La chasse au pigeon vert
« Vert » : couleur à la mode, évoquant la nature, mais aussi le manque de maturité.
Les temps de crise (nous y sommes), sont propices au développement de nouveaux concepts, se traduisant par des affirmations péremptoires, des discours électoraux et des actions économiques très concrètes.
Affirmations péremptoires par une incertaine proportion de scientifiques auto-proclamés, ou de fonctionnaires de l’ONU, dont le fameux GIEC, que la Terre est en danger mortel, que le réchauffement climatique plus ou moins constaté est dû essentiellement à l’homme occidental (et bien entendu aux effets du mondialisme, du néo-libéralisme et du capitalisme)
Affirmations pour le moins contestées par d’autres scientifiques, tout aussi diplômés, mais moins idéologues, plus concrets et beaucoup moins convaincus de l’influence prépondérante de l’homme sur les grandes évolutions de la nature, tout en reconnaissant volontiers le besoin de limiter les pollutions dûment identifiées et le recours excessif aux énergies fossiles.
Qui croire ?
Discours électoraux, dans tous les pays, ou tout au moins les pays les plus avancés, les plus bourgeois, dans lesquels les intellectuels sont suffisamment sûrs de leurs revenus personnels récurrents pour rechercher une assise populaire satisfaisant leur besoin de pouvoir, quitte à mentir sciemment, le temps des campagnes, à leurs mandants.
Les arguments politico-écologiques ont pris une importance énorme, ces dernières années, au point de réhabiliter des vocabulaires oubliés, tout cela pour tenter de toucher les électeurs doutant de plus en plus de l’utilité réelle de leurs élus. Techniques de marketing ordinaire…
Qui n’a remarqué, dans les discours de nos personnels politiques, les mots « équitable, solidaire, émissions de CO2, énergie renouvelable, biologique, plus généralement vert et social, mais aussi prime d’Etat, crédits d’impôts, prêts à taux zéro… » ?
Qui n’a remarqué, cependant, que peu de ces élus n’avaient de connaissances réelles des sujets qu’ils évoquaient, et le courage d’avoir leurs propres opinions ?
Actions économiques très concrètes de la part des intervenants du monde réel.
Qu’ils soient quasi publics ou privés, les opérateurs économiques ont bien compris que l’individu français, mais aussi les édiles locaux, allaient devenir sensibles à tout ces discours, que de nouveaux marchés allaient s’ouvrir et que des positions de quasi monopole devaient être défendues, le tout soutenu par des promesses de baisse d’impôts.
Les services marketing ont donc ressorti des cartons les ampoules basse consommation, bientôt les LED éclairage, les pompes à chaleur, les panneaux photovoltaïques, les fenêtres isolantes, devenus plus faciles à vendre, malgré des prix toujours aussi élevés.
C’est ainsi qu’a redémarré, dans le bâtiment, la chasse au pigeon, qui n’avait en fait pas vraiment cessé, il est vrai. Mais il devenait franchement difficile de fourguer, même à des personnes âgées, des climatiseurs à la réversibilité miraculeuse, des adoucisseurs d’eau inutiles, des systèmes de protection inopérants…au prix de l’or.
Un exemple ?
Il achète une installation de pompe à chaleur de 15 ou 20000 Euros les yeux fermés, sur la bonne gueule et les allégations vaseuses d’un commercial – qui vendait des dentifrices 3 mois avant–, sans qu’aucune étude sérieuse n’ait lieu sur place, et sans savoir qui va lui installer et prendre la responsabilité d’un système qu’il croit simple.
Pour faire bonne mesure, il va prendre un crédit sur 10 ou 15 ans, proposé « clés en main et sans souci » avec la pompe, à un taux prohibitif, mais on lui a dit que les économies allaient largement couvrir l’amortissement du matériel et les intérêts, en 3 ou 4 ans.
Alors, c’est faire œuvre d’esprit civique, de solidarité environnementale, non ? Et aussi d’aider les banques nécessiteuses ?
Mais l’atterrissage du pigeon est souvent brutal
Le bazar ne marche pas bien, surtout l’hiver…. L’isolation thermique des plumes qui lui restent n’est pas suffisante, et il a ressorti les vieux radiateurs électriques de grand-mère.
L’entreprise de pose, qui est déjà intervenue très en retard, au départ, et lui a facturé des travaux supplémentaires, ne veut pas se déplacer, considérant qu’elle n’a pas à supporter la garantie du matériel et les conséquences d’un mauvais choix.
L’agent commercial, si sympathique, ne fait plus partie depuis longtemps de la société de vente, qui a depuis déposé le bilan. Tout ce beau monde est injoignable.
La facture EDF a triplé. Le gros moteur de la pompe plus les radiateurs de grand-mère…
L’avantage fiscal a été en fait très inférieur à ce qui avait été prévu (mais non garanti…)
Le crédit court toujours, et il y a fort à parier qu’il durera plus que l’installation…
C’est un exemple, certes, pas aussi caricatural ni rare que cela, en réalité.
Il porte sur des dépenses importantes, le plus souvent sur des clients peu fortunés, convaincus et au final ruinés par le discours à la mode.
Il n’est cependant pas général, puisque des installations anciennes, bien étudiées et bien réalisées par de véritables professionnels, fonctionnent encore.
Le respect de la nature et la participation de chacun à un meilleur équilibre sont éminemment respectables. Il est probablement plus utile d’investir dans cette direction que d’aller jouer au tiercé, au Loto, ou de prendre des abonnements au foot-ball.
Mais il faut aussi que chacun admette que l’écologie est aussi, très souvent, un simple argument politique mis en avant pour se faire mousser. A noter que l’avantage fiscal est un argument à usage politique et commercial payé par le contribuable.
Nombre d’entreprises publiques ou privées se sont jetées voracement sur ce créneau, avec tous les moyens actuels de marketing et de commerce agressif, pour se faire de l’argent (« le green-business »), sans que les qualifications techniques suivent et que la pertinence économique globale soit prouvée.
Il n’est en rien obligatoire de devenir un pigeon vert…
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