Le guide du textile éthique
Nos vêtements filent décidément un mauvais coton depuis quelques mois. Après la campagne « Dirty Laundry » de Greenpeace, qui pointe du doigt certaines grandes marques de l’habillement, c’est au tour du WWF de s’attaquer au secteur du textile. La démarche est cependant différente : pas question ici de dénonciation. La marque au panda a choisi la méthode pédagogique pour sensibiliser les professionnels du secteur et les consommateurs. Résultat : un guide très complet sur la filière du textile (habillement mais aussi décoration...) qui reprend toutes les étapes de la production d’une étoffe. Du choix de la matière au procédé de transformation, en passant par les techniques de recyclage, ce document se veut un véritable « outil opérationnel d’aide à la décision ». Après sa lecture, c’est certain, on ne choisira plus ses vêtements par hasard. Revue de détail.
La matière première
On y apprend ainsi que la grande majorité des fibres utilisées sont d’origine chimiques et synthétiques (57,9%). A peine un quart d’entre elles sont d’origine naturelle. Et qui dit naturel ne veut pas dire écologique. Le coton par exemple. Imaginez : pour produire 1kg de coton, il faut entre 7 000 et 15 000 litres d'eau. Et ce n'est qu'un début ! Une fois le coton récolté, il faudra encore compter 200 tonnes d'eau pour transformer 1 tonne de coton !
A cette problématique de la ressource s'ajoute celle des produits chimiques, extrêmement polluants et dangereux pour la santé, utilisés pour la production et la transformation de la balle de coton en joli t-shirt griffé. Selon le WWF, un quart de la production de produits chimiques dans le monde serait dévolue à l'industrie textile.
Le WWF passe également au crible les idées reçues avec l’illustration du coton bio. Et mais en garde contre le greenwashing. En effet, actuellement, les tee-shirts et autres produits étiquetés cotion bio contiennent généralement 5% de coton bio mélangés à un coton classique. Le WWF préconise de passer à au moins 50 % de bio dans la choix de la matière pour pouvoir en faire la communication.
La laine et le cachemire, qui renvoient pourtant une image artisanale et traditionnelle, sont des matières également très consommatrices d’eau. De plus, les traitements antiparasitaires, largement utilisés, sont très néfastes pour les animaux. Le WWF insiste également sur les pollutions de l’eau résultant du lavage aux produits chimiques de ces matières. Dans son rapport, l’ONG rappelle qu’en Chine, 70% des rivières et lacs sont pollués par l’industrie textile.
Transformation et gestion des pollutions
Les procédures pour passer du fil à l'étoffe sont également décryptées avec des conseils pour la teinture, l'impression ou encore le "sablage des jeans qui est proscrit" dans une éco-conception. Les préconisations du WWF, très techniques et détaillées, peuvent être prises en compte comme un véritable cahier des charges. L’ONG détaille ainsi le choix des produits à utiliser pour le blanchiment des matières par exemple (du peroxyde d’hydrogène plutôt que des agents chlorés) ainsi que pour la teinture.
- la marque Tudo Bom ?
- La créatrice Adamah Stein
- Les jeans de Nu Jeans
- Notre dossier thématique sur le commerce équitable
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