins.

                                  Ce qui me semble certain c’est que nous ne resterons pas 7 milliards sur la Terre.
                                  Ce qui me semble souhaitable c’est que nous organisions nous même la décroissance car cela sera infiniment moins douloureux que le subir du fait du manque.

                                  Au fond une décroissance subie serait une excellente définition de l’échec.

                                  Et puis je voudrais aussi que la Terre continue à héberger d’autres espèces que l’homme, qu’elle garde une partie de sa beauté et de sa biodiversité (le mot n’est pas beau mais sa réalité est extraordinaire).


                                  • renko 5 juillet 2011 21:18

                                    Je trouve votre article très juste. Les détracteurs de Malthus l’attaquent sur certaines de ses idées économiques car personne ne peut remettre en question le fait que nous sommes dans un monde fini et par conséquent que nous ne pouvons pas croitre indéfiniment. A moins bien entendu de sacager complétement la terre !


                                    • Laratapinhata 8 juillet 2011 04:44

                                      C’est déjà en cours.


                                    • Deneb Deneb 8 juillet 2011 05:55

                                      Le progrès caractérise l’humain. Le problème d’énergie est un faux problème. De l’énergie, il y en a trop. Soléil, géothérmie, vents, marrées.... Peut-être même le champ magnétique terrestre peut il, lui aussi, être exploité. Mais les pompeurs de pétrole ont entraîné le monde dans leur pensée unique. Il est grand temps d’en sortir, il est grand temps de regagner la foi en l’Humain.

                                      Aujourd’hui nous sommes sur le point d’aboutir à fabriquer les cellules photovoltaiques avec un rendement qui n’a rien avoir avec le solaire pratiqué actuellement. Les nanotechnologies couplés avec les biotechnologies résoudront les problèmes d’exploitation d’energie. Les nouveaux matériaux permettront aussi à l’humain de coloniser les mers et les pôles. Les nanotubes de carbone, un matériau miraculeux, permettra à terme de coloniser aussi l’espace. Les vieilles fusées polluantes et gourmandes en énergie seront remplacées par des catapultes électromagnétiques ou des ascenseurs spatiaux.

                                      Perplexe ? On a pourtant connu récemment une révolution des matériaux sans précédent dans l’histoire de l’humanité. La découverte des polymères a inondé le monde de matières plastiques et changé la face du monde en très peu de temps. Dans l’avenir, les nanomatériaux permettront de fabriquer les objets bien plus solides et bien plus légers. Des parois de béton pourront être remplacées par une mince feuille de nanotubes, bien plus solide. On aura les maisons pesant juste quelques kilos, pliables.

                                      Sans parler du progrès en informatique et en robotique. On ira sur la Lune, sur Mars pour y exploiter les ressources. Mais avant, on y enverra les robots constructeurs, qui nous prépareront un nid douillet 5 étoiles là où jamais le pied humain ne s’est posé. Les travaux sur la Lune peuvent même se faire en temps réel, le décalage du signal dû à la distance est de l’ordre de seconde. Une armée d’internautes volontaires pourra donc piloter les robots en direct, explorer la lune, trouver des ressources sur place pour y fabriquer des usines d’exploitation, des habitations... Ensuite, nous n’avons que l’embarras du choix. Mars deviendra habitable, mais aussi les lunes de Jupiter comme Ganymède, Europa, et Callisto, les clones froids de la Terre, sans parler des astéroïdes.

                                      Tant que l’on s’accrochera aux croyances eschatologiques, on aura peur de l’avenir, on sera manipulables et crédules. Le jour on s’en débarrassera, on ira bien plus loin et on sera libres. On ne servira plus Dieu, mais l’Humanité.


                                      • Didier Barthès 8 juillet 2011 10:52

                                        A Deneb,
                                        Le raisonnement que vous tenez est celui qui est souvent opposé aux théoriciens de la décroissance économique ou à ceux de la décroissance démographique.
                                        Selon moi, cette foi dans le progrès est bien optimiste et relève d’un pari que je trouve dangereux.
                                        En effet, depuis les débuts de l’humanité le progrès technique (qui s’est fortement accéléré à la suite de la révolution néolithique puis industrielle puis enfin dans la seconde moitié du 20ème siècle), ce progrès a donné à l’homme un pouvoir de plus en plus important sur la nature et ce pouvoir a concrètement conduit à une destruction de plus en plus marquée de cette même nature et des équilibres qui la régissaient. En résumé le progrès est historiquement corrélé avec la destruction de la nature.

                                        Or vous semblez penser que nous allons brutalement (cela ne peut-être que rapide car sinon c’est trop tard) renverser le sens de cette corrélation, que le progrès destructeur va devenir l’ami de la nature.
                                        Cela me parait improbable, selon moi, plus nous aurons de pouvoir plus nous détruirons car nous voyons les choses à court terme et donnons à notre espèce une telle priorité que nous sommes prêts à détruire le monde pour cela.

                                        Je prend souvent comme exemple l’energie. Si nous disposions d’une énergie gratuite et peu polluante (et en quantité infinie) il ne faut pas croire que nous reglerions les problemes, bien au contraire, nous l’utiliserions pour transformer en autoroutes et en parkings les 150 millions de km carrés de terres de notre planete. D’une certaine façon les contraintes sont nos derniers garde-fous.

                                        Enfin l’article traitait surtout de la question démographique et là, quelque soient les avantages de tel ou tel progrès, les surfaces sont finies. Non nous n’irons pas coloniser d’autres planetes, ça c’est illusoire, la solution ne passe par par là. (voir la note *)
                                        Une trop forte densité de population élimin de facto les espaces que nous pouvons laisser aux autres espèces. Notre présence excessive réduit la biodiversité ( je rappelle ce chiffre effroyable de 97 % de tigres en un siècle et bien sur il n’y a pas que le tigre, tous les grands animaux, les prédateurs en particulier n’ont plus leur place sur notre planète à nos cotés).
                                        Quand à servir Dieu ou servir l’humanité ça c’est une autre question qui sort de notre domaine en tout cas pour l’instant je crois que nous desservons la planète et les théories qui mettent en avantl’entrée dans l’anthropocène où la sixième extinction dont nous serions responsables me semblent hélas très justes.

                                        (*) Europe, Ganymede et Callisto ne sont en rien des clones froids de la Terre, ce sont des planètes toutes petites où le Soleil brille à peine. Mars de son coté reçoit deux fois moins de lumière que la Terre, n’a pas d’océan n’a pas d’atmosphère (densité 1 % de la notre à peu près et faite de CO2 opour l’essentiel) et n’offre qu’un quart des surfaces terrestres, de toute façon le gap technoloque pour l’atteindre est immense et les contraintes écologiques sur notre Terre nous prendront en tenailles bien avant). N’oubliez pas que les espèces vivantes sur Terre ont été façonnées par des centaines de millions d’années de sélections naturelles sur les conditions présentes sur Terre, Elles y sont merveilleusement adaptées.
                                        Peut etre des hommes iront ils sur Mars pour l’explorer (mais on en est encore très tres loin techologiquement) mais pour y habiter ou répondre à notre expansion excessive ici, non, D’ailleur au rythme actuel de notre explosion démographique Mars serait couverte d’hommes (avec notre densité) en quelques dizaines d’années (nous gagnons 80 millions d’habitants par an). voyez ce n’est pas une solution réaliste, ni technologiquement ni dans les ordres de grandeur.



                                      • Laratapinhata 8 juillet 2011 17:06

                                        Le progrès technologique et le progrès sociétal ne vont pas nécessairement de pair :  dans le passé il a d’abord fallu une évolution de la société( fin de l’esclavage par exemple) pour tirer parti du progrès technologique : la machine à vapeur, le moulin à vent (ou à eau) datent de l’Antiquité... Ils n’ont trouvé leur usage que 1500-1800 ans (en gros) plus tard...
                                        Et la régression sociale peut être la conséquence du progrès technologique : c’est ce que nous vivons depuis 20 ans...
                                        Alors arrêtez vos paris stupides sur l’avenir (= le progrès scientifique et technologique nous sauvera), ils reposent sur une foi idéologique qu’en France , les 4/5 ou les 2/3 de la population (selon la définition du mot socialiste que l’on admet, et selon le décompte vrai des votants ) ne partagent pas... Quand on veut un résultat on part de la réalité, telle qu’elle est, pas telle qu’on la souhaite. En un mot : il faut être pragmatique.

                                        ET puis je vous rappelle que nos intérêts propres sont primordiaux... et ça c’est dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 (article 2), qui est le préambule de notre Constitution, quand la Déclaration Universelle Des Droits de l’Homme de 1948 n’est qu’une profession de foi sans valeur constitutionnelle.

                                        Si vous préférez la paix , le respect mutuel entre les peuples, alors une seule solution : faire baisser la pression démographique là où elle est la plus forte, par des incitations positives : aide à l’éducation, aide au développement uniquement que sous cette condition démographique et promotion de l’auto-suffisance...
                                        Sinon, si vous espérez que le Nord cèdera au chantage de la bonne conscience... vous vous gourez... ce sera la guerre sous toutes ses formes, les épidémies et les famines naturelles ou provoquées...Une nouveauté pour ce faire : génétique qui nous éclaire sur bien des faiblesses des populations dont on veut se débarrasser...


                                      • zzou 4 août 2011 22:12

                                        Cet article de Didier Barthès, au-delà du traitement intellectuel qui s’applique à Malthus depuis des décennies, pose une vraie question à ce qu’on peut appeler à la suite de Jean Jaures l’humanité : dans quelle mesure notre nombre ne finit pas par se retourner contre nous et ce qui nous entoure ?

                                        Ce thème profondément écologique ne peut qu’interpeller tous ceux qui se réclament de l’écologie, et pourtant ! aujourd’hui cette question est éludée pour ne pas dire niée, y compris par les partisans de la décroissance. La démarche entreprise par Didier Barthès est intéressante car elle contribue à lever le tabou qui pèse sur la question de la démographie.

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Didier Barthès


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