La vérité qui dérange
Bien qu’ayant lu cette critique, je me permets de présenter une version critique et non subjective du film.
Réalisateur : Davis Guggenheim
Producteur : Al Gore
Année : 2006
Durée : 95min
La vérité qui dérange ; dérange, et c’est le moins qu’on puisse dire. Impossible de ressortir de ce film sans avoir une interrogation sur soi, sur la façon de voir les choses dans le futur, sur la façon dont on s’occupe individuellement de la Terre, mais surtout sur la manière avec laquelle on a tant gaspillé de cette Terre qui est pourtant si précieuse. C’est un mix entre une conférence/présentation d’Al Gore face à un public (d’ailleurs, on se demande qui sont tous ces gens) et des reportages plus ou moins courts sur différentes scènes. Quelques-uns des reportages suivent Al Gore durant les nombreux déplacements qu’il a pu faire depuis, dans sa lutte pour le changement climatique, d’autres concernent son parcours et ses expériences à la fois personnelles et politiques, et surtout les conséquences implicites entre les deux, et finalement, les explications scientifiques de la perte croissante de la Terre et par conséquent de l’être humain.
Il est donc question pour Al Gore de l’héritage que les générations passées et d’aujourd’hui laisseront à celles de demain, celles de nos enfants jusqu’à celles de leurs petits-enfants. C’est l’exemple de la scène où le réalisateur nous montre Al Gore, enfant dans sa famille, en pleine campagne, avec en décor une nature pure et riche, et ensuite la triste réalité de ce qu’est devenu ce lac quelques années plus tard, c’est-à-dire sale et ayant perdu de tout son charme et sa « joie de vivre », si l’on peut dire ça ainsi.
Le constat est clair. La situation actuelle est catastrophique, mais le pire c’est que nous sommes sur une pente encore dix fois plus catastrophique. Si quelquefois les désastres suivent des courbes et des modèles linéaires, l’exposé nous a clairement montré que plusieurs autres sont complètement différents et que malheureusement, ces changements suivent des modèles de distribution complètement aléatoires. Par exemple, si quelquefois la température augmente périodiquement au cours du temps (et des dégradations humaines) -10, -5, 0, 5, 10, 15, 20, parfois, ou sous l’action d’autres phénomènes (autres dégradations humaines), l’augmentation ne suit aucune linéarité. Ainsi on peut avoir des différences de température de 40 ou même 50 degrés qui entraînent un changement profond, par exemple dans la réflexion des rayons solaires, et par conséquent dans le cycle normal des vents (dans le Gulf Stream).
Les images sont consternantes, les prises de vue sont à la fois magiques, par la qualité des angles et des plans de David Guggenheim (le réalisateur), et invraisemblables, tellement les explications scientifiques qui les soutiennent sont claires et à la portée de tout le monde. Ainsi, pour mettre en valeur l’apparition de crevasses dues au changement climatique en Antarctique, le réalisateur, dans un hélicoptère, compare (en filmant) dans un premier temps un plan avec des hommes et ensuite, dans une suite de plans (trois ou quatre) la profondeur de la crevasse : le constat est clair, il faut agir tout de suite !
Aussi, le petit dessin animé au début du film, pour nous expliquer le fait que les rayons solaires ne seront plus réfléchis, traduit cette volonté forte de la réalisation, et j’imagine qu’Al Gore a voulu faire un film à la portée de tous, pour entraîner une profonde sensibilisation à la cause climatique.
Finalement, on ne sort de ce film que porté par une volonté d’apporter à la cause sa participation personnelle pour le bien de la planète, mais aussi égoïstement pour celui de nos enfants. Les sceptiques retiendront peut-être la grande place faite à Al Gore dans le documentaire, et se questionneront sûrement sur l’opportunité de centrer le film sur lui et sur son parcours, mais ce qu’il faut retenir, c’est la contribution importante et nécessaire du politique, nécessaire à la cause pour qu’elle prenne une autre dimension.
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