Le 93 fait du marketing territorial à Cannes
Stand coloré, terrasse en teck, sièges design, vue mer et pieds dans le sable cannois à 100 mètres de la Croisette, sont au rendez-vous de l’espace Seine-Saint-Denis au salon MIPIM depuis 7 ans, de quoi donner une autre image d’un territoire à la réputation sulfureuse ?
Objectif de cette présence au Marché International des Professionnels de l’Immobilier (MIPIM 10 au 13 mars 2009) : valoriser les atouts et le potentiel du 93 auprès des très nombreux investisseurs, promoteurs et autres visiteurs du rendez-vous annuel de près de 30 000 décideurs, plus de 2 000 entreprises exposantes de 89 pays différents, pour nouer des contacts, établir des partenariats et développer des affaires dans le secteur de l’immobilier.
Plaquettes, conférences de presse avec élus (ai même croisé Madame le maire de mon coin de 9cube et son adjoint à l’urbanisme) et investisseurs immobiliers, dégustations œnologiques… tous les outils du marketing territorial sont déployés, pour faire de la Seine-Saint-Denis une marque capable de rivaliser avec ses concurrents français et étrangers.
Rencontre avec Francis Dubrac, président du directoire de Seine-Saint-Denis Avenir (nouveau nom du Comex93), l’agence de développement économique du 9cube, qui contrairement aux apparences, ne fait pas du tourisme à Cannes... Où comment la banlieue rouge est rodée aux archanes du capital-marketing.
La Seine-Saint-Denis et le Grand Paris, interview de Francis Dubrac (Seine-Saint-Denis Avenir), 2e partie.
Le stand Seine-Saint-Denis est situé à l’intérieur de la tente Paris-Région du MIPIM, le tout orchestré par l’Agence Régionale de Développement Paris Ile-de-France, qui coordonne et anime la participation de partenaires publics et privés, opérant sur le secteur de l’immobilier francilien.
La Seine-Saint-Denis est en effet au 3e rang des flux d’investissement d’immobilier d’entreprise en Ile-de-France, avec un volume de 1 148 millions d’euros, soit 14,23% des investissements franciliens.
Le MIPIM est par son importance, le premier forum mondial des professionnels de l’immobilier, une place de marché internationale.
Le MIPIM, c’est une sorte de Monopoly worldwide avec maquettes géantes, hôtesses pomponnées, Men in black et autres défilés de costards sombres qui envahissent les allées du Palais des Festivals de Cannes. Peu de place pour la gent féminine, de nombreux politiques : maires et élus locaux, ministre (Patrick Devedjian y est allé de sa conférence sur le Plan de Relance de l’Etat), people (j’ai croisé David Douillet).
Chaque pays, et villes à l’intérieur d’un même pays, déploient toutes les techniques du marketing territorial pour appâter les investisseurs, encore plus en période de crise. Les russes sont ceux qui attirent le plus l’attention, à l’image de ce stand qui joue avec les clichés, pour convaincre. Mon coup de cœur du salon.
Face à une compétition internationale de plus en plus dure, les agences de promotion territoriales doivent en effet définir des stratégies marketing destinées à accroître leur part de marché, face aux territoires concurrents. Ainsi Londres, Madrid ou Berlin rivalisent largement avec Paris-Régions, dont l’offre éclatée dans le mille-feuille administratif francilien des communautés de communes, départements et autres, est ardue à comprendre pour des investisseurs étrangers.
Il y a bien un stand Paris-Métropole dans la tente Paris-Régions, mais vu que celui-ci est entouré des stands Seine-Saint-Denis, Plaine-Commune (lui-même à cheval géographiquement sur le territoire du 93), La Défense, Boulogne, Essonne, Marne-la-Vallée et autres…. Comment s’y retrouver alors que les autres capitales fonctionnenent différemment ?
Avant d’aller au MIPIM, j’étais déjà une Grand-Parisienne convaincue (cf. chronique ici), après Cannes, je sais désormais que le Grand-Paris-métropole, n’en déplaise à notre Président qui veut mettre le dossier en stand by, c’est une question indispensable de survie, d’attractivité de nos territoires et donc de qualité de vie des actuels et futurs habitants.
Les grandes métropoles des pays émergents à l’est, comme à l’ouest n’ont pas attendus les Frenchy et leur casse-tête adminsitratif…
Je repars de ce MIPIM, et ce n’est pas que l’effet « 1ère fois », très impressionnée par la force de frappe des Russes, ou encore la métamorphose de Berlin, qui il y a 20 ans voyait son mur tomber à la première édition du MIPIM (la ligne lumineuse sur la maquette ci-contre), suivi de près par le rideau de fer...
20 années de MIPIM, fêtées dans la disette : d’après les habitués, cette 20e édition est très loin des fastes des précédentes…. Espérons que, comme il y a deux décennies, 200neuf verra la construction d’un monde nouveau et meilleur, dès aujourd’hui.
@ suivre donc...
© rédactionnel ZoralaRousse 93 pour chroniquesmabanlieue.com
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