Jeune ingénieur de 27 ans, Corentin de Chatelperron est arrivé le mardi 17 août, sur le port de La Ciotat, suite à un périple long de 6 mois. En provenance du Bangladesh, en passant par le Sri Lanka, le Soudan, l’Egypte, la Turquie, la Grèce, l’Italie et la France. Il faut en avoir, dans le froc, pour braver les tempêtes en solo sur son petit bateau, traverser l’océan Indien, la mer Rouge, le delta du Gange, le golfe du Bengale et la Méditerranée. Tout ça pourquoi ? Pour redévelopper la fibre de jute au Bangladesh dans le cadre de l’opération Tara-Tari réalisée en partenariat avec l’ONG Friendship d’Yves Marre. Ce fut pour moi l’occasion, au-delà de mon travail pour le journal, de questionner ce jeune ingénieur breton de 27 ans sur son projet écolo-humanitaire des plus louables et pour le moins exceptionnelle. Une action -soit dit en passant- loin des puissantes ONG au service des multinationales qui investissent plus dans la communication que sur le terrain, sujet faisant d’ailleurs l’objet d’une sévère critique dans mon prochain bouquin. Le terrain, c’est précisément le domaine de Corentin, jeune et méritant aventurier exposant, pour nous et en toute humilité, son opération Tara-Tari.
Pouvez-vous nous raconter votre aventure en mer dans le cadre du projet Tara-Tari ?
Corentin de Chatelperron : « L’aventure a commencé il y a un an. J’avais fait des recherches sur la fibre de jute. C’est une bonne alternative écologique et économique pour le Bangladesh. J’ai décidé de construire le premier bateau intégrant la fibre de jute. Pour tester le bateau d’abord, puis faire connaître le projet et récolter des fonds pour prolonger mes recherches. »
Pourquoi la fibre de jute ?
C.C. : « Ecologiquement, c’est préférable à la fibre de verre qui demande énormément d’énergie à la fabrication. Le savoir-faire est essentiellement détenu par les entreprises occidentales. Alors que la fibre de jute est un matériau naturel poussant dans le delta du Gange. Economiquement, l’industrie du jute est en pleine décroissance. C’est un espoir pour le Bangladesh de la redévelopper et de faire revivre l’industrie qui en découle. »
Comment qualifier le projet Tara-Tari ? Est-un projet écologique ? Humanitaire ? Scientifique ?
C.C. : « C’est d’abord écologique et c’est ce qui m’a initialement motivé. Je me suis engagé par conviction. Cette aventure rentre, pour moi, dans le cadre de ma formation d’ingénieur. »
Là-bas, sur les lieux, quels souvenirs marquants avez-vous gardé ?
C.C. : « Les moments difficiles, les coups de vent, les couchers de soleil, les gens. Enormément de choses m’ont marqué durant le voyage. La pauvreté bien évidemment. Elle est très marquée, se ressent immédiatement. J’avais déjà voyagé dans pas mal de pays. Il y a une densité de population énorme au Bangladesh. Les gens ont été très accueillants, chaleureux. Les conditions climatiques et géographiques y sont très difficiles. Lorsqu’on est là-bas, on a plutôt envie d’aider le pays que le contraire. Je pensais y aller incognito, mais les journaux et les télés en ont beaucoup parlé. Ce fut un évènement là-bas. Dans chaque pays où j’arrivais, des navigateurs m’ont aidé. »
Le Tara-Tari rentre-t-il dans le cadre d’une ONG ?
C.C. : « Je suis en partenariat avec l’ONG Friendship créé par le Français Yves Marre. Il y a 15 ans, il est allé en péniche au Bangladesh puis l’a transformée en hôpital flottant. Ce fut le point de départ de son ONG. Je suis allé au Bangladesh pour l’aider. Et en parallèle, j’ai commencé mes recherches pour la fibre de jute. Ce projet va, je l’espère, m’aider à trouver des fonds pour créer un centre de recherches en partenariat avec Friendship. »
Quel sera l’avenir de l’opération Tara-Tari ?
C.C. : « Je compte présenter le bateau au grand pavot de La Rochelle du 15 au 20 septembre puis au salon nautique à Paris en décembre. Ce sera une bonne occasion pour essayer de trouver des fonds. En janvier, je repartirai au Bangladesh pour continuer mes recherches et créer le centre. »
La presse n’a pas parlé de ce navigateur émérite. Peu-têtre parce qu’il veut faire la promotion de fibres naturelles qui feraient concurrence à notre industrie chimique si polluante et dévoreuse d’énergie ?
Voilà ce que j’ai trouvé sur la toile de Jute :
Extrait de la tige de plantes appartenant aux genres Corchorus capsularis et C. olitorius,
le jute est une fibre naturelle très résistante ; il vient en deuxième
position, après le coton, en termes de volume de production et
d’utilisations. Pendant la révolution industrielle, il a connu un grand
essor dans la fabrication de toiles à sacs, se substituant au lin et au
chanvre cultivés en Europe. Si les sacs constituent encore de nos jours
la majeure partie des produits manufacturés en jute, un grand nombre
d’articles novateurs à haute valeur ajoutée ont vu le jour : revêtements
pour sols, composants, géotextiles, non-tissés, pâte à papier, textiles
techniques, produits chimiques, tissus d’habillement, artisanat et
accessoires de mode. .....
Si la culture du jute est exigeante en main-d’œuvre, elle est peu
gourmande en engrais et en pesticides. La fibre est le plus souvent
récoltée manuellement, la mécanisation n’étant pas adaptée à la culture à
petite échelle pratiquée dans les pays en développement.
L’année 2009 a été décrété par l’ONU année internationale des fibres naturelles, le saviez-vous ? Moi non. Comme quoi les grandes tirades écolo sur les médias ne riment pas à grand-chose.
Ce bateau expérimental est le premier intégrant de la fibre de jute dans sa construction. Sillonnant les mers depuis le Delta du Gange aux côtes françaises en passant par l’Océan Indien et la Mer Rouge, TaraTari témoignera du drame qui frappe les Bangladeshis et représentera un espoir pour ces premières victimes du dérèglement climatique. juste pour vous dire que si vous aviez lu son site vous auriez pu voir que corentin n avait pas fait ce voyage que pour son plaisir comme tout ses navigateurs dont vous parlez,je vous joins l’ adresse de son site , vous comprendrez surement la réaction des médias.http://tara-tari.blogspot.com
Bonjour, Les navigatrices qui font le tour du monde comme les hommes ont aussi des cojones dans le froc ? Je suis fort aise de m ’ être connectée, j’en apprends tous les jours sur AV. Mais cela n’ enlève rien à l’ aventure de ce jeune ingenieur bien entendu. Par contre pour vous je ne sais pas.