La pollution des eaux de Rio ternit l’organisation des JO
Une concentration d’adénovirus (causes d’infections digestives et respiratoires) 1,7 millions de fois plus élevée de la norme américaine. C’est le chiffre le plus marquant de l’étude commandée par AP sur les eaux brésiliennes, qui doivent accueillir les épreuves nautiques des JO en août 2016.
Relayée en détail par le Guardian (en anglais) et par Sciences et Avenir, cette enquête a consisté à faire analyser par des experts indépendants quatre sites : la baie de Guanabara, Copacabana, le lac Rodrigo de Freitas et la plage d’Ipanema, qui n’accueillera aucune épreuve mais est très prisée des touristes.
Trois quart des 37 échantillons ont révélé des taux de coliformes fécaux supérieurs à la limite acceptée – ces bactéries signalent la présence potentielle de dysenterie, typhoïde, hépatite A. A titre de comparaison, en France, l’eau de mer est considérée de mauvaise qualité à partir de 370 streptocoques fécaux ou 1000 Escherichia coli pour 100 ml. C’est déjà inquiétant. Or les autorités sanitaires brésiliennes ne commandent pas de recherche des virus dans les eaux. Ce qu’ont fait les journalistes d’AP, trouvant jusqu’à 1,7 milliards d’adénovirus par litre. Pour mémoire, en Californie, où les eaux balnéaires ne sont pas réputées irréprochables, le seuil d’alerte est à 1000 par litre.
Ces virus sont hautement pathogènes, en cas d’ingestion même mineure. Selon Kristina Mena, experte américaine des risques liés aux virus aquatiques : les athlètes pourraient tomber malades en absorbant ne serait-ce que l’équivalent de trois cuillers à café d’eau polluée. Un skipper allemand et l’équipe de voile autrichienne en ont déjà fait les frais, contractant pour le premier des infections aux jambes (rapporté par Le Figaro), des fièvres et des troubles gastriques pour les seconds. D’autres athlètes venus s’entraîner ont constaté la présence de déchets et de morts dans les eaux (relaté, entre autres, par FranceTV).
Ces résultats n’étonneront pas ceux qui suivent ce sujet depuis l’annonce de l’organisation des JO de 2016 par le Brésil. Les ONG tirent depuis des années la sonnette d’alarme sur le problème : les eaux usées de la capitale brésilienne sont encore largement déversées dans la baie sans traitement aucun. Les autorités brésiliennes et le CIO continuent à tenir des discours d’apaisement et à assurer que le maximum sera fait pour améliorer la situation. En attendant, les médecins des équipes olympiques annoncent des campagnes de vaccination des sportifs.
A suivre…
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