Le loup, l’ours et l’humain
Les grands prédateurs en Europe, notamment en France, continuent de défrayer la chronique. Pourquoi tant de haine ?
Vous l'aurez certainement appris, une ourse a été tuée il y a quelques jours après avoir mordu un chasseur. Comme d'habitude, les anti-ours habituels sont sortis de leurs tannières pour prétendre, comme à chaque fois, que la cohabitation était impossible, que cet accident le prouvait. Oui, ils ont raison : comment peut-on faire avec 64 ours qui vivent sur 19000 km², soit presque un ours tout les 300 km² ? Il y en a de trop c'est certain. Et puis, rien à voir avec la battue aux sangliers en pleine zone à ours alors même qu'on savait que la mère était accompagnée de 2 jeunes, non, et puis, ce n'est pas comme si c'était la première fois que ça arrivait. Rien ne semble avoir changé plus de 15 ans après, la faute revient toujours sur l'ours.
Pour les loups, c'est encore pire : le dernier chiffrage estimatif des loups en France, environ 624, est remis en question par tout un tas de monde. Enfin, juste les anti-loups, en fait. Car autant ils n'ont rien à redire sur tous les autres chiffres, que ce soit les cerfs, les sangliers, les chevreuils, chamois et tout un tas d'autres espèces, autant pour le loup, le chiffre est forcément sous estimé. Oui, le modèle a des limites, comme tout les modèles existants, mais ils parlent de 10 fois plus de loups, tout de même. On en arrive presque à la même différence entre syndicats de police et associations lors de manifestations. Enfin, il faudra nous dire quand, comment et à quel moment on passe d'une centaine de loups à des milliers, graphiquement parlant, il y aurait comme un problème. Mais au fait, pourquoi vouloir surestimer la population de loups ? Pour augmenter les tirs évidemment ! On en tue une centaine par année, mais cela ne suffit toujours pas pour certain. Quand on sait que les anti-loups veulent son extinction pure et simple, c'est certain que tuer un cinquième de ses effectifs n'est pas suffisant, il manque les quatre cinquièmes. Ces gens ne supportent pas la présence du loup, et c'est bien le problème principal, ce n'est pas le loup en soit : ils sont indemnisés, financés, remboursés, plus que la valeur des bêtes, mais cela ne leur suffit pas. Les chiffres sont largement surestimés en terme de dégâts imputés aux loups, seules 15 % des attaques dédommagées sont attribuées avec certitude au loup.
La gestion française du loup est un échec. Mais doit-on parler de gestion du loup ou plutôt de la gestion des moutons ? Car c'est la le coeur du problème. La plupart des bergers se sont transformés en exploitants agricoles, ils ne dirigent plus leurs moutons, ils se contentent de les mettre au pâturage au printemps et d'aller les chercher à l'automne, leur laissant champs libre pour surpâturer sans aucun contrôle. Et niveau prédateurs, il paraît évident que les loups seront tentés, des proies aussi facile, ça ne se refuse pas. Partout dans le monde, là où les bergers ont cohabités depuis toujours avec les grands prédateurs, on vous le dira : le meilleur moyen de protection, c'est de parquer les bêtes la nuit dans un abri, un bâtiment, une clôture électrique. Seulement, cela implique non seulement d'avoir des bergers qui guident les troupeaux, mais aussi d'avoir des petits troupeaux, adaptés au nombre de bergers. Dommage : en France, on se passe des bergers, et on préfère regrouper les troupeaux pour tenter de diminuer les coûts, en vain puisqu'on reste très largement déficitaires à cause de la concurrence internationale. Mais revenir en arrière, et puis quoi encore ? On préfère largement tout mettre sur le dos des loups, c'est tellement plus pratique.
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