La déforestation : comment faire du légal avec de l’illégal
Dans le monde sont abattus chaque année 13 à 15 millions d’hectares de forêts, soit 3 fois la taille de la Suisse. Le Cameroun est le 1er exportateur de bois en Afrique. Ses partenaires dans le domaine sont la France (15% de son exportation), le Liban et la Chine.
À elle seule la production du bois représente 5% du PIB annuel du pays. Il faut 7 siècles pour qu’un forêt renaisse au Cameroun, mais ça pardonnez-moi l’expression le gouvernement s’en tape.
Dans une émission diffusée ce 13 mars sur la chaîne Public Sénat, on apprend qu’au Cameroun il ne reste plus de 5% de forêt vierge. Les conséquences sont bien sûr d’ordre climatique mais touchent aussi la population locale qui se voit contrainte de déblayer le terrain pour laisser place aux bulldozers. Si dans un premier temps le gouvernement a mis un frein à ces pratiques ignobles et signé un contrat avec la société HERACLES (groupe Américain à qui le président à vendu 70 mille hectares à 1 euro l’hectare/ 655CFA), force est de constater qu’au bout d’un an seulement elle s’est empressée, encouragée par le président HIMSELF à continuer son exploitation et donc à forcer 20.000 personnes à s’exiler, les privant comme on s’en doute de leurs besoins primaires, culture, eau, toît etc.… Cette situation entraîne même des trafics qui concernent des espèces rares et protégées parmi lesquelles l’IROKO (espèce de bois) ou encore le BILINGA. Ce que dénoncent le reportage et les autorités qui s’engagent à lutter contre la déforestation (Greenpeace, Le Centre de l’Environnement et le Développement et de Lutte Contre la Déforestation, Les Amis de la Terre) c’est la fraude. Fraude qui s’étend du bas de la pyramide étatique jusqu’au sommet. On apprend notamment que dans un village, les autorités administratives s’accordent avec les entreprises (SBAC société Camerounaise) pour que celle-ci exploite au-delà des limites imposés par leur contrat. Elles se permettent d’allonger leur liste d’espèces autorisées avec la complicité de l’État. Dissimulé et mélangé à du bois illégal, une fois mis dans des conteneurs le bois rare peut bénéficier d’une fausse déclaration et ainsi passer la frontière. C’est aussi simple que cela, un mélange de légale et d’illégale accouplé à une fausse déclaration et bénéficiant de la complicité des autorités. Le bois peut ainsi être s’exporter sans difficulté. En toute impunité aux yeux de tous, les entreprises et les spéculateurs broient les forêts camerounaises. Il est facile de faire le constat des abus puisque le crime est visuel et ne peut être dissimulé. On peut reprocher aux entreprises étrangères la déforestation mais surtout au gouvernement de ne rien y faire pour les décourager en montrant qu’au Cameroun il est possible de faire ce que l’on veut.
Comment interdire aux entreprises étrangères l’exploitation massive des forêts, si le pays lui-même ne respecte pas ses propres lois ?
9 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON