La très questionnante saga de l’Escherichia Coli Entéro-Hémorragique
Dans le déroulement d’une affaire politique, qu’elle soit ou non de nature sanitaire, quand elle s’affiche sous un éclairage laissant apparaitre une part grandissante de zones d’ombre, il arrive un moment où forcément elle amène à se poser des questions de plus en plus pressantes. Concernant l’épidémie d’intoxication alimentaire à l’Escherichia Coli (E Coli), que faut-il donc comprendre des étranges communication politique et traitement médiatique de cette désormais fameuse « épidémie » bactérienne ?
Et pour commencer, ce rappel utile et pertinent émanant de l’ARS (Agence Régionale de la Santé) d’Aquitaine le 2 juillet : « une centaine de personnes décèdent chaque année des suites d'un SHU [Syndrome Hémolytique et Urémique] consécutif à E.coli ».http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110702.OBS6312/e-coli-la-patiente-decedee-n-etait-pas-porteuse-de-la-souche-o104.html
Or dans l’Europe entière depuis le 22 mai, début de la crise, la souche d'E. coli O104 est responsable de la mort de 48 personnes en Allemagne et d'une personne en Suède, et la souche O145 d’une femme âgée en France. D’emblée on peut s’étonner du temps, un mois et demi, qu’il a fallu pour qu’une Autorité sanitaire apporte enfin un chiffre précisant la pathogénicité habituelle de cette bactérie, dont la plupart des souches sont d’une extrême banalité chez les mammifères. Parallèlement on s’interroge du peu de curiosité des journalistes, et en particulier scientifiques, à l’égard de cette donnée pourtant fondamentale, quand ils ont pu observer, comme nous tous, que le chiffre de morts pour une épidémie mortelle augmentait peu. Pourquoi une information si parcellaire ?
Les autorités sanitaires allemandes, à juste titre préoccupées par la survenue en mai d’une série de 21 décès dans un délai apparemment court, en ont informé la Direction Générale de la Santé et des Consommateurs de Bruxelles. C’est alors que la gestion de la crise par celle-ci est vite devenue une véritable catastrophe ; bientôt relayée par le gouvernement et les média français embrayant dans le catastrophisme, qu’à l’heure actuelle ces derniers n’ont toujours pas quitté. Par souci de sensationnalisme, ou bien comme si le gouvernement voulait détourner notre regard de l’Allemagne, où des décès ont continué à apparaitre. Il serait donc bon de savoir précisément s’ils sont en nombre réellement inquiétant traduisant un processus inédit (apparemment c’est ce dont il s’agit) ou grosso modo conformes aux statistiques annuelles.
Est-ce donc bien une épidémie que cette « épidémie » de toxi-infection alimentaire à l’EColi ? Une épidémie se définit classiquement par l’apparition relativement rapide d’un grand nombre de personnes atteintes d’une maladie quelconque, en général infectieuse. Mais depuis peu pour les épidémiologistes de l’OMS, c’est sa rapidité d’apparition, même si le nombre de cas n’est pas très important, qui tend à devenir pour sa définition le critère de prédilection. Et on parlera alors plus volontiers de pandémie quand la maladie touche une part particulièrement importante de la population. Mais ce qu’il faut retenir ici, c’est ce que les gens comprennent quand ils entendent le mot « épidémie » (auquel je garderai donc les guillemets dans l’article). 48 morts, même si c’est inquiétant, ne font pas une épidémie… classique.
Ce débat des spécialistes sur la définition d’épidémie a probablement son intérêt, mais comme à l’heure actuelle il ne semble pas tranché, que signifie pour une autorité politique d’employer un mot générateur de grande peur, voire de panique, quand il ne correspond aucunement pour le commun des mortels à la réalité qu’ils observent ? Car l’épidémie, si épidémie il y a, n’est pas une épidémie foudroyante. C’est la question essentielle à laquelle je vais proposer des réponses en conclusion de l’article.
Le diagnostic d’alerte de cette « épidémie » de toxi-infection alimentaire est une diarrhée sanglante, symptôme peu fréquent dans ce genre d’intoxication. On dit aussi « recto-colite hémorragique ».
Devant un tel symptôme, un médecin qui n’a pas encore avalé son « Perlemuter » ou son Encyclopédie Médico-chirurgicale, ce qui relèverait dans ce dernier cas d’un exploit inédit, va établir un diagnostic différentiel (le saignement est-il bien un saignement ?) et un diagnostic étiologique (la cause de la diarrhée sanglante). On va partir du principe qu’il s’agit bien d’une diarrhée sanglante, puisqu’il n’y a pas de doute à ce sujet dans l’affaire qui nous intéresse.
Selon que l’on a à faire à un cas isolé ou à un groupe de patients présentant dans un même laps de temps un symptôme identique, la démarche diagnostique ne sera pas la même.
Pour un cas isolé l’éventail du diagnostic causal est plus large.
Pour un groupe, le contexte environnemental prédomine : Fièvre ? Pas de fièvre ? Contexte d’apparition : boisson ? aliment ? autre substance ingérée ? identique ou pas ?
Dans le cadre de cas multiples, le diagnostic étiologique est donc à priori plus simple puisqu’il y a peu d’alternatives. Il s’agit en général d’une toxi-infection alimentaire, avec ou sans fièvre, s’accompagnant en général de vomissement et de diarrhée non sanglante. Se pose alors la question du vecteur de l’ « épidémie » afin de l’éliminer. Vecteur généralement unique et localisé (un lot de viande, de produits laitiers, de graines germées…) quand il s’agit d’une infection alimentaire par bactérie du genre de l’ECEH. Or ce n’est pas le cas du relaxé concombre, et encore moins des graines non germées.
Mais il peut aussi s’agir d’une intoxication digestive autre qu’alimentaire : une intoxication par un produit toxique, apporté ou non par l’alimentation. Dans ce dernier cas l’infection peut se surajouter, un micro-organisme venant infecter les lésions occasionnées à la muqueuse du tractus digestif par la substance toxique.
Y a-t-il beaucoup de substances toxiques capables de créer des lésions jusqu’à l’extrémité du tube digestif, responsables d’une recto-colite hémorragique ? (une esophagite, une gastrite, une gastro-entérite sont des inflammations de sa partie haute qui ne s’accompagnent pas de sang rouge puisqu’il a été digéré). A ma connaissance peu. Lesquelles ? Des substances qui n’ont pas tué le patient avant d’atteindre le colon, et qui n’ont pas été dégradées avant de parvenir jusqu’à lui. Comme par exemple les radio-nucléides, peu générateurs de vomissements sauf en cas contamination massive. Ils peuvent occasionner ce qu’on appelle une recto-colite hémorragique radique (« radique » vient de « radon », le premier radio-nucléide étudié par les époux Curie). http://www.urgences-serveur.fr/IMG/pdf/radioactivite.pdf
Ceci étant dit, je n’en déduis aucunement que dans l’affaire qui nous intéresse un radio-nucléide ait pu être en cause. J’indique juste que dans toute démarche diagnostique on ne peut écarter une cause potentielle que si l’on en trouve une autre patente et incontestable. http://www.laradioactivite.com/.../Accidents_radioa... - Royaume-Uni
Or ici une bactérie a été isolée : l’ECEH, L’Escherichia Coli Entéro-Hémorragique. L’ECEH O104, puis la variété O104 H4, puis la O157 (Lille), puis la O104 et la O145 (Bordeaux). Donc finalement pas une, mais plusieurs variétés.
Il s’agit donc bien de recto-colite hémorragique d’origine bactérienne. D’une épidémie ? Mais alors d’une épidémie de quelle souche ?
Et l’ECEH a-t-elle lésé une muqueuse intestinale saine ou préalablement endommagée ? Apparemment saine. En fait on n’en sait rien puisqu’il n’en a rien été dit. Aurions-nous des raisons d’en douter ?
A quelles informations avons-nous été soumis par une très pénible actualité récente ?
- Des réacteurs d’une centrale nucléaire avaient explosé au Japon. Et que la catastrophe est bien loin d’être réglée.
- Des containers provenant du Japon ont été mis en quarantaine en raison d’une radioactivité supérieure aux normes légales.http://www.rtbf.be/.../belgique/detail_un-container-radioactif-en-provenance-du-... A Roissy il s’agissait de thé vert. Du thé vert japonais radioactif intercepté à l'aéroport de Roissy - Monde - 7s7
- Tous les containers d’un port, d’un aéroport, des camions ne sont pas tous contrôlés. Autrement dit quelques uns ?, plusieurs ?, peuvent tout à fait passer au travers des mailles du filet.
- Le port de Hambourg, où ont été déclarés les premiers cas de diarrhée sanglante, est le 3éme plus grand port européen.
- Du thé vert, de la viande, autre chose ?, au Japon, présentent un très fort taux de radio-activité.
Et enfin, actualité plus ancienne, le virus grippal H1N1, ayant fait l’objet d’un barouf médiatique pendant des mois à propos de son effrayante toxicité, était en réalité moins pathogène que le virus grippal saisonnier. Vaccin contre la grippe A : attention, danger ! - AgoraVox le média citoyen
Pour autant toutes ces informations sont-elles suffisantes pour évoquer en Europe la possibilité de survenue de cas de contamination radio-active digestive, de contamination interne ?
Questionner, évoquer la possibilité, oui. Affirmer la possibilité, oui. Affirmer l’existence : non. Encore moins l’existence de contamination interne suffisamment importante pour déclencher immédiatement des lésions digestives d’irradiation. Hors de question donc de l’affirmer en l’absence de la moindre preuve.
En revanche ce qu’on est aussi en droit de questionner, c’est bien le comportement pour le moins incohérent et confus des Autorités sanitaires européennes. Lesquelles ont accusé différents végétaux, et d’origine géographique variée, d’être responsables de cette « épidémie » ne touchant au départ que des femmes (!) (ont-elles trouvé une explication à ce curieux phénomène ?), et en totale dissonance d’avec les connaissances épidémiologiques selon lesquelles l’origine habituelle des toxi-infections alimentaires par ECEH est la viande et les produits laitiers (où a-t-on lu leur questionnement sur la singularité de ce phénomène ?).
Elles ont donc commencé par stigmatiser les concombres espagnols. (Et pourquoi fallait-il impérativement qu’ils soient bio, cette affirmation constituant une seconde tromperie puisque les concombres ont été disculpés ?). Apparemment très déstabilisé par la colère du ministre de l’Intérieur espagnol, le commissaire européen de la Santé, John Dalli, avoue : « Ce ne sera pas facile [d’identifier le plus rapidement possible la cause de l’épidémie], et c’est davantage une question de traçabilité. Il va falloir demander aux gens ce qu’ils ont mangé » !!! Bactérie : Le concombre est disculpé par de nouveaux résultats - CareVox. Ainsi auparavant ils ne l’avaient pas fait. On croit rêver.
Puis ce furent des graines germées, bio encore, d’une petite exploitation-entreprise allemande. Puis le compost, bio, d’une autre entreprise. Puis le Ministère allemand de la Santé confirma de nouveau que les graines germées devaient être incriminées, et il ferma l’exploitation agricole. Mettant ainsi un terme, apparemment provisoire comme on pourra le constater plus loin, à une rumeur qui devenait de fait de plus en plus incohérente. Voire délirante, au vrai sens psychopathologique du terme.
Mais en France d’autres cas apparurent. Et avec eux d’autres variétés d’ECEH. Celle qui aurait pu tuer, comme elle le fit en Allemagne, ne l’a pas fait à Bègles. Les médecins français nettement meilleurs que les allemands ? Même pas, puisqu’ils reconnaissent humblement être "en lien très étroit avec les Allemands qui ont une expérience numériquement cent fois la nôtre". E.coli : le décès de Bordeaux dû à une souche différente de l'épidémie allemande - LeMonde.fr Quand en revanche la O145 est à l’origine du décès d’une femme de 78 ans qui n’avait pas participé à la kermesse du centre de loisirs de Bègles. Une femme décédée, combien de personnes touchées par la « nouvelle » O145 ? Aucune info ! Epidémie ?, épidémie de quoi ? En France toujours, à Lille cette fois-ci (souche O157), de la viande hachée y est tenue responsable. La viande provient d’Allemagne. Bactérie E. Coli : Les steaks suspectés viennent surtout d’Allemagne - CareVox A Bègles ce furent et ce ne furent pas des graines germées, mais finalement des graines… à germer (non bio ?). Ce qui permit de mettre en cause un industriel anglais. (Décidément pas de ça chez nous ! Une certaine France arrogante est sans faille… Three Miles Islands, Tchernobyl, Fukushima, oui ! Fessenheim, Tricastin, St Laurent des Eaux, Le blayais, non !) Quand par ailleurs ces graines germées accompagnaient du gaspacho… Le gaspacho ? Une soupe glacée composée de légumes macérés(!), mixés, non cuits. On peut aussi y ajouter du bouillon de volaille. Et on accuse qui ? Evidemment les graines germées… Est-ce pour tenter de rester cohérent ? Ne faisons pas de mauvais esprit, il n’y a aucune raison d’être sceptique : les laboratoires, on l’affirme, ont trouvé les coupables. Mais d’autres labo n’avaient-ils pas détecté l’ECEH sur les concombres espagnols qui n’avaient pas été mangés par des malades allemands qu’on avait pas interrogés ?
Et au final ce sont des graines de fenugrec d’Egypte (dont on ne sait, du moins par le communiqué de la Commission européenneEUROPA - Press Releases - Intoxications à l'E. coli : l'UE retire des graines égyptiennes du marché et interdit provisoirement leur importation, si elles sont bio, mais certains l’affirment E. coli : Les enquêteurs sur une piste égyptienne - CareVox) sur lesquelles a fini par reposer la responsabilité. Il ne s’agit donc plus de la petite exploitation agricole allemande : réalité ou nécessité absolue d’expatrier le problème ? En pleine révolution les Egyptiens ont d’autres chats à fouetter que de réagir avec une virulence similaire à celle du gouvernement espagnol. Le feuilleton va t-il s’arrêter là ? E. coli : L’Egypte répond à l’Union européenne - CareVox Qui sait, Kokopelli a peut-être eu très chaud ! Et pour cette remarquable association de défense des graines traditionnelles, ce n’est peut-être que partie remise…ce qu’on ne lui souhaite évidemment pas. Tous ses très nombreux ami(e)s y seront bien sûr vigilants.
Dans cette affaire à défaut d’être sûr de grand-chose, en revanche ce dont on peut être certain c’est que la communication de la Direction européenne à la Santé au départ, puis des Autorités sanitaires allemandes (qui ont tenté et peut-être réussi à endiguer au moins provisoirement le délire médiatique au prix du sacrifice d’une petite entreprise agricole bio), puis françaises, témoignent d’une incohérence et d’une confusion qui en disent long sur l’état de panique dans laquelle semblent se trouver les instances sanitaires européennes.
Et encore me suis-je contenté, pour démontrer cette incohérence, de n’aborder que ce qui me semble être l’essentiel, afin de ne pas rallonger un texte déjà un peu long. Mais j’aurais pu parler de tant d’autres éléments troublants. Certains d’entre eux ayant été présentés comme très inquiétants à l’instar de la multi-résistance de l’ECEH O104 à 8 antibiotiques. Un niveau de multi-résistance qui n’a pourtant rien d’exceptionnel pour une bactérie, et notamment dans le milieu hospitalier. Et il est d’autant moins inquiétant pour l’ECEH que dans son cas, comme le rappelle le Pr Combe, « on ne fait surtout pas d'antibiotiques, qui aggravent la maladie dans la mesure où la toxine [sécrétée par la bactérie] est libérée encore plus » E.coli : le décès de Bordeaux dû à une souche différente de l'épidémie allemande - LeMonde.fr
Maintenant quant à savoir si la volonté de la Direction Générale à la Santé de Bruxelles d’alarmer avec une telle confusion sur une « épidémie » incertaine témoigne
1) d’une démarche responsable rationnelle,
2) ou d’une incompétence notable,
3) ou d’une angoisse incontrôlée,
4) ou d’une décision parfaitement consciente de diriger les projecteurs sur quelques cas groupés de toxi-infection alimentaire due à l’ECEH afin de lier indissolublement dans l’esprit des populations mais aussi dans celui des médecins : le couple DIARRHEE SANGLANTE et ECEH, et cela dans le but, bien sûr très bien intentionné (il ne faut pas affoler les populations), de masquer une possible future vraie épidémie de contamination radioactive digestive,
5) ou bien encore d’une intrication des deux dernières hypothèses, j’en laisse ces diverses interprétations à votre jugement.
(En rappelant néanmoins pour mémoire que l’ECEH peut infecter des lésions préexistantes).
Quoi qu’il en soit de la réalité des choses, qu’il faudra néanmoins éclaircir [est-ce une épidémie ?, qu’elle est l’origine de l’émergence de cette « épidémie » localisée à une région d’Allemagne (cycle naturel ?, mutation ? (mais ce n’est pas parce qu’une bactérie mute qu’elle est forcément dangereuse), fuite de labo militaire ? (dans ce cas elle est forcément dangereuse), attentat terroriste ?, contamination radio-active ? OGM ? Courrier de lecteurs - E. coli et la résistance aux antibiotiques - Dernières Nouvelles d'Alsace Courrier des lecteurs - E. coli : rectificatif et précisions - Dernières Nouvelles d'Alsace …), quel est le sens de l’attitude curieuse du gouvernement français, etc…], déjà une première impression extrêmement déplaisante s’impose à nous : après la gestion calamiteuse (enfin.. pas pour tout le monde) de l’épidémie gravissime du virus H1N1, celle de l’affaire actuelle encouragera inévitablement la population à ne plus porter le moindre crédit aux alarmes de nos dirigeants. Et si un jour survient une véritable épidémie mortelle, nous souviendrons-nous de la fable du garçon qui criait au loup ?
Or il semble bien que ce soit le cas aujourd’hui en Allemagne. Mais le cas d’une épidémie à progression lente puisque le chiffre de morts augmente peu, mais il augmente ; ce qui expliquerait en partie l’agitation des autorités.
P.S. : Pour ceux que ça intéresse, je ne résisterai pas malgré la gravité du sujet au désir d'apporter, malgré son caractère accessoire, l’exposé de la séquence symbolique délivrée par nos Autorités compétentes dans la rumeur qu’elles ont remarquablement propagée (et qui semble témoigner de l’existence d’au moins une part inconsciente dans celle-ci) : au départ seules des femmes sont atteintes. Les agents, infectieux, sont trouvés : des concombres. Ensuite arrivent… les graines germées. Puis il est question de compost. Et puis retour à des graines, cette fois-ci…à germer…
Je vous laisse faire travailler votre imagination.
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