Le loup en France
L'Association Férus a publié un livret intitulé « le loup en France ». Bien que plus réservé que l'ensemble de ses publications sur le sujet, on constate toujours que férus et l'ensemble des associations de défense des grands prédateurs affirment des vérités qui sont issues de l'idéologie et non de la science ou de la réalité de terrain.
Numéroté de 1 à 15 et soulignées, les affirmations suivies des remarques par les acteurs de terrain qui vivent avec le loup, les scientifiques et les personnes qui travaillent sur le sujet.
Temps de lecture 7 mn
1- Le Loup gris (Canis lupus) a été absent du territoire national durant une soixantaine d’années. La première observation d’individus authentifiée a été faite en novembre 1992 dans le Parc national du Mercantour.
-En 1946 : un louveteau est tué en Côte d’Or, un loup est tué à Dournazac (Haute-Vienne), un autre est tué dans le Vercors
-En 1947 : un loup est abattu dans la région de Dournazac (Haute-Vienne)
-En 1948 : le 9 mai, un loup est tué à Argentat (Limousin)
-En 1951 : un loup est tué en février à Grandieu (Lozère), un louveteau est tué vers Rocles (Lozère), un loup est tué à Favières (Meurthe et Moselle)
- En 1952 : un loup est tué en janvier à Vervins (Aisne), deux autres sont empoisonnés sur le cadavre de leur proie (poulain) à la Ribbeyre (Cantal), une dépouille de loup est examinée par l’école vétérinaire de Rumilly (Haute-Savoie), un loup est tué dans les Pyrénées Atlantiques
-En 1954 : un loup est tué près de Grenoble (Isère). La louve qui l’accompagnait ne peut être atteinte
-En 1960 : une louve est tuée dans la région d’Ussel en bordure du plateau de Millevaches
-En 1961 : un loup est tué en Lozère
-En 1962 : le 25 avril, un loup est tué au lieudit « les Vernes » en lisière du bois d’Aubrac (Lozère)
-En 1963 : un loup est tué en Meurthe et Moselle (il est présenté au journal télévisé), un autre est tué Rozières (Vosges)
-En 1965 : un loup est tué dans les Landes
-En 1968 : le 4 juin, un loup est tiré au Sens (Landes), le 5 juin, une louve est abattue dans le même secteur des Landes, un mâle est abattu près de Meaux (Seine et Marne)
-En 1971 : un loup mâle est tué sur l’Aubrac (Lozère)
-En 1972 : un loup est tué à Cramaille dans l’Aisne, un autre à Gesvres près de Meaux
-En 1974 : un loup est tué, le 30 août, à Férolles-Attigny (Seine et Marne)
-En 1977 : un loup est tué, le 20 juin, dans l’Aubrac sur la commune de Salces
-En 1980 : un loup est abattu en novembre dans les Pyrénées Ariégeoises
-En 1986 : un loup est tué mais sans précision de localité
-En 1987 : le 27 décembre, un loup est tué à Fontan dans les Alpes Maritimes
-En 1990 : un loup est tué dans le Jura.
2- il a recolonisé une grande partie des Alpes depuis l’Italie d’où il n’a jamais disparu.
En 1976 , on parlait de seulement 100 loups répartis dans le centre et le sud de l'Italie, surtout cantonné dans les Abruzzes. Dans le reste de l'Italie, les éleveurs et bergers ont appliqués les méthodes de gardiennage que nous appliquons en France. Pâturage de nuit par fortes chaleurs, peu de présence humaine et absence de chiens de protection, car absence de loup.
Interview du vieil Emilio en 2015 : " nous voulons être comme nous étions avant avec nos bêtes dans les pâturages, sans enclos, sans rien. S'ils veulent des loups, qu’ils fassent des enclos pour les loups, ce n’est pas à nous de les faire pour nos bêtes !".cf LOUP, DOIT ON PRENDRE EXEMPLE SUR L'ITALIE ?
3-A l’issue de l’hiver 2015, la population de loups en France est estimée à 282 individu. La rencontre avec des loups reste un événement rare :
Ce n'est pas ce que nous pouvons constater à travers les vidéos et photos qui apparaissent chaque semaine dans la presse. Surtout si l'on considère comme véridique le chiffre fantaisiste de 282 loups en 2015 pour 2440 constats et prés de 9000 victimes dans 33 départements. À titre de comparaison : 250 loups en 2011 pour 4913 victimes dans 13 départements !
4- En France, la peur du loup est ancrée dans la mémoire collective, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays.
Voici ce que dit Laurent Garde, écologue au CERPAM : « J’ai creusé dans les textes anciens qui ont été publié par de nombreux auteurs et j’ai fait une découverte surprenante, ou plutôt j’ai pu mettre en évidence ce que commencent à exprimer avec prudence nombre d’historiens et d’ethnologues. Avec prudence, tant ils ont conscience de ramer à contre-courant.
J’ai découvert que la peur du loup n’avait jamais existé dans les campagnes françaises. Et ce pour une raison simple : nos anciens, loin d’être des imbéciles, étaient des très bons observateurs de leur environnement, et ils savaient très bien que le loup, généralement, n’était pas un danger pour l’homme. On retrouve ce savoir tranquillement acquis dans tous les textes qui vont de la fin du Moyen-âge jusqu’à la fin du 19 ème siècle et qui restituent directement les connaissances des ruraux. »
5- Ce prédateur opportuniste est capable de s’adapter à des situations très diverses, ce qui lui permet d’exploiter l’ensemble des populations d’ongulés d’une région.
Mais ce prédateur opportuniste peut se spécialiser sur une proie. Cette spécialisation est liée à plusieurs facteurs : le nombre d’individus de la meute, le chevauchement des habitats respectifs proie/prédateur, l’abondance et l’accessibilité des proies, la probabilité de rencontres avec la proie, la densité ou la biomasse relative d’une proie potentielle, la probabilité de succès de la chasse, le risque de blessure, la profitabilité de la proie, les conditions environnementales (tout ce qui caractérise l’élevage traditionnel à l'herbe ndlr). Cf site de l'état consacré aux loups
6- Le loup ajuste ses effectifs aux ressources disponibles et ne provoque jamais la disparition de ses proies.
Quid du mouflon, « nous avons constaté certaines années une absence quasi totale de survie des jeunes. Il est vrai que, d'un point de vue biologique, le mouflon est une espèce introduite et n'est pas très bien adaptée aux prédateurs. » Comme l'explique M. Benoît Lequette, chef du service scientifique du parc national du Mercantour .
7- Les loups n’ont pas été réintroduits, ils sont arrivés à la suite d’une recolonisation par étapes de l’Italie
Aujourd'hui cette affirmation n'a plus aucune raison d'être aussi catégorique. Le loup tué en 1987 dans le Mercantour est officiellement reconnu comme issu d'un élevage. En Italie, de nombreux loups ont été relâché à partir d'élevage. La convention de Berne recommande à l'Italie :
-
De faire respecter l’interdiction de posséder en captivité des individus de toute sous-espèce de Canis lupus et de les libérer dans la nature ;
-
De poursuivre et d’améliorer le programme de reproduction en captivité actuellement en cours ;
Alors réintroduit ou retour naturel ? A vous de juger :
Franco Zunino, ancien conservateur du parc National du Grand Paradis, naturaliste, défenseur du loup, président de l'Association Italienne pour le sauvage (A.I.W.), consultant UICN, affirme en 2010 : « les loups ne proviennent pas des Apennins mais des Alpes, c'est à dire de la souche à partir de laquelle la population s'est constituée après les libérations répétées faites sur le versant français... »
Puis en février 2014, il prévoit : « un jour ils s'en sortiront en reconnaissant la variété alpine comme une espèce à part (qui, comme par hasard, a déjà des caractéristiques comportementales et des phénotypes différents de ceux des Apennins, mais qui sont niés, pour éviter que ses origines françaises puissent être reconnues !).
Et ce qui devait arriver arriva : Le plan 2015 pour la sauvegarde du loup en Italie : « reconnaît implicitement que la population des Alpes Française, Suisse et Italienne se différencie de la population des Apennins. (p. 7) Elles n'ont aucune connectivité entre elles. (p.11). » cf Italie : Deux populations de loups distinctes, nouveau plan de gestion
Mais alors, d’où viennent les loups des Alpes ?
8- Il y a environ 300 loups en France. Par comparaison, il y a 2000 loups en Espagne et 1000-1500 loups en Italie.
En Espagne et Italie il s'agit de chiffre officieux, aucun comptage n'est tenu. En France d'un chiffre officiel très contestable. Voir chapitre 3.
9- ..l’affluence de gibier ne permet pas d’éliminer totalement la prédation sur le cheptel domestique, notamment lorsqu’il est abondant…
Cette constatation rejoint donc la réalité de l'impossible cohabitation du loup et de l'élevage « Dans les zones ou évolueront les grands prédateurs, sont inclus les secteurs où doivent être établies de fortes restrictions à l’élevage, en accord avec les réalités locales, afin que l’élevage ne perturbe pas les carnivores. /…/ »cf Initiative pour la conservation des grands carnivores en Europe wwf, uicn, lcie.
« On en arrive à un tel point que les territoires où les troupeaux subissent le plus de pertes, dans le Mercantour et dans les Préalpes de Grasse notamment, sont aussi parmi les plus giboyeux de France. » Cf Laurent Garde cerpam.
10- ...ou mal gardé. ...la présence d’un berger est dissuasive.
« Les attaques se produisent de jour comme de nuit. La proportion d’attaques en pleine journée ne cesse de croître. Des attaques qui se produisent malgré la présence de bergers et de chiens de protection. » cf oncfs, ddt, dreal rhones alpes
11- la responsabilité du loup ne peut pas toujours être prononcée de façon certaine (les troupeaux ovins sont également victimes de chiens divagants).
« Les attaques sur le cheptel domestique constituent souvent un des premiers signes de présence du loup sur un nouveau secteur » : réf. Ministère de l’Environnement, projet Life Nature, « Conservation des grands carnivores, le Loup en France », rapport final 1997-1999 de mai 2000.
Dans le cadre de travaux menés pour mieux comprendre l'état de la prédation hors présence de loup, le (CERPAM), le (SIME-SUAMME), la (Enita Clermont, soutenue par l'INRA) et le (CRA) ont souhaité approfondir la question de la prédation due aux chiens divagants
« La fréquence d'attaques de chiens est en moyenne de 0.20, soit une attaque, pour un troupeau, tous les 5 ans. Ces attaques sont essentiellement diurnes et les chiens sont repérés dans près de 89% des cas. » DU NOUVEAU DANS "CHIENS ERRANTS OU LOUPS ?"
12- Il existe des solutions éprouvées pour limiter l’impact du loup sur les troupeaux domestiques. De nouveaux moyens de protection sont progressivement mis en place tels que les foxlights et les turbo fladry. berger, aide-berger, chiens de protection (patous), parc de regroupement, éffaroucheurs…
Autant de contraintes qui feront disparaître à terme l'élevage extensif :
Pour que l'activité pastorale soit durable, il faut aussi assurer la vente, et le prix juste. Mais il faut surtout que l'élevage se fasse sans les contraintes insupportables liées aux prédateurs, dans le calme, la sérénité, le respect... Loin de l’agitation des chiens de protections qui nuisent à la tranquillité des animaux et posent des problèmes de cohabitation avec les usagers de la montagne. Sans les obligations d'aller et retour vers les parcs de nuits qui favorisent les maladies, la destruction de la flore et la pollution. Loin du stress des attaques qui gréve la qualité, nuit au développement, tarit les allaitantes, provoque des avortements, détruit les acquis génétiques, occasionne la dépression chez le berger, participe à l'abandon des terres, crée des conflits entre les citoyens et finit par éteindre la vie sociale dans nos campagnes…
Mais aussi, il faut que les apprentis sorciers défenseurs du loup, adeptes des fox lights ou autres gadgets tout aussi fantaisistes, redeviennent humbles et respectent l'avis de ceux qui sont les seuls à être confrontés à la prédation. LOUP, FOX LIGHT ET AUTRES ARTIFICES POUR PROTÉGER LE LOUP ;
http://leloupdanslehautdiois.blogspot.com/2014/02/etude-sur-les-chiens-de-protections.html
L'INRA, par l’intermédiaire d'un de ses directeurs de recherche, Michel Meuret, vient de confirmer ce que des éleveurs avisés avaient déjà constaté et que d'autres soupçonnaient. Une association Italienne de défense du loup avait déjà pris en dérision les fox lights. LOUP, FALLAIT IL UN PREUVE DE L'IGNORANCE ET DE LA MANIPULATION DES DÉFENSEURS DU PRÉDATEUR ?
13- On constate une diminution du nombre d’attaque
Fin 2011 = 250 loups dans 13 départements pour 4913 victimes
Fin 2012 = 250 loups dans 15 départements pour 6021 victimes
2013 = 250 loups dans 22 départements pour 6195 victimes
2014 = 301 loups dans 31 départements pour 8226 victimes
2015 = 282 loups dans 33 départements pour plus de 9000 victimes
Une étude de terrain par le CERPAM estime que pour 2 victimes constatées, une 3eme n'est pas prise en compte (disparue, invérifiable…)
14- Le chien de protection. Sa corpulence et ses menaces suffisent généralement à détourner un chien, un loup, un lynx ou même un ours.
Pourtant avec plus de 2000 chiens de protection, chiffre en constante hausse dans les alpes en 2015, on y compte plus de 1690 attaques elles aussi en constante hausse. LOUP, POUR EN FINIR AVEC LES CONTREVÉRITÉS SUR LE PASTORALISME
On en arrive même à voir des chiens qui se soumettent à la meute de loups lorsque les attaques sont fréquentes.
15- FERUS œuvre dans le sens de la cohabitation, notamment dans le cadre de son action Pastoraloup.
Avec moins de 1 % du personnel affecté à la protection, et des éleveurs qui ne renouvellent pas les contrats, quelle est la légitimité de pastoraloup ?
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Mieux qu'un long discours, voici le témoignage d'un bénévole qui est devenu éleveur : « passage de l'abstrait vers le concret » Extrait : Cette étudiante en biologie à Bordeaux a décidé de passer quelques temps sur les estives au titre d’éco volontaire du Groupe Loup France (aujourd’hui FERUS). La problématique du loup l’intéresse ; elle veut comprendre et se rend donc sur le terrain avec la foi du charbonnier. Dix ans, ont passé : « Foin des utopies, des envolées pour une nature ensauvagée. « La vie ici est un enfer » lance t-elle, l’œil noir. « Je n’ai plus de vie de famille, nous sommes épuisés et je tremble chaque jour pour mes deux enfants que je ne peux tout de même empêcher de sortir de la maison. Financièrement, c’est la catastrophe.
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Une autre vision de Pastoraloup : Pastoraloup, c'est quoi ? Prétendre que la majorité des attaques sont l’œuvre de chiens (cf déclaration du président de Férus dans Marianne 09/2103), mais proposer des protections contre les loups, n'y aurait il pas une incohérence ?
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