Les pesticides polluent également l’air qu’on respire
Si les pollutions aux pesticides sont souvent investigués en matière d’exposition via notre alimentation, ces produits sont aussi présents dans notre air. Un certain nombre de signaux montrent qu’ils sont devenus l’un des principaux polluants de notre air, notamment en Ile de France.
Selon une étude de l’Institut National de l'Environnement industriel et des Risques (Ineris), dans 94% des foyers on a retrouvé les traces d’un pesticide dans l’air. Le plus souvent, il s’agissait d’un insecticide, mais d’autres types de produits reviennent en fonction de l’habitat. Ainsi le Lindae, un produit utilisé depuis 1938 pour traiter les charpentes, est encore présent à l’état de trace dans de nombreuses maisons ou immeubles anciens malgré son interdiction en 1998.
Au détour d’un article des Echos sur la pollution à Paris, on apprend également que les particules de pesticides sont un sujet d’inquiétude réel pour les ingénieurs d’Air Parif. La faiblesse des investigations rend plus difficile l’évaluation des dangers, d’autant que pour ces substances, « il y a des seuils réglementaires pour l’eau, mais pas pour l’air », regrette une scientifique d’Air Parif. En réalité, les voitures - et particulièrement les Diesels - sont responsables à hauteur de 50% des pollutions aux particules fines de l’air extérieur. On estime que l’agriculture est responsable de 10% des émissions de particules fines en France (on suppose que cela inclut également les particules rejetées par les tracteurs), selon le Centre international de recherche sur le cancer.
Autre sources d’exposition par l’air, les jardins et espaces verts publics ont été l’objet de toutes les attentions depuis la parution d’une étude de l’Inserm, qui établissait une « présomption forte de lien entre certains cancers ainsi que la maladie de Parkinson avec l'usage de pesticides chez les professionnels qui les manipulent » rappelle Le Monde. Une loi adoptée en début d’année prévoit d’interdire l’usage de pesticides dans les jardins publics d’ici 2020. Et de bannir la vente des pesticides destinés au grand public d’ici 2022. Une avancée qui devrait faire reculer l’usage de pesticides de 5% à 10% en France, alors même que les professionnels de l’agriculture peinent à respecter le plan eco-phyto qui prévoyait de réduire de 50% l’usage des pesticides d’ici 2018.
Pendant ce temps, les études épidémiologiques qui établissent des liens entre des pathologies graves (parkinson, leucémies, cancers) et l’exposition aux pesticides se multiplient. Les agriculteurs qui manipulent ces produits et leurs familles qui vivent à proximité, sont de loin les plus touchés.
5 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON