La pollution touche d’abord les plus pauvres
On a souvent l’habitude d’entendre que les problèmes environnementaux seraient avant tout des préoccupations des bourgeois favorisés occidentaux, habitués à manger bio et à vivre dans les quartiers verdoyants. En réalité, la pollution s’attaque d’abord à l’espérance des individus les plus pauvres de la planète.
Selon un rapport du Programme des nations unies pour l’Environnement, 28% des maladies en Afrique seraient liées à l’environnement. Dans certaines régions d’Afrique, la pollution de l’air intérieur serait 10 à 30 fois supérieure aux normes maximales édictées par l’OMS. En cause, l’utilisation de carburants sales pour le chauffage ou les cuisinières.
Par ailleurs, les particules fines émises par les voitures et motos, seraient à l’origine de 40 000 décès annuels sur l’ensemble du continent africain.
Les pollutions agricoles et industrielles font également des ravages. En Côte d'Ivoire les pesticides seraient à l’origine de 65% des maladies dont souffrent les maraîchers, les producteurs de coton, les producteurs de mangues et les consommateurs.
Un poison nommé mercure
Autre point d’alerte en Afrique et dans l’ensemble des pays en développement, la prolifération de mercure rejeté dans la nature. Depuis 2005, la production de mercure a doublé pour faire face à la demande d’orpaillage et d’extraction minière. Ce produit, qui peut rester des dizaines d’années dans la nature sans rien perdre de sa toxicité, est également utilisé dans l’industrie.
La malédiction du pétrole au Nigéria
Autre exemple au Nigeria, où l’on apprend que les habitants sont exposés depuis des dizaines d’années à une pollution aux hydrocarbures de grande ampleur. Près de 6 800 déversements d’hydrocarbures dans le delta du Niger ont été signalés entre 1976 et 2001. Des chiffres probablement en dessous de la réalité du saccage écologique commis par des grandes compagnies pétrolières occidentales.
La sécheresse s’amplifie
Par ailleurs, on sait que les produits du Sud sont les plus exposés au réchauffement climatique. L’exemple de la Mauritanie est éloquente : la zone la plus arrosée du pays a connu une diminution de 55 à 67% des précipitations, ruinant des milliers de familles et augmentant le prix des denrées alimentaires sur place.
On pourrait démultiplier les exemples en matière de rejets des eaux usées, de prolifération de déchetteries toxiques à ciel ouvert ou de pollutions de sites industriels.
On meurt bien de pollutions…
Rappelons simplement que l’espérance de vie est proche de 56 ans sur le continent africain (avec des grandes disparités entre régions).
Il est aujourd’hui probable, que contrairement à une idée reçue, on y meurt aujourd’hui plus de pollution que de faim.
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