Le manège à pédales et l’avion Zéro émission...
J’ai eu l’occasion de voir fonctionner un manège d’un type particulier, vraiment écologique, lors des fêtes de Grenade en Andalousie. En voici une photo qui vous montre le propriétaire exploitant de ce manège et probablement constructeur en pleine opération. Ledit manège est en effet mu exclusivement à la force du jarret, celle de l’opérateur qui pédale sur une bicyclette reliée à une roue en caoutchouc tournant elle-même sur le plateau du manège et l’entraînant.
Résultat : absolument aucune énergie électrique nécessaire, pas de CO2 d’émis et apparemment la satisfaction de la clientèle qui a occupé le manège toute la soiréee sans discontinuer.
Cette observation est à rapprocher d’une déclaration récente du président de l’Iata, l’association internationale des transporteurs aériens, monsieur Giovanni Bisignani, qui lors du congrès mondial annuel de cette organisation à Vancouver, soucieux de défendre une activité industrielle hautement émettrice de CO2, s’est permis de promettre pour les années 2050 un objectif de "Zéro émissions". Sur le plan purement scientifique, c’est une stupidité, il n’est pas possible de faire avancer un avion sans consommer de l’énergie, fossile ou non, et sans émissions de CO2. Sans doute monsieur Bisagnani a-t-il plus pratiqué le commerce et la gestion qu’un minimum de chimie, à moins que ce n’ait été une plaisanterie pour distraire les observateurs. Le problème de cette industrie est qu’elle continue et continuera à voir croître ses émissions à moins que l’on n’en vienne à des mesures coercitives.
Monsieur Bisignani n’a pas précisé de quelle manière il entend arriver à ce Zéro émission. Techniquement, ce n’est pas possible. Vraisembablement, il pensait, en compensation des émissions des avions, que les compagnies rachèteraient des droits à émissions de CO2 correspondants sur le marché, que l’on fera alors payer au voyageur avec son billet. Un peu comme le photogaphe Yann Arthus Bertrand, qui nous précise que ses photos en hélicoptère se font sans émissions puisqu’il rachète des droits à émettre équivalents aux émissions de son hélicoptère. Par contre, ce qui est possible financièrement pour monsieur Arthus Bertrand ne l’est peut-être pas pour le fFançais moyen qui part en vacances en famille en Tunisie ou au Portugal !
Il reste à démontrer que la totalité des émissions de CO2 du transport aérien pourront trouver des économies équivalentes dans d’autres industries et d’autres pays. Pour l’instant, l’équilibre entre demande et offre dans ce domaine semble exister du fait des obligations limitées existantes, mais il n’est pas prouvé que lorsque la totalité des pays et des industries entreront dans le cycle du rachat de droit, il y aura suffisamment de droit à vendre en contrepartie. Autre sujet de préoccupation, les droits vendus correspondront-ils bien à des économies effectives, et qui sera chargé d’en vérifier la réalité ?
Enfin il restera une solution à monsieur Bisignani, faire comme mon opérateur de manège, tout le monde aux pédales. Sur un Airbus A 380, ce devrait être impressionnant !
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