La saison des guêpes ?
Chaque année, en fin d’été, les articles fleurissent sur le sujet : on pourrait ainsi croire à une véritable invasion de guêpes, mais la vérité est tout autre, puisque ce n’est que les prémisses du début de l’effondrement de leurs effectifs.

Tout les ans, c’est la même histoire : de nombreux particuliers semblent soudainement subir les assauts de guêpes ou pire, trouvent des nids qui peuvent être ardemment défendus par leurs occupantes : des guêpes.
C’est ainsi que la rubrique fait divers de la plupart des journaux locaux est remplie par ces actualités, qui peuvent même aller à faire les gros titres lorsque l’incident va plus loin que le simple dérangement.
Pourquoi cette période est propice aux guêpes ? Pourquoi si subitement ?
En réalité, le nombre de guêpe n’augmente pas soudainement, mais suit un schéma annuel typique : en hiver, toutes les guêpes meurent, mis à part les futures fondatrices, qui vont hiverner dans un abri. Arrivé au printemps, elles émergent de leur léthargie et vont se mettre en quête d’un endroit propice pour bâtir leur nid, seules. Une fois les premiers éléments de construction mis en place, la fondatrice va rapidement pondre quelques œufs, puis poursuivre la construction du guêpier. Il lui faudra attendre plusieurs semaines avant que ses premières ouvrières n’émergent et vont l’aider à la construction du nid. Pendant ce temps, elle ne pourra poursuivre la construction du nid que lentement, devant s’occuper de la construction, la ponte, son alimentation et celle des larves.
Ensuite, l’évolution du guêpier va de plus en plus croître : plus il y aura d’ouvrières, plus le guêpier va rapidement évoluer.
On pourrait ainsi croire que l’évolution est exponentiel, mais il n’en est rien : le guêpier est soumis aux aléas climatiques, aux éventuels prédateurs, aux parasites, à la durée des journées et à la quantité de ressources disponibles. Ainsi, de nombreux nids vont avorter bien avant l’apparition des premiers sexués, et sur un nombre défini de nids de départ, très peu vont pouvoir fournir des sexués.
A ce moment, le nombre de guêpes et la taille du nid sont à leur apogée : arrivé à cet instant, les jours sont déjà déclinants, mais surtout, les ressources sont de moins en moins abondantes. Les guêpes vont ainsi rechercher toutes les ressources possibles, cette période correspond à fin juillet et encore plus à la fin de l’été, c’est pourquoi, à table, souvent, des guêpes viennent vous rendre visite..
Et c’est aussi le moment ou l’on réalise qu’un nid se trouve chez soi : petit et avec peu d’ouvrières, le nid était discret, mais arrivé à plusieurs dizaines voir centaines, les va et vient ne laissent plus de doutes.
Arrivent ainsi spontanément les questions de destructions. Pourtant, avant de détruire, il faut se poser d’autres questions : de quelle espèce s’agit-il ? Quel est son comportement ? Ou se trouve le nid ? Et surtout : puis-je cohabiter avec les quelques semaines restantes ?
Déterminer l’espèce de guêpe n’est pas forcément facile, et il vous faudra demander sur des sites ou forums spécialisés. Mais cette identification est indispensable, car entre la guêpe poliste qui n’aura au maximum de son évolution que quelques dizaines d’ouvrières et ne défendra son nid qu’en cas d’extrême nécessité et la guêpe commune qui peut atteindre un millier d’individus et défend bien plus ardemment son nid, la différence est de taille.
Ainsi, certaines espèces peuvent plus facilement cohabiter avec vous que d’autres ; plutôt que détruire directement, renseignez vous.
Ensuite, la localisation du nid. Si il ne trouve pas dans un endroit fréquenté ou un lieu de passage, pourquoi vouloir le détruire si il ne vous cause pas de problème ? N’espérez pas qu’en détruisant les nids alentours, aucune guêpe ne viendra vous importunez : les guêpes sentent de loin la nourriture, et chaque guêpe peut parcourir plusieurs centaines de mètres voir plusieurs kilomètres pour trouver des sources de nourriture.
Enfin, sachez qu’aucun nid n’est réutilisé, et que tout les nids vont « mourir » dès les premières gelées. Est-ce vraiment utile de détruire ce nid si vous pouvez cohabitez les quelques mois restants avec ? La population est déjà à son apogée pour la plupart des espèces, déjà déclinantes pour d’autres ; les « envahisseurs » vont bientôt se retirer, alors, pourquoi ne pas faire preuve d’un peu de patience, pour une fois ?
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