La ruée vers l’Arctique
Le 2 août 2007, une équipe scientifique russe plantait un drapeau en titane à 4 000 mètres sous l’eau, à la verticale du pôle dans l’océan Arctique. Alors que « l’exploit » est comparé dans les médias russes à l’envoi du premier homme dans l’espace, il est surtout l’un des premiers pas franc engagé dans la bataille géopolitique pour le contrôle des grandes ressources de l’Arctique.
Il y a quelques semaines, l’agence gouvernementale américaine de recherche géologique (USGS) a estimé à 412 milliards de barils équivalent pétrole les ressources inexploitées d’or noir et de gaz dans le cercle Arctique, soit environ un quart des ressources mondiales encore inexploitées. 84 % de ces réserves se situent au large…
L’étau semble se resserrer chaque jour davantage autour de l’océan Arctique. Bouleversé par le réchauffement climatique, le continent blanc est plus que jamais au centre des convoitises de ses pays littoraux (Russie, Etats-Unis, Canada, Danemark et Norvège) qui voient en la fonte des glaces, l’opportunité d’exploiter de grandes ressources de gaz et de pétrole encore inexploitées et sur lesquelles ne pèsent aujourd’hui aucune juridiction.
Une fonte estivale record
Selon des estimations publiées le 12 septembre dernier, "la banquise disparaîtra totalement entre 2013 et 2040", a affirmé Clive Desiré-Tesar, porte-parole du programme Arctique de WWF. Elle enregistre d’ailleurs cette année la plus grande fonte estivale. Ce contexte critique pour l’environnement trouve un écho plus favorable chez les pays frontaliers pour, d’une part, l’ouverture du passage du Nord-Ouest, mais surtout pour l’exploitation des ressources énergétiques qui deviendraient potentiellement accessibles avec la fonte de la banquise.
Le 9 septembre dernier s’est tenue au Groenland une conférence internationale sur les enjeux de l’Arctique. La Commission européenne a annoncé à cette occasion qu’elle allait présenter « un programme d’action pour contribuer à préserver et protéger l’environnement arctique fragile et pour assurer une gestion durable de ses ressources ».
Des tensions internationales
Pourtant, la ruée vers l’Arctique s’accélère : en août dernier, Otawa a annoncé des investissements pour cartographier le potentiel minéral et énergétique du Grand Nord. Dans un autre domaine, au coude à coude avec la Russie pour la conception de dirigeables cargos, en vue de transporter les éventuelles ressources dans ce milieu hostile pour les hommes. Les dissensions entre les Etats-Unis et la Russie ainsi qu’avec le Canada sont de plus en plus perceptibles. Sarah Palin, candidate au poste de vice-présidente aux côtés de John McCain, se positionne favorablement à l’extension des forages au large de l’Alaska. Le candidat républicain s’est également déclaré en faveur de la fin du moratoire fédéral qui empêche l’exploration off-shore.
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