La « chose énergétique » compte
Cette strophe de Corinne Lepage, nous la brandissons : " Il est indispensable de passer d'un idéal de prospérité partagée, dont nous n'avons cessé de nous éloigner, à un idéal de bien vivre ensemble. " Et si nous imaginions un nouveau lien entre l'écologie et l'économie ?
Comprendre le monde, arracher l'Europe de l'énergie à son réveil, percevoir les signaux du désastre écologique, résoudre les problèmes - économiques, monétaires et financiers - militaires, sociaux et éducatifs, rendre possible la soutenabilité, transgresser la pensée unique. Nul doute que tous ces défis, aussi immenses soient-ils à relever, la GENERATION de TRANSITION refusera l'effondrement et impulsera la renaissance, instaurera l'éthique dans les affaires et l'humanisme comme source de bonheur collectif et elle mettra en perspective l'efficacité économique des marchés avec les impératifs de soutenabilité. Sonnant la charge comme le tocsin, la génération de transition imagine désormais un scénario d'une Europe de l'énergie intégrée et coordonnée. N'ayant de cesse de rebattre les cartes de la politique européenne de l'énergie, des analyses fines de prospectives énergétiques laissent planer de lourdes incertitudes.
Effectivement, les mesures déjà prises - réduction de la consommation, augmentation de la production, réorientation du mix-énergétique - n'auront à terme qu'une incidence faible sur le rétablissement climatique. La prospective " énergie - horizon 2050 " nous communique à mots ouverts que nos besoins mondiaux ne pourront pas être satisfaits. Effectivement les énergies renouvelables ne répondront qu'au tiers des besoins mondiaux tandis que deux milliards d'êtres humains supplémentaires vivront sur la Terre avec deux corollaires, une augmentation des tarifs énergétiques et une explosion des contraintes environnementales et humaines. Il est clair comme de l'eau de roche, que la réduction draconienne des émissions de CO2 est la condition sine qua non d'évitement de la très prévisible catastrophe climatique. In fine, le raisonnement de politique européenne de l'énergie nous conduit à une mise en perspective du choix du combustible en fonction de l'utilisation.
Face à l'épuisement des ressources fossiles, face à la responsabilité historique des pays industrialisés concernant le dérèglement climatique, réactivons le processus de négociation au sujet de la limitation des Gaz à Effet de Serre, les points cardinaux étant les choix des options les plus efficaces et les plus équitables - reforestation et efficience énergétique - le plein respect des engagements financiers des occidentaux envers les populations du Sud tout en implantant des projets de production et d'infrastructure énergétique dans les pays du Nord comme dans ceux du Sud. La société de transition exige un prompt changement de cap et de voilure.
Par exemple, une production soutenable transforme les modes et les systèmes de production en s'inspirant de la nature - biomorphisme, biomimétisme, biotechnologie - l'énergie sera issue de l'air, du soleil et des déchets, les zones industrielles et les cités durables seront circonscrites à l'écosystème naturel. Par exemple, la décentralisation énergétique offre la possibilité de réseaux intelligents distribuant l'énergie électrique aux collectivités territoriales - en fonction de leurs besoins - sous la forme de l'internet électrique.
Quelle est la définition de la politique au sens le plus noble du terme ? Administrer la cité. Quelle est la plus haute responsabilité de notre génération de transition ? Rendre possible la survie de nos écosystèmes. Si la responsabilité politique est noble, alors il est de notre responsabilité de choisir le scénario énergétique du futur pour une cité durable au sein d'un écosystème naturel.
Pierre-Franck HERBINET
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