Avez-vous déjà réfléchi aux effets négatifs sur le milieu biologique
entraînés par la mise à notre disposition des carburants issus de
l’industrie pétrolière ?
La prospection, apparemment inoffensive, utilise cependant des explosions souterraines pour déceler les réservoirs anticlinaux susceptibles d’héberger du pétrole. Sont-elles totalement inoffensives pour le milieu vivant ?
Pour accéder au pétrole il faut pratiquer des forages. Les accidents liés à cette activité ont été innombrables et restent encore fréquents : impossibilité de maitriser la pression entrainant une éruption de pétrole, celui-ci va se répandre au voisinage et s’infiltrer dans les couches superficielles du sol (imaginons les dégâts lorsque l’éruption à lieu en mer), incendies de puits difficiles à maîtriser, émissions de gaz présents dans le pétrole que l’on se contente de brûler sur place…
Les champs pétrolifères ont été au début des espaces où l’on a superbement ignoré l’écologie.
Il faut ensuite amener le pétrole brut jusqu’à la raffinerie soit par citernes automotrices soit par pipe-lines, soit par bateaux. Les pipe-lines sont devenus de plus en plus gros, leur mise en place nécessite des travaux de terrassement importants et la création de stations de pompage intermédiaires. Ils traversent des zones biologiquement fragiles dans lesquelles ils peuvent faire l’objet d’actes de terrorisme entraînant l’épandage de quantités importantes de pétrole. Les « tankers » ont provoqué des pollutions marines gigantesques et malgré les progrès réalisés dans leur construction et dans la navigation, les risques de naufrages sont toujours à craindre.
Les raffineries constituent des zones industrielles souvent très vastes susceptibles d’émettre en quantité des gaz à effets de serre issus des combustions au niveau des torchères. De nombreuses molécules volatiles, toxiques pour la faune et la flore, sont émises dans tout leur périmètre.
Les produits raffinés sont stockés puis transportés une nouvelle fois jusqu’au lieu de distribution ; nouveaux risques d’accidents au cours du transport, fuites et pollutions du sol dans les stations service.
Le litre d’essence ou de gazole que vous achetez a un coût écologique considérable.
« Le litre d’essence ou de gazole que vous achetez a un coût écologique considérable. »
En effet... Sans compter le coût écologique lié à sa dispersion dans l’atmosphère suite à sa combustion lors de sa consommation motorisée - ah non, c’est vrai, il ne faut pas le dire, c’est TABOU !
Le pétrole « abiotique » est un fantasme ! Lire sur AgoraVox cet article de Richard Heinberg, auteur de ce qui est sans doute le meilleur bouquin sur le pétrole aujourd’hui. Ghawar, le plus grand champ du monde, et Cantarell, le deuxième plus grand, sont en déclin, comme l’est en général la production hors OPEP. Pour l’OPEP, le mystère demeure. Nous avons consommé la moitié de notre pétrole et les puits ne se re-remplissent pas... Le déclin de la capacité de production est une réalité malheureusement proche et incontournable, désormais étudiée même par l’AIEA, qui a pourtant longtemps fermé les yeux. Ne pas perdre de vue accessoirement que la production de pétrole varie aussi en fonction de la demande, c’est-à-dire de la situation économique, et pas seulement de l’état des puits.
Il n’y a pas contradiction : quelle que soit l’origine du pétrole, le taux de renouvellement des puits, si renouvellement il y a, n’est pas à notre échelle des temps. Nous voyons les puits se vider.
Au contraire, Eric Laurent tire depuis longtemps la sonnette d’alarme vis-à-vis de l’état des réserves ! Il rapporte dans son livre « La face cachée du pétrole » que, selon une source, ce qui sort de Ghawar (plus grand champ du monde) contient jusqu’à 40% d’eau, injectée dans le puits pour « racler les fonds » ! Mais il dit aussi, c’est vrai, que le choc pétrolier de 1973 n’était pas dû à une pénurie.