Les platanes de Gien ont remporté une bataille
La justice accorde un sursis salvateur.
Voilà enfin une bonne nouvelle pour nos amis les arbres. Les platanes qui ont survécu aux mâchoires avides des destructeurs mandatés à grands frais par le maire de Gien, dans le Loiret, sont sauvés. C’est du moins le résultat tant espéré de la première décision d’une justice qui comme chacun le sait n’est jamais avare de rebondissements. C’est donc pourquoi il convient de rester prudents et surtout combatifs pour que ce premier acte ne soit pas qu’un feu de paille.
De mon côté, je se suis pas resté inactif. Outre le parrainage d’un platane, quelques photographies publiées de-ci de-là, des déplacements sur place pour montrer mon attachement à cette magnifique façade ligérienne, j’ai également participé à quelques animations et proposé des contes sur les arbres. Je pense même que notre bon Bouleau m’a ouvert une nouvelle source d’inspiration et qu’un recueil de contes arboricoles est envisageable, même si cela se passera forcément en dehors des maisons d’éditions.
C’est donc avec une fierté légitime que je salue une victoire qui doit surtout à la formidable opiniâtreté d’un petit groupe de giennois autour du slogan : « Gien, sauvons les Platanes ! » Des parrains anonymes et d’autres plus célèbres sont venus les épauler pour faire entendre la voix de la Nature dans ce malheureux épisode, paradigme du mépris de certains pour l’environnement et l’histoire.
Écologistes sincères, personnalités du monde des médias, artistes, sportifs, tous voyaient dans ce mouvement de défense un combat plus important encore, la cause des arbres, poumons essentiels de notre Planète. Nous devions ainsi marquer notre opposition à un massacre inutile, à un geste illustrant parfaitement le mépris de certains humains pour les végétaux et les hôtes de la Terre.
Je ne doute pas que le Maire va user de recours. L’homme semble obstiné dans sa volonté de laisser une trace dans sa ville d’une bien étrange manière. C’est la marque du pouvoir local que de persuader celui qui en dispose qu’il est devenu tout puissant par le simple choix des urnes. Il se fait alors hermétique au dialogue, imperméable au débat, cassant et hautain, balayant d’un revers de main toute opinion qui diffère de la sienne.
J’ose espérer que ce premier jugement le ramènera à plus de sagesse, qualité qui se développe justement dans la contemplation de la Loire et de son environnement naturel. Je souhaite que ses proches, souvent désolés de la tournure des événements, réussiront à convaincre ce monsieur de la beauté de ces platanes sur un quai qui connut le glorieux passé ligérien. Il pourra ainsi ouvrir à nouveau les yeux et le cœur, se faire plus humain en somme.
Les oiseaux pourront continuer de nicher. Je devine combien peut paraître dérisoire cette remarque au grand destructeur, qui voulait imposer sa marque sur les quais. C’est justement dans la préservation de choses dérisoires que doit se nouer le contrat de l’homme et la nature. Les grands travaux de nos pharaons de pacotille finissent par nous lasser. Le béton, les pavés ne peuvent et ne doivent pas couvrir tout notre territoire. Cette folie des bâtisseurs doit prendre fin.
Au travers de cette victoire, fragile au demeurant et en attente de nouveaux coups tordus, c’est un autre regard sur la ville et la nature qui doit s’imposer à tous, y compris aux rois des travaux publics, nouvelle folie des temps qu’on dit modernes. Les travaux fleurissent partout. Étrange agitation qui cache une incapacité à se penser dans la continuité de ceux qui ont vécu avant nous. La vanité des uns est néfaste à la qualité de vie de tous, j’en suis persuadé.
Racinement vôtre.
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